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Le triomphe de la vérité

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Mobilisation générale contre un 3ème mandat pour l’actuel chef de l’Etat: Le « Non » catégorique des femmes à Yayi


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« Trop c’est trop ! », a crié le Groupe des femmes pour une autre gouvernance au Bénin. Elles étaient venues des coins et recoins du Bénin pour envahir ce mercredi 06 août Azalaï hôtel de Cotonou. Pour dire «  Non » au président Yayi dont les proches suscitent un troisième mandat après le second qui prend constitutionnellement fin le 06 avril 2016. En tête de pelotons, de vaillantes femmes de la république. Il s’agit d’Amissétou Affo Djobo, Karimou Rafiatou, Virginie Omichessan, Daguia Bouriana, Collette Houéto, Béatrice Lakoussan, Mathys Adidjathou…précédemment députés, ministres, directrices générales sous l’actuel régime. C’est dire que la locomotive devant « éjecter » l’actuel pouvoir est en place. S’appuyant sur la constitution béninoise,  la coordinatrice Karimou Rafiatou a dit un «  non » clair et net aux agitations de certains membres du gouvernement qui souhaitent revoir l’actuel chef de l’Etat au pouvoir après 2016. Pour elle, la constitution béninoise autorise deux mandats, mais jamais plus de deux. Le traitement fait du dossier des magistrats par un groupe de députés  a également fait objet de critique avec les femmes fortement mobilisées. En saluant les députés de la minorité qui ont réussi à pousser la majorité dans le mûr, Karimou Rafiatou a prôné le retour de l’unité nationale mise à mal depuis l’avènement du pouvoir en place. C’est à ce titre que l’ancienne ministre des finances, Mathys Adidjatou a mis Boni Yayi en garde. «  Nous ne voulons pas de crime politique au Bénin. Que Boni Yayi nous laisse le pays tel qu’il l’a vu en 2006 à son avènement au pouvoir. C’est un gouvernement que je connais assez pour l’avoir côtoyé », a-t-elle martelé.  Par ailleurs,  en sa qualité de financière et ayant suivi  à plusieurs reprises la gestion de la campagne cotonnière sous ce régime, elle a appelé le peuple à la patience dès lors qu’il sera informé de la façon dont la subvention du coton se fait avec les fonds de l’Etat. A l’en croire, « c’est un scandale qui guette le régime  et sera une surprise pour  le peuple ». Au-delà de ce sujet,  la conférencière a passé en revue les questions de chômage de la jeunesse avec l’organisation des concours frauduleux qui défavorisent une partie du pays. Parlant de la table ronde de Paris, elle  estime que « c’est  un montage avec un projet qui existait depuis le régime du général Kérékou et qu’on a essayé de brandir  pour mystifier le peuple béninois.   En toute assurance donc, Mathys Adidjatou a invité les femmes à aller plus loin dans cette lutte qui ne vient que de commencer. Dans cette conférence très vite transformée en meeting les femmes amazones, comme on peut désormais les appeler, ont reçu le soutien   de plusieurs hommes politiques et d’acteurs de la société civile suivi d’une déclaration finale à travers laquelle, Mme Affo Djobo a demandé le soutien physique de tous afin de sillonner tout le Bénin pour mobiliser les 52 % des femmes béninoises à leur cause.

Ils ont dit

Eric Houndété, député à l’Assemblée nationale: « Faites-le dans nos quartiers, dans nos villages, dans nos entreprises, dans les chambres à coucher »

