.
.

Le triomphe de la vérité

.

Edito: Ils vont tous payer


Visits: 1

Ceux qui ont soutenu becs et ongles le régime Yayi sont en train de passer à la casserole un à un. Ce week-end, ce fut le tour de Djibril Débourou de goûter à l’amère expérience du bâillonnement des libertés sous ce régime de forfaiture dont il est l’un des chantres attitrés. On lui refusa, à lui et à ses amis, même le droit de se réunir dans leur fief de Bembérèkè. Police et gendarmerie ont été mises à contribution pour disperser les contestataires FCBE.
Pour n’avoir pas compris depuis longtemps que l’étouffement des libertés, les crimes économiques, les mensonges institutionnels quotidiens constituent des dangers pour tout le monde, pour ne l’avoir pas compris, tous les affidés les plus fidèles du régime du changement sont en train de payer au plus fort le prix de leur mutisme scélérat.
Samedi encore, ce sont les cadres et notables de Bopa qui ont été utilisés pour aller dire que Mathurin Nago est un traitre. Le Président de l’Assemblée Nationale a été conspué depuis sa chambre à coucher pour montrer à tous que ses ambitions présidentielles sont ridicules. Il n’y a pas pire humiliation pour un présidentiable. S’il l’avait su… Les dérives féodales en pleine démocratie n’épargnent personne.
Ce vendredi, L’Evénement Précis a publié une enquête de fond sur les anciens ministres et les anciens députés. Parmi eux, des ministres du changement ont été littéralement détruits. Il y a des choses que l’éthique journalistique nous empêche de révéler au public. Que devient par exemple un certain Armand Zinzindohoué réputé fidèle parmi les fidèles mais aujourd’hui répudié et même relégué à la poubelle ? Son sort est même tragique et nous nous devons de respecter le silence digne de sa famille en ces heures dramatiques. Mais alors, la gouvernance chaotique conduite sur le rythme de l’acharnement du faux et de l’absurde a détruit notre honneur même d’être Béninois. Le régime Yayi ne dure que pour la simple raison qu’il est illégal de le dégager.
Regardez même ce que sont devenus ceux qui sont restés dans le système. Barthélémy Kassa, docteur en agronomie, l’un des tout premiers formés au Bénin, s’est transformé en un pitre qui fait honte aux jeunes de sa génération. A force de chercher par tous les moyens à être dans un système déconfit et sans boussole, il a perdu le panache et la distinction qui donnent à l’intelligentsia sa valeur.
Il y a aussi ce ministre qui a passé cinq fois son Bac avant de le décrocher au Togo, qui se fait fort de tromper le Chef de l’Etat en louant un champ dans un village pour se livrer à la grotesque mise en scène du planteur de coton devant les caméras de l’ORTB. Depuis quelques semaines, les paysans employés pour vociférer les slogans ayant permis de ficeler la basse comédie, se plaignent de n’avoir pas été payés par le ministre metteur en scène qui s’est bien payé leur cupidité et leur stupidité. Voilà où nous mène la république des cancres.
Ceux qui ont accepté et promu la forfaiture ne peuvent plus en sortir. Ils paieront tous par l’indignité et la bêtise, les maux auxquels ils ont contraint ce peuple trop souvent complice de l’abjection. Ceux qui n’ont pas pu pouffer de rire ont certainement coulé des larmes en voyant des ministres limogés se contorsionner en mille génuflexions à la mosquée ou à l’église soit disant pour rendre grâce à Dieu et remercier le Chef de l’Etat. Pour avoir été limogés ? Seul Dieu saura pardonner à ces gens qui ont perdu toute vertu au nom de biens matériels essentiellement éphémères dont ils ne sauront que faire d’ici quelques années. Que ne prennent-ils exemple sur d’anciens ministres déshonorés ! Ils fulminent tous aujourd’hui, rongés par mille regrets, minés par la honte.
Cette gouvernance déstabilise nos valeurs les plus profondes et transforme l’intelligentsia béninoise en une classe d’agenouillement. Et l’on se demande si le Chef de l’Etat pense à ce que serait pour lui-même l’après-2016 quand tous ces hommes détruits constitueront un poids sur sa conscience. Il n’aura que le choix de l’exil, parce que même s’il lui restait un seul jour à vivre, le risque est grand qu’il paie toutes les forfaitures orchestrées aujourd’hui au nom du pouvoir.

Par Olivier ALLOCHEME

Reviews

  • Total Score 0%


Plus sur ce sujet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page