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Le triomphe de la vérité

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Interview exclusive de Dieudonné Lokossou, secrétaire général de la CSA-Bénin: « … Je quitte la tête de la CSA-Bénin dans moins d’un an »


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L’actuel secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), Dieudonné Lokossou prône l’alternance à la tête des organisations syndicales au Bénin.  Il entend servir d’exemple à partir de 2015, où il prévoit son départ de la tête de cette confédération afin de permettre à d’autres de faire leur expérience. « Si à la date que je prévois, les conditions ne sont pas réunies, je ne ferai plus un an à la tête de la CSA-Bénin »,  a-t-il déclaré. En rendant un hommage mérité à ses prédécesseurs, anciens secrétaires généraux de la CSA-Bénin, il a invité les militants aspirants à plus d’ardeur afin que la flamme allumée ne s’éteigne.

 L’Evénement Précis : Dans une de vos récentes déclarations, vous avez annoncé votre départ de la tête de la CSA-Bénin. Le confirmez-vous ? Et si oui ? Donnez-nous plus de détails.

 SG/CSA-Bénin/Dieudonné Lokossou : Je confirme l’information parce qu’elle cadre avec les textes fondamentaux qui régissent la CSA-Bénin. Donc, il n’est pas normal que nous reprochions aux autorités politiques le fait de vouloir s’accrocher au pouvoir et que nous-mêmes nous ne donnions pas l’exemple. Il n’y a pas d’homme indispensable comme le pensent certains. En novembre 2015, je ferai 10 ans à la tête de cette confédération. Même si j’étais le plus intelligent de tous les militants, il est temps que je passe la main à la jeune génération pour qu’elle fasse ses preuves. Donc, ce n’est pas par défis, mais c’est  parce que je trouve que c’est malhonnête d’indexer les autorités et que nous-mêmes, on ne se prenne pas au sérieux même quand on a fini notre carrière professionnelle. Je ne suis pas  dans la philosophie de rester éternellement ou de trouver des raisons pour ne pas partir. Et mon départ ne serait lié aux élections professionnelles parce que j’entends beaucoup chuchoter. Si je mourrais et je ne pense pas mourir tôt, les élections n’auront-elles pas lieu ? Là, ça donne l’impression qu’il y a quelque chose ici qu’on protège et qu’on bouffe seul. Donc, je voudrais humblement, après avoir servir pendant plus de dix ans parce que j’ai  été d’abord adjoint à mes prédécesseurs Attigbé Guillaume et Ibrahim Zacharie, à qui je rends d’abord hommage. Chez nous à la CSA-Bénin, c’est une leçon. C’est des exemples qu’il faut être et des leçons qu’il faut donner. Ce n’est pas normal qu’un secrétaire général fasse plus de 20 ans à la tête d’une confédération.

Comment préparez-vous cette relève pour que la CSA-Bénin reste toujours et pourquoi pas plus défensive ?

Je crois que si pour une raison où pour une autre, je ne suis plus à la tête de la CSA-Bénin, il y aura nécessairement quelqu’un pour conduire la barque. Mais nous avons assez de talents. Vous savez, nous avons des professeurs d’université, des policiers, des forestiers et autres talents. Il y a des gens qui sont plus intelligents et plus combattifs que moi, Dieudonné Lokossou. Donc, par humilité, il ne faut pas dire que, sans moi, on n’avancera pas. C’est dire que  la relève est en train d’être  préparée et vous ne serez pas surpris si à la date que je prévois, les conditions ne sont pas réunies, je ne ferai plus un an à la tête de cette confédération. Gaston Azoua n’a-t-il pas démissionné de la tête de la CSTB ? C’est un exemple qu’il faut suivre et que j’ai en son temps salué. Mieux, ce n’est pas toujours bon d’entendre chaque fois les politiciens dire que nous qui donnons des leçons depuis la Bourse du travail sommes des vieillards, des retraités. C’est pourquoi, je dis qu’il faut rajeunir le syndicalisme. Je ne le dis pas par démagogie mais par conviction parce qu’il faut respecter à la lettre les textes et statuts  de nos organisations syndicales. Ce que je dis ne concerne  que ma confédération. Je ne veux pas être donneur de leçon pour les autres mais le monde nous regarde et commente. Si je le dis, ce n’est pas un pavé que j’ai jeté dans la marre. Mais je le dis pour que les potentiels candidats commencent aussi par se préparer. Donc, il y a des conditions qu’il faut réunir pour aller à un congrès. Et je crois qu’à partir de l’année prochaine, je vais prendre les dispositions et lancer le top pour qu’on ne connaisse pas un grand retard.

Propos recueillis par Emmanuel GBETO

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