« J’ai été impressionné quand j’ai fait mon entrée dans cette salle. Je ne sais pas si vous devinez la profondeur de mon émotion. Je sens que mon pays va revivre. Les femmes sont mobilisées. Nos mères, nos épouses, je peux même dire que nos grand-mères sont mobilisées parce que je vois quelques cheveux blancs. Je considère que le pays s’est réveillé. Je vous félicite chers mamans…..l’occasion me permet de vous inviter à continuer le mouvement que vous avez commencé. Le pays a besoin de ça. Que ses enfants ne se taisent plus. Le pays a besoin de limite. N’arrêtez pas cela. Faites-le dans nos quartiers, dans nos villages, dans nos entreprises, dans les chambres à coucher. Je voudrais dire  deux petites choses, car j’ai noté une forte mobilisation contre un éventuel 3ème quelque chose. Moi, j’ai dit ceci lorsqu’une personne a parlé. Lorsque vous avez votre bébé, vous lui achetez une poupée, avec la modernité certaines poupées font du bruit quand on les appuie. Donc, comprenez que c’est une poupée qu’on nous avait envoyée. Donc, ne vous inquiétez pas. Car, il n’aura pas une minute de plus parce que vous savez que ce n’est pas normal. En plus, vous faites actuellement dix ans de souffrance. Quand vous allez dire cela, on parlera de microcrédit. C’est vrai, je sais que ça a pu faire de bien à certaines femmes. Mais, je suis  convaincu que ça détruit beaucoup d’autres femmes. Et j’en ai des exemples palpables….. C’est après plusieurs rencontres qu’on finit par vous remettre 30.000 fcfa et en ce moment si ce n’est pas l’enfant qui chauffe à la maison, c’est le mari qui en a besoin pour des obsèques.  Pour d’autres femmes, elles doivent achever des antennes paraboliques. Car,  pour aller à l’aéroport, elles doivent porter ces antennes qu’elles mêmes payent. Donc, il nous faut reconstruire. Car, la micro finance, n’est pas le folklore, c’est une science.  C’est la proximité de l’accompagnement par le gouvernement. Cela manque de façon criard. Il reste une dernière chose que vous avez envie d’entendre et avant cela je voulais saluer certains collègues députés qui sont dans la salle. Car, vous avez mis hors d’état de nuire les gens qui voulaient donner un coup à l’indépendance de notre pays. Ils ont dit qu’ils sont 43, c’est vrai que certains ont retiré, ils ont oublié. Ils ont dit qu’ils sont nombreux, mais ils ont oublié que la démocratie est avant tout le respect de la loi. Le règlement intérieur est au dessus de leur prétendu nombre. Car, ils ne savent pas combien nous sommes. Ils ont forcé de toute part pour qu’on arrache aux magistrats le droit d’émettre des idées. Ils veulent que quand ils parleront du 3ème mandat, que personne n’ait quelque chose à dire. Chères dames, vous avez à vos côtés des femmes de combat et nous vous supportons ».

Sacca Fikara, député à l’Assemblée nationale: « Je promets vous envoyer trois fois plus de femmes pour l’étape de Porto-Novo »

« Lorsque je suis rentré dans la salle, j’ai été impressionné et puis j’ai eu des inquiétudes aussi. Des inquiétudes parce que je n’aime pas qu’on me batte sur mon terrain, la mobilisation. Ce que je souhaite est que nos sœurs viennent le faire à Porto-Novo. Je promets vous envoyer trois fois plus de femmes. Je crois que les gens verront qu’ils ont encore des personnes conscientes très fâchées contre ce que le pouvoir actuel fait….et quand ce sont des femmes qui le font, j’ai de l’espoir. Depuis 1990, vous pouvez aller de Cotonou à Parakou sans  difficulté. Mais, aujourd’hui, non, c’est impossible. Tous les deux ans presque, on réparait les routes chez nous qui sommes en zone reculée. Aujourd’hui, on ne peut plus circuler. Je cherche et je ne trouve pas. Franchement, quand je vois des gens encenser le pourvoir, je ne me retrouve pas. Mais ce qui me rassure, c’est que dans nos campagnes, ceux qui sont les têtes sont toujours des gens qui ont des problèmes avec la justice, des gens qui ont volé pour se faire protéger. Quand les maires vont du côté de Yayi, c’est qu’ils ont des dossiers. Ce n’est pas pour rien qu’ils veulent enlever aux magistrats leur droit de grève….Quand nous disons de se lever pour refuser un troisième mandat à Yayi, les gens nous disent non, il ne le fera pas parce qu’il a fait la promesse au Pape, à Obama. C’est faux. Regardez bien ce qui se passe. Si Yayi fait un coup de force, ces gens n’interviendront pas. C’est d’ailleurs pourquoi, il prend ses dispositions en même temps. Si Yayi doit partir, ce ne sera pas la promesse qu’il a faite à Hollande et autres. Ce sera parce que nous seront mobilisés. Et il est très malin car, il met déjà la pression sur la France en leur offrant tout le pays. La France nous dira qu’elle a des intérêts ici. Soyez très éveillés. Merci ».

