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Depuis quelques semaines, le monde scientifique béninois est à l’honneur. Après de nombreux exploits qui lui valent une grande renommée auprès de ses pairs, le chef du service de pédiatrie de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) de Cotonou, le Médecin-Colonel Alain Azondékon vient de faire une entrée inédite dans la très prestigieuse académie américaine de pédiatrie. Une première dans l’histoire du Bénin.

La nouvelle suscite depuis quelques semaines admiration et fierté. Un fils du Bénin, petit pays aux ressources limitées, vient de réaliser un exploit de taille : être admis dans la très sélective académie américaine de pédiatrie. Chef de service de pédiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) de Cotonou, le Médecin-Colonel Alain Azondékon a réussi à passer avec brio toutes les étapes pour devenir le premier béninois à côtoyer les sommités mondiales de la pédiatrie dont regorge cette prestigieuse académie fondée en 1930.  En effet, jouissant d’une grande renommée à travers le monde, l’admission à l’académie constitue, pour tout spécialiste de la pédiatrie, à travers le monde, le rêve ultime à concrétiser, la consécration professionnelle suprême à atteindre. C’est donc à juste titre que, de toutes les contrées du monde, cette institution de recherche sur la santé de l’enfant et de la mère dont le siège est basé à Chicago dans l’Illinois aux USA, reçoit des milliers de candidatures pour finalement n’en retenir que de très rares dont la qualité du dossier est dans la crème de l’élite et les faits d’armes scientifiques des auteurs forcent respect et imposent admiration. En parvenant à faire son entrée dans ce cercle restreint de chercheurs dont les recherches et publications sont à la base des avancées notables observées depuis quelques décennies dans la pédiatrie au  niveau mondial, le Béninois Alain Azondékon réalise incontestablement une véritable prouesse qui étonne cependant peu dans son entourage professionnel. Prenant appui sur les brillantes conclusions de ses multiples travaux de recherche qui ont fourni des pistes d’interventions précoces et efficientes à la santé publique comme l’ont reconnu récemment les experts internationaux réunis à la 1^ère conférence internationale sur la recherche dans les services de santé au King’sCollege à Londres en juillet 2014, plusieurs instances internationales telles que la Fondation GlaxoSmithKline, l’OMS, l’ONUSIDA, l’Unicef, Plan Bénin, GIP-ESTHER…n’ont-elles pas maintes fois et toujours identifié le Service de Pédiatrie de l’HIA comme le modèle à promouvoir au Bénin et dans les pays africains ?

Le savoir-faire et le leadership de l’armée béninoise reconnus

La consécration du Colonel Alain Azondékon n’est pas seulement un mérite personnel. Elle est aussi et avant tout, la reconnaissance à l’échelle mondiale des mérites de l’armée béninoise. D’ailleurs, pour l’intéressé, s’il est vrai que cette sélection consacre ses nombreuses années de dévouement et de sacrifices au service de la science, il n’en demeure pas moins qu’elle s’inscrit dans la dynamique impulsée par ses devanciers que sont le médecin général Albert Gnangnon, le pharmacien-colonel Idrissou Abdoulaye et le médecin-colonel RafiouLawani. En dédiant cette prouesse à leur rigueur et leur savoir-faire, le Colonel Alain Azondékon voit à travers son succès les mérites de l’armée béninoise qui favorise l’éclosion de spécialistes hors-pairs en son sein grâce à la discipline et au leadership dont font preuve ses dirigeants. Somme toute, à travers cet exploit scientifique, c’est le Bénin en général et l’armée béninoise en particulier, qui doivent s’honorer des prouesses de ce brillant intellectuel perfectionniste qui réussit au fil des ans et de ses résultats à confirmer l’adage selon lequel « la valeur n’attend point le nombre des années ».

Qui est le Colonel Alain Azondékon ?

La cinquantaine environ, Alain Azondékon est médecin colonel au sein des Forces armées béninoises (FAB). Nommé chef du service de pédiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) dès son retour du Sénégal en 1995 où il venait de faire un brillant parcours à l’Ecole Militaire de Santé  (EMS) du Sénégal et à l’Université Cheick AntaDiop de Dakar avec à son actif le titre de Major du très sélectif concours d’internat des hôpitaux alors qu’il n’était qu’en 4^ème année de Médecine en 1990. Alliant avec harmonie rigueur et humilité, ce pédiatre hors-pair a enrichi, au fil  des ans, son palmarès de glorieux prix et de nombreux diplômes obtenus dans les plus prestigieuses universités en Biostatistics and Epidemiology (Université Libre de Bruxelles), HIV Management (MakerereUniversity-Uganda et University of California San Diego), en EmergingInfectiousDiseases et EnvironmentalHealth (University of Florida), et en Management (University of Tenessee). Doté de ce bagage intellectuel, le scientifique béninois est courtisé par les organisateurs des plus prestigieux colloques et rencontres d’envergure mondiale pour exposer à la communauté scientifique mondiale les modèles novateurs en matière de santé publique, en particulier de santé maternelle et infantile sur lesquels ses empreintes sont indélébiles et qui ont contribué à faire de l’HIA un centre d’élite régional en matière de prise en charge des enfants et femmes infectées par le VIH-SIDA. Les qualités incommensurables de ce digne fils d’Aklampa, dans la commune de Glazoué, justifient, à propos, la sollicitation de son expertise par le College of Medecine de HoudégbéNorth American University et la Faculté de Médecine de l’Université d’Abomey-Calavi basée à Porto-Novo où à l’initiative du Professeur JijohoPadonou, ce polyglotte vient d’animer pour la première fois dans une université béninoise d’Etat, l’enseignement des sciences médicales et notamment la pédiatrie en langue anglaise.

Ce dynamisme n’est également pas étranger à sa consécration comme expert de la prestigieuse International AIDS Society (Société Internationale du SIDA) et à sa grande implication dans la réussite du modèle de Prévention du VIH dans les Forces armées béninoises qui reste le label béninois le plus courtisé par la Défense HIV/AIDS Prevention Program (DHAPP) des USA. A en croire ses aveux, son petit secret reste sa fidélité à son mentor, le colonel Lawani qui l’a guidé, orienté et soutenu depuis 1990. Somme toute, pour ce jeune chercheur, « la route est encore longue », surtout que dès son entrée à l’académie, il est déjà responsabilisé pour animer la section International Child Health de l’American Academy of Pediatrics (AAP) et l’école de pensée sur la Pédiatrie sociale.

Jean-Claude Dossa