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Le triomphe de la vérité

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Virus Ebola: Un cas suspect sème la terreur à Porto-Novo


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La ville de Porto-Novo est en alerte générale depuis mercredi. Et pour cause, un cas d’infection au virus de la fièvre Ebola aurait été découvert au Centre hospitalier départemental (CHD) de l’Ouémé et du Plateau. Selon les informations recueillies, dans cette formation sanitaire, un homme de nationalité nigériane présenterait les signes cliniques de la maladie. C’est un jeune médecin qui l’a examiné et qui a porté à l’attention des responsables l’information sur ce cas suspect. Ces dernières, sans tarder, ont alerté leur hiérarchie. Aussitôt, le malade a été isolé en attendant la confirmation des analyses. Dans l’enceinte du grand hôpital, agents de santé et paramédicaux, notamment, ceux qui sont en poste au service des urgences ont abandonné les patients. Dans l’après – midi d’hier, c’est le médecin de garde seul qui y était visible. Approchée, elle a refusé de se confier à la presse. Dans les rues de la ville, c’est la panique totale. La psychose a gagné les cœurs et la peur est discernable sur les visages. Citoyens et citoyennes sont craintifs et ne le cachent pas. Pour la majorité d’entre eux, loin d’être une simple rumeur, l’existence du virus Ebola à Porto-Novo pourrait être une évidence. Et il urge que les autorités prennent des mesures radicales pour épargner le drame aux populations.

Le Ministère de la santé se veut rassurant

Un cas de la maladie à virus Ebola serait enregistré le mercredi 6 août dernier au Centre hospitalier départemental de l’Ouémé/Plateau (CHD-OP). En provenance du Nigéria où la maladie a été déclarée et a déjà fait, officiellement, deux morts, le cas serait confirmé. Voilà la nouvelle qui, depuis ce mercredi, affole l’opinion publique béninoise. Largement relayée sur les réseaux sociaux, l’information fait grand bruit. Elle a fait réagir les autorités sanitaires béninoises deux fois, ce jeudi. C’était par la voix du Dr Moufalilou Aboubakar, le directeur adjoint du cabinet (Dac) du ministre de la santé. Dans un premier temps par une déclaration à la presse béninoise, et ensuite sur le plateau du journal télévisé de la télévision nationale. Dans sa déclaration à la presse Dr Moufalilou Aboubakar a appelé les Béninois au calme et à la sérénité. « Il s’agit bien d’un cas suspect  et non d’un cas confirmé », a annoncé le Dac, balayant du revers de la main les nouvelles alarmistes sur la présence effective de la maladie mortelle sur le sol béninois. Invitant  agents de santé et populations à respecter les règles d’hygiène, il s’est félicité de la fonctionnalité des mesures prises par le Ministère de la santé pour détecter précocement des cas suspects de la maladie.  Invité un peu plus tard du JT du soir, Dr Moufalilou Aboubakar a donné plus d’explications sur le patient qui défraie la chronique. Selon le Dac, le patient en question a été admis mercredi au CHD-OP avec des symptômes devant lesquels  le personnel soignant, vu le contexte actuel de l’épidémie d’Ebola se devait d’évoquer un tel diagnostic. Ce qui a été fait et qui, a tenu à  relever le Dac, ne saurait signifier la confirmation de la maladie. Isolé, tout comme ses accompagnateurs, le patient présentant une diarrhée et des vomissements s’est vu administrer un traitement symptomatique. Le Dac a informé que des prélèvements ont été faits « dans les conditions de sécurité » et traités par le laboratoire national. Ils seront acheminés incessamment vers un laboratoire agréé. En attendant que les résultats des analyses confirment ou infirment la présence du virus Ebola au Bénin, le Dac a appelé à la vigilance les Béninois face à ce qu’il a qualifié de « grosse alerte ». Aucun traitement n’existant à ce jour contre la maladie, il a longuement insisté sur la prévention par l’observance stricte de certaines règles d’hygiène comme le port systématique de gants lorsqu’on examine des malades. Les populations doivent également faire très attention : se laver les mains au savon avant de manger, éviter la consommation des viandes de brousse,  de manipuler les cadavres comme cela se fait dans certaines régions lors des rites funéraires, etc.  Conscient du danger qui frappe aux portes du Bénin, le Dac a  rassuré des mesures prises par les autorités sanitaires à travers l’élaboration d’un plan de communication comprenant, entre autres,  des spots, et au niveau des frontières, des affiches vivant à sensibiliser sur la maladie.