Joseph Djogbénou, président d’honneur de ‘’Alternative citoyenne’’:« Je recommande une journée contre le 3ème mandat »

« Je voudrais avec beaucoup de joie, enthousiasme, dire quelques mots de salutations, de remerciements, d’avertissement et finir par quelques recommandations. Salutations à vous femmes de nous remplir davantage de courage et de garder allumée la flamme, de nous mettre encore sur le chemin et de nous permettre de savoir que l’espoir est encore permis. Mes salutations également aux députés, car ce qui s’est passé dans la nuit de ce mercredi est la fondation de l’espérance. Je voudrais saluer la minorité parlementaire. Et aussi ceux de la majorité qui ont leur cœur dans la minorité parlementaire en particulier, et je n’en ai pas l’habitude, avec votre contribution, Hélène Aholou Kèkè, d’avoir su avec maitrise éviter à ce pays le plus grave. Mais en même temps, quelques mots d’avertissements. Nous avons un gouvernement en fin de mandat et en même temps, nous avons des marchés qui se concluent. L’Etat, bien attendu, a besoin de contrats, mais les conditions de conclusion de ces contrats ne rencontrent pas l’agrément politique, la légitimité politique, je voudrais que ceux qui sont bénéficiaires de ce contrat puissent  envisager l’assurance les plus importantes. Un gouvernement en fin de mandat gère les affaires courantes. Un gouvernement en fin de mandat n’engage pas le pays de la façon dont notre gouvernement le fait dans des contrats avec Bolloré.  Nous avons besoin  de Bolloré, des Français, de tout le monde mais dans la sérénité. Et il faudrait donc éviter  à ce pays d’avoir d’autres discussions. J’en appelle à la sagesse des autorités de Bolloré.  Tous les projets intéressent le Bénin et l’Afrique. Mais ces projets doivent avoir la légitimité politique des Béninois et des Africains. Et je  voudrais finir par une recommandation. Voyez-vous, ce n’est pas au chef de l’Etat de rassurer son peuple qu’il va partir. C’est au peuple de le rassurer qu’il va partir. Et il appartient à chaque citoyen de faire en sorte que notre président de la république ait l’assurance qu’il doit partir. C’est pourquoi je recommande une journée contre le 3ème mandat ».

Candide Azannaï, député à l’Assemblée nationale: « C’est la substance féminine politique du Bénin… et quand l’or sort l’aluminium doit disparaître »

« Je voudrais, avec beaucoup de respect, saluer la coordonnatrice Karimou Rafiatou et son équipe qui nous ont fait l’honneur de nous inviter à ce rassemblement. Spécialement, tous mes respects au professeur Antoine Détchénou, un des grands parmi les grands et le plus grand parmi nous, ici ce matin. Je lui dis toutes mes salutations et déférences. Combien de fois votre présence ici me rappelle des souvenirs. Je témoignerai dans les structures que j’anime quand je quitterai ici. Car, mon parti politique, « Restaurer l’espoir » est fait à plus de 70% de femmes. Mes premiers mots sont des mots de soutien total et franc. Je  suis arrivé ici vous dire mon soutien, celui de mon staff politique, de mon parti politique et de toutes les femmes  de mon parti dont la présidente est ici avec vous. Au-delà de ce soutien, je voudrais vous rassurer de  ma disponibilité totale. Ce qui est en jeu, et je veux le dire, c’est trois choses. Le premier est la démocratie, Etat de droit et Etat de la liberté. C’est vrai, mais c’est une des vielles définitions de la démocratie qui, depuis très longtemps, ont été améliorées……et je vous le jure qu’à ce présidium, il n’y a pas des femmes frelatées. Ce n’est pas du frelaté que vous avez face à vous. C’est la substance féminine politique de notre pays qui est là. C’est l’histoire féminine de notre pays qui est là. C’est la responsabilisé féminine et ce que nous avons de meilleur dans notre pays qui est là. Prenez-les toutes, vous verrez qu’elles ont une histoire.  Elles ont une référence. Elles sont des mères, des épouses. Quand l’or sort l’aluminium doit disparaître.  Vous êtes ce qui est de plus précieux pour nous………. »

Emmanuel GBETO

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