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Le triomphe de la vérité

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Déclaration de la première autorité communale d’Adjarra: « Le sit-in du syndicat de notre mairie est un non évènement »


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Suite au sit in organisé par le Syndicat des travailleurs de la mairie d’Adjarra le vendredi 4 juillet dernier, le maire Yaya Saka vient de réagir. A travers cette interview, il s’inscrit en faux contre les allégations des syndicalistes et prévient contre tout manquement à son autorité.

L’Evènement Précis : Les centrales syndicales ont organisé un sit-in dans l’enceinte de la mairie au motif d’abus de pouvoir et de mutations fantaisistes d’agents par l’autorité communale. De quoi s’agit-il exactement ?

Le maire Yaya Saka: Pour moi, la manifestation de vendredi dernier dans les locaux de la mairie d’Adjarra est un non évènement. Je pense que ceux qui manifestent ont une méconnaissance des textes de lois qui régissent la décentralisation dans notre pays. De par ma qualité du maire, je suis le seul habilité à savoir qui doit être à tel poste pour m’accompagner. Je puis vous dire que je connais les capacités de chaque agent. Avec les recommandations de l’Inspection générale d’Etat, j’ai entrepris des réformes structurelles au niveau de la mairie d’Adjarra. C’est d’ailleurs, ce qui m’amène de temps en temps à procéder à des mutations parce que j’ai le souci de faire de l’administration communale d’Adjarra une administration performante qui offre des services de qualité aux populations.

Vous parlez de réformes structurelles de l’administration de la mairie d’Adjarra. Qu’avez-vous réalisé concrètement depuis que vous avez pris les rênes de cette commune ?
Nous avons d’abord commencé par améliorer l’organigramme de la mairie. Sur le plan économique, Adjarra n’est pas trop différente des autres communes qui fonctionnent pour la plupart sur les recettes fiscales. Sans avoir la prétention de végéter dans l’autosuffisance, nous pouvons direr que l’argent du contribuable n’a jamais été aussi bien géré depuis notre arrivée. Contrairement au passé, nous avons pu loger les finances de la commune au trésor public à travers la Recette-perception pour garantir la transparence dans les recettes et les dépenses. Même les appuis financiers émanant du pouvoir central et de nos partenaires techniques et financiers sont logés à la Recette-perception. Sur le plan de la gouvernance, nous pouvons dire que c’est sous notre mandat que l’organigramme de la mairie d’Adjarra a connu cette amélioration qui répond aux exigences de la décentralisation. Nous avons créé des services techniques qui participent aujourd’hui activement à l’amélioration des services rendus aux usagers de la mairie. Aujourd’hui, nous avons un Service des affaires économiques et un Service des affaires financières alors qu’avant notre arrivée, c’était un service des affaires économiques et financières. De même, on parle aujourd’hui à la mairie d’Adjarra, du Service technique et du Service de l’environnement alors qu’avant on parlait du Service technique et financier. L’organigramme a déjà été modifié trois fois pour permettre un bon fonctionnement de l’administration. Je n’ai pas à juger un agent de la mairie d’Adjarra sur son bord politique. Je table sur ses qualités professionnelles. Parlant des réformes, il existe aujourd’hui à Adjarra, des commissions qui travaillent régulièrement au contrôle du fonctionnement des différents services. En ce qui concerne les valeurs inactives, je viens de mettre sur pied une commission pour suivre de près la gestion avec le régisseur et le receveur-percepteur. Il s’agit là d’un audit interne et régulier de l’approvisionnement des valeurs inactives jusqu’au versement à la recette-perception. Evidemment, toutes ces réformes doivent gêner nos adversaires politiques parce que nous sommes sur un terrain politique. Et comme les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) sont installés, il fallait donc déranger un peu le maire en remontant quelques agents de la mairie contre l’autorité communale afin d’attirer l’attention du pays sur Adjarra. Mais tenez-vous tranquille ! La commune d’Adjarra est aujourd’hui bien connue dans le pays par les autorités au plus haut niveau. Ceci, grâce aux efforts que nous consentons avec d’autres conseillers communaux et locaux pour sortir de l’ornière. Avant de venir crier devant la mairie, il faut d’abord chercher à comprendre les vraies raisons qui motivent les agissements. Nous avons décidé de lancer l’audit foncier dans la commune d’Adjarra et certains de nos adversaires politiques qui avaient géré avant nous et dont certains continuent de participer à la gestion paniquent. J’ai lancé l’audit foncier que j’ai confié au génie militaire avec la bénédiction du chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi. Nous attendons impatiemment les résultats et vous verrez que des gens auront du mal à sortir le jour.