Déjà 932 morts selon l’OMS
932. C’est le bilan macabre de l’épidémie de la maladie à virus Ebola (autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola). Déclarée au début de l’année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, l’épidémie se poursuit, le décompte macabre aussi. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déjà 932 personnes ont perdu la vie des suites du virus, sur 1.711 cas (confirmés, suspects ou probables) : 363 en Guinée, 282 au Liberia, 286 en Sierra Leone et un au Nigeria. Touché de plein fouet par l’épidémie, le Libéria a décrété, dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 août 2014, l’état d’urgence pour quatre-vingt dix jours. Le pays avait déjà décidé la mise en congé forcé pour trente jours des fonctionnaires non essentiels, la fermeture des écoles et la désinfection des lieux publics. Ce pays compte 48 des 108 nouveaux cas recensés, parmi lesquels 27 des 45 nouveaux cas mortels. « La menace continue à grandir », a déploré Mme Helen Johnson Sirleaf, la présidente libérienne. Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria est aussi touché par la maladie qui a fait au moins un mort et cinq contaminés à Lagos, la première ville du pays. En grève depuis cinq semaines, les médecins des hôpitaux publics ont annoncé la suspension de leur mouvement de débrayage en raison de « la manifestation du virus Ebola au Nigeria ».

Deux américains reçoivent un traitement expérimental
Deux bénévoles américains, le docteur Kent Brantly et son assistante Nancy Writebol, qui avaient contracté le virus Ebola lors de leur mission au Liberia, ont été «vraisemblablement sauvés» après avoir reçu plusieurs injections d’un sérum expérimental baptisé ZMapp, auparavant uniquement testé sur des singes. Hospitalisés aux États-Unis, les deux patients seraient dans un état «stable», a indiqué la chaîne américaine CNN. ZMapp est une molécule expérimentale propriété de Mapp Biopharmaceutical Inc., une société de San Diego. Elle a été développée dans le cadre d’un programme de recherche soutenu depuis dix ans par l’armée américaine. «ZMapp», traitement potentiel de l’infection par Ebola, n’avait encore jamais été testé sur l’homme. Ses concepteurs-développeurs sont Larry Zeitlin et Kevin Whaley.

Lire ici les propos de quelques Béninois

Bienvenue Agbassagan, auditeur en droit:« Je convie le peuple à respecter les différentes instructions »

C’est vrai l’on peut penser que le virus serait déjà dans notre pays. A Porto- Novo, depuis mercredi passé, c’est la peur partout. Cependant avant de convier les autorités à être avant-gardistes, je convie le peuple béninois en général et les populations de Porto-Novo, en particulier, au calme et à respecter les différentes instructions.

François Ahlonsou, conseiller municipal:« Je constate la panique générale »
Nous sommes dans un contexte international de suspicions systématiques sur tous les cas de diarrhées hémorragiques où on émet des selles mêlées de sang… je viens d’avoir la confirmation, c’est un jeune médecin qui a reçu le cas hier et qui était déjà dans un état psychologique hypersensible parce que, vu l’effervescence, et vu l’état général altéré d’un patient venant du Nigéria et qu’au cours de la prise en charge de l’encombrement respiratoire qu’il a voulu sonder, quand il a vu le sang gicler, il a paniqué un peu. Ça peut ne pas être le virus Ebola. Ça peut être le Vih ou autre maladie. Je constate la panique générale. D’abord au sein du personnel de santé qui est à l’hôpital où tous les paramédicaux ont déserté le service des urgences. C’est un cas suspect. Ce n’est pas encore le virus Ebola. Ce qui est important, c’est que tout le monde se calme. La psychose ne règle pas le problème.

Chimène Lopèz, assistante commerciale:« Les rumeurs sont parfois vraies »
Je pense que ce sont des histoires. Moi je dis tout simplement à la population qu’il n’y a pas encore de quoi s’alarmer. Le virus n’est pas au Bénin encore moins à Porto-Novo. Si le virus était à Porto-Novo, ce n’est pas par ces canaux qu’on doit l’apprendre. C’est plutôt le ministre de la santé qui doit informer officiellement les populations. Cependant, les rumeurs sont parfois vraies.

Casimir Djidago, étudiant:« La population est troublée et les autorités ne disent rien »

C’est une névrotique psychose que la ville traverse depuis hier. Une probable présence du virus Ebola au CHD/OP. La population est troublée, inquiète. Au moins le ministre de la santé peut réagir pour inviter ses concitoyens au calme.

Eunice Codjo, Elève- professeur à l’ENS de Porto-Novo:« Comme tout Béninois vivant à Porto-Novo, j’ai peur »

Moi, j’ai même appris qu’un médecin serait mort au CHD/OP à cause de ça. Comme tout Béninois vivant à Porto-Novo, j’ai peur. Je demande aux autorités de nous informer plus en organisant des campagnes de sensibilisation. Surtout dans les zones reculées.

Réalisation: Flore NOBIME et Eskil AGBO

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