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Le triomphe de la vérité

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Dénonciations politiques du président de l’Assemblée nationale: La mouvance et l’entourage de Yayi désavouent Mathurin Nago


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L’indignation serait à son comble au palais de la présidence de la république et dans la famille politique du chef de l’Etat, Boni Yayi. Depuis dimanche dernier où Mathurin Nago a tenu des propos durs contre le régime au pouvoir, l’entourage de Boni Yayi s’en remettrait encore difficilement. Même si la sérénité est de mise, les visages sont, pour la plupart, hagards et les critiques sévères contre la deuxième personnalité de l’Etat, influent leader politique de la mouvance au pouvoir. Mathurin Nago semble avoir commis le péché du siècle sous Boni Yayi, pour s’être attaqué à son mode de gestion, avec à la clé des dénonciations presqu’ouvertes sur « l’amplification de la malgouvernance». Mais, c’est sans compter avec la brusque colère des partisans restés fidèles au chef de l’Etat qui jurent « lui rendre le coup », bientôt, selon certaines indiscrétions.
Si 72 heures après la déclaration de Bopa, de hauts cadres de l’Etat dont le ministre des Transports, Aké Natondé, sont rapidement montés au créneau pour démentir les allégations de Mathurin Nago, notamment, à propos de la construction de la bretelle de Bopa, la famille politique de Yayi préfère prendre du temps pour mieux réagir. Une première réunion a déjà eu lieu entre les leaders des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE), au cours de laquelle, les propos de Nago ont été examinés et démontés de bout en bout. Selon des sources proches de cette alliance, tous les participants ont vivement désavoué son acte et le cadre qu’il a choisi pour l’exécuter. «Il aurait pu en parler à l’interne au lieu d’aller nous exposer sur la place publique», aurait fustigé un influent leader FCBE à cette rencontre. « On lui a tout donné, deux mandats à la tête du parlement, et aujourd’hui, il se retourne contre nous. C’est vraiment dommage», s’est également offusqué le même leader. L’alliance réagira de la manière la plus forte, dans quelques jours, a-t-on appris.
Reste qu’il y en a d’autres qui ne semblent point s’émouvoir des propos de Mathurin Nago ; considérant qu’ils participent d’«une rupture progressive » qu’il a mise en branle depuis plusieurs mois. Ceux-ci remontent, notamment, à la polémique ayant entouré, courant décembre 2013, le non-vote du budget de l’Etat, exercice 2014 par le parlement. Le président Nago a été indexé comme l’un des « instigateurs de l’ombre» pour avoir «encouragé» un mode de scrutin à bulletin secret. On se rappelle encore des critiques qui avaient fusé dans le temps, côté mouvance, visant à mettre à nu les « manœuvres » qu’aurait orchestrées Mathurin Nago et d’autres députés pour contribuer au rejet de ce budget. Ce qui obligera le chef de l’Etat à prendre d’urgence une ordonnance pour sa mise en exécution. Le discours critique du même Mathurin Nago à la présentation des vœux de nouvel an 2014, des institutions de la république au chef de l’Etat, est également cité comme un précédent à l’inévitable rupture entre Boni Yayi et lui. Ce fut, en effet, un discours, moins encenseur qu’auparavant, dans lequel Mathurin Nago a exprimé ses inquiétudes sur le respect des principes démocratiques en vigueur au Bénin. Il y a, enfin, la fameuse proposition de loi portant suppression du droit de grève des magistrats. Une proposition qui n’a pu prospérer jusque-là au parlement face à la vague de contestations qu’elle a suscitées. Là encore, certaines voies indiscrètes du pouvoir accusent Mathurin Nago d’être resté «passif» dans le plan d’action monté pour aboutir à son vote.

Christian Tchanou

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