Vous parlez des réformes qui gênent. Qui est-ce que ces réformes gênent ?
Comme je le disais tantôt, nous sommes sur un terrain politique parce qu’avant tout, un maire est une autorité politico-administrative. Je sais très bien qu’il y aura des agissements politiques et ça a d’ailleurs commencé avec ce sit-in organisé devant la mairie  le 4 juillet dernier. Mais je suis très serein parce que je ne fais pas de la politique, une carrière. Le plus important pour moi, c’est de marquer positivement mon passage à la tête de cette commune afin qu’elle se place enfin sur la route du développement.

Pensez-vous que vous n’aviez rien à vous reprocher en ce qui concerne ce dont vous accusez les syndicalistes ? C’est quand même des agents de la mairie qui ont manifesté le 4 juillet dernier.
Je pense que si l’on doit parler des agents de la mairie d’Adjarra, il faut faire un peu attention. Ils n’ont aucun problème avec l’autorité communale que je suis ; encore qu’un maire est souvent de passage à la tête de l’administration communale. Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes. Il n’y a que quatre agents qui refusent d’accepter leurs nouveaux postes de travail et veulent défier l’autorité communale. Nous avons appris que ces agents sont allés jusqu’à dissoudre l’ancien bureau de la section Adjarra du Syndicat national des collectivités territoriales du Bénin (Synacob) pour mettre sur pied un autre bureau. Pour nous, ce n’est qu’une liberté syndicale qui se manifeste et nous n’avons pas à nous mêler de l’organisation des travailleurs à la mairie d’Adjarra. On en était là quand nous avons encore appris qu’il y a eu des défections dans le nouveau bureau de cette section. Nous avons même reçu ampliation de quelques lettres de démission de ce nouveau bureau alors que cela ne nous regarde en rien. Parmi les quatre agents qui ont amené les centrales syndicales à la mairie d’Adjarra, il y en a qui ont été mutés pour des fautes graves comme la falsification des timbres fiscaux ; un dossier pendant devant la justice de notre pays. Et dans ce dossier, c’est le Conseil de discipline qui a recommandé la mutation de l’agent. Ce que je veux vous dire, c’est que ces agents sont manipulés par des politiciens qui ne veulent pas le développement d’Adjarra.

Ce n’est plus la lune de miel entre vous et certains conseillers. Pas plus qu’il y a quelques jours, le Conseil a tenu une session pour le collectif budgétaire. Certains conseillers Prd et Fcbe n’ont pas voté et ils vous reprochent beaucoup de choses. Qu’est-ce qui ne va pas ?
A Adjarra, nous suivons un Plan de travail annuel (Pta) et un Plan annuel d’investissement (Pai) et nous disposons d’un Plan de développement communal (Pdc), deuxième génération. Donc, le budget d’Adjarra a été élaboré sur la base de ces instruments de travail. Le collectif budgétaire, c’est les excédents du compte administratif. Voilà que nous avons un Pdc que nous devons absolument exécuter. C’est ainsi que pour le budget 2014, un collectif budgétaire était devenu nécessaire. Nous avons donc, en tant qu’autorité communale, convoqué le collectif budgétaire pour satisfaire les besoins de notre commune. Le budget 2014 est de 994 millions environ et avec le collectif budgétaire, ce budget est passé à 1.337.360.104 Fcfa

Monsieur le maire, les conseillers qui n’ont pas voté pour le collectif vous reprochent d’avoir utilisé 4 millions de Fcfa pour l’audit participatif pour la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) alors que les dépenses liées à cette activité sont inscrites au budget du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi).
Laissez-moi vous dire qu’en 2011, lorsque je n’avais pas encore changé de bord politique, le budget d’Adjarra a payé les représentants de la mairie dans les centres d’enrôlement. Pour l’audit participatif, j’ai pris un arrêté pour mettre en place un comité pour l’accompagner. Et ce sont les fils d’Adjarra qui ont sillonné les centres d’enrôlement. Ce sont les mêmes qui ont accompagné la décision hier qui s’y opposent aujourd’hui sous prétexte que le maire a envoyé rien que les membres de son mouvement dans les centres d’enrôlements pour représenter la mairie. J’aurais pu envoyer les agents et ça allait perturber l’administration. Je me demande pourquoi les gens veulent d’une chose et de son contraire. Nous aspirons à une Lépi fiable. Les députés sont passés dans les mairies pour solliciter l’appui des maires. Nous prenons l’initiative de jouer notre partition et les gens paniquent. Le problème est ailleurs puisque c’est toujours la politique qui aveugle certaines personnes ici à Adjarra. J’ai reçu deux courriers de la sous-section Adjarra du Prd par rapport à ce dossier. L’un des courriers me demande pourquoi j’ai envoyé des représentants de mon mouvement politique dans les centres d’enrôlements. Je voudrais bien qu’ils m’apportent les preuves que les personnes envoyées dans ces centres sont des militants de mon mouvement politique. Le second courrier me demande de ne pas payer les personnes envoyées sur le terrain au budget communal. C’est la preuve que le vote des conseillers qui n’ont pas adhéré au collectif budgétaire est un vote hautement politique ; ce dont Adjarra n’a pas besoin. Et ce qui est paradoxal est que, ces conseillers ont voté certains points relatifs à ce collectif budgétaire parce que ça les arrangent. Je vous informe même que des conseillers ont proposé l’achat de véhicules aux adjoints au maire, mais la majorité a rejeté cette proposition ; une majorité qui a permis au collectif budgétaire d’être adopté pour le bien des populations d’Adjarra.

Dans le même ordre d’idée, on vous reproche de vouloir transformer l’actuelle résidence du maire en commissariat de police pour en construire une autre à Honvié sur le site de l’ancienne recette-perception.  
Voyez-vous ! Gouverner, c’est prévoir. L’actuelle résidence du maire ne répond plus quand on parle du symbole de la commune d’Adjarra. C’est la même situation pour la mairie d’Adjarra dont la toiture coule à certains endroits. Alors, dans mes démarches, le Ministère de l’intérieur, de la sécurité et du culte est prêt à doter la commune d’Adjarra d’un commissariat de police. Je ne sais pas comment les gens réfléchissent. Adjarra est en train de se développer et elle constitue pratiquement l’une des cités dortoirs de Porto-Novo. Et vous savez bien que lorsqu’il y a la poussée démographique dans une ville, il se pose toujours le problème d’insécurité. Vous n’êtes pas sans savoir qu’Adjarra a une frontière fluviale avec le Nigeria. Il fallait donc prévenir le pire en renforçant la sécurité des biens et des personnes à Adjarra. La seule brigade de gendarmerie située dans l’arrondissement de Honvié n’arrive plus à satisfaire les attentes des populations. Cette brigade ne dispose même pas de moyen roulant. La seule condition que le Ministère a posée avant de nous doter d’un commissariat est la disponibilité d’un bâtiment. Après les échanges avec certains patrons de la police, il nous a été dit que stratégiquement, le commissariat doit être dans Adjarra-centre. Il ne restait plus qu’à identifier un bâtiment. C’est ainsi que la résidence actuel du maire a été identifiée comme appropriée pour abriter le commissariat, quitte à la réfectionner pour répondre aux normes d’un commissariat digne de ce nom. Nous avons donc décidé avec l’aval du Conseil communal de construire une nouvelle résidence sur l’ancien site de la Recette-perception d’Adjarra. Mais ce que nos détracteurs oublient, c’est qu’un maire n’est pas éternel. Il se peut que ce soit de leur rang que sortira le prochain maire et c’est celui-là qui va résider dans cette résidence.

Qu’en est-il de l’étude de faisabilité pour la construction d’une galerie marchande à côté de l’exutoire d’eau pluviale au quartier Dossouvié ? Les conseillers qui n’ont pas voté le collectif budgétaire tablent également sur ce dossier.
Je pense qu’il faut que les populations commencent par envoyer des hommes de vision dans les conseils communaux. Même quand on n’a pas été à l’école, on peut se renseigner. Par rapport à ce dossier, on a bien parlