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Le triomphe de la vérité

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Edito: Le jeu de la cour


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logo journalLes suspicions exprimées par Maitre Adrien Houngbédji, président du PRD ne sont pas nouvelles. Elles ont eu le mérite cette fois de lever un coin de voile sur le jeu désespérant de la Cour constitutionnelle  qui se tait face aux impasses.
Ces impasses, c’est l’asphyxie financière à laquelle le COS-LEPI est soumis. Le président de l’institution, Sacca Lafia  a bien indiqué que le dernier délai  qu’il puisse donner pour que la liste électorale soit prête au plus tard fin novembre, est bien le 20 septembre, c’est-à-dire, il  y a deux jours. Le ministre des Finances qui n’a certainement été nommé que pour jouer à rendre les ressources rares comme Cosme Sèhlin en 2005-2006, lui a plutôt répondu en lançant aux trousses de cette institution une commission d’audit chargée de vérifier sa gestion financière. A force de faire de la diversion, les délais vont s’allonger, le temps  va passer et nous n’aurons aucune LEPI  avant la fin de cette année.
Hier, Adrien Houngbédji a accusé la Cour  de jouer le jeu du pouvoir à travers  ses décisions rendant obligatoire la LEPI pour les élections à venir. Voilà que la liste électorale peine à voir le jour. Voilà aussi que la querelle mise en place entre le COS-LEPI et le gouvernement a le don de faire durer les choses. Ce qu’il a certainement eu peur de dire, c’est la suite de l’audit déclenché par l’Etat.
Cet audit est  à la fois une manœuvre politique et une faute professionnelle. Politique, il fait  sombrer les élections dans l’incertitude et permet à Boni  Yayi de se saisir des résultats à tout moment à des fins de chantage. Professionnelle, cet audit  intervenu en plein milieu de mandat pour les membres du Cos-Lépi, est d’un timing pour le moins déroutant. Pourquoi maintenant ? Le fait est que des dizaines de milliards ont été engloutis pour la confection de la Lépi sans qu’aucun audit financier n’ait été effectué, contrairement à ce qui se fait actuellement. Pour l’heure, on n’a même pas encore utilisé dix milliards de FCFA que l’épée de Damoclès  des audits a surgi. Qui veut-on tromper?
Il suffirait,  d’ailleurs, que des failles plus ou moins imaginaires soient trouvées  dans la gestion de Sacca Lafia pour que le pouvoir s’en saisisse à nouveau pour créer des délais artificiels, dans le seul  dessein de repousser les dates. L’on ne peut exclure cette hypothèse qui rend caducs les délais fournis jusqu’ici. Mais alors, que ferait la Cour constitutionnelle ?
La question mérite d’être posée d’autant plus que la danse de chacal à laquelle se livre le gouvernement  a le don de se moquer de tout l’arsenal démocratique de notre pays. Dans ces conditions, en effet, tout le monde sera pris au piège, y compris la Cour qui fait actuellement semblant d’ignorer la menace. Et pourtant, en comptant sur la bonne foi des acteurs, la haute juridiction nous prépare un scénario catastrophe.
Pourquoi ne condamne-t-elle pas les provocations délibérées du chef de l’Etat visant à bloquer le processus ? Pourquoi n’ose-t-elle pas lever le plus petit doigt pour montrer qu’elle comprend tout au moins le jeu sordide qui se joue actuellement ?
En lieu et place, les citoyens sont livrés à un flot de rumeurs faisant état d’un complot ourdi pour faire capoter la démocratie, sous l’ombrelle de la décision de la Cour. Celle-ci avait rendu public un communiqué de presse appelant le Cos-Lepi à mettre les bouchées doubles pour achever le processus. Mais elle a oublié de rencontrer également le chef de l’Etat et les membres du gouvernement  pour leur tenir un langage de vérité. Car le blocage véritable se trouve aujourd’hui du côté du chef de l’Etat qui doit œuvrer à se laver de tout doute à cet égard.
Les actes du pouvoir assombrissent notre horizon.  Ceux de la Cour nous effraient carrément. C’est elle qui devrait nous  indiquer la voie, et c’est elle qui nous égare.   Elle nous livre à la rouerie gouvernementale qui ne tarit pas d’imagination.

Par Olivier ALLOCHEME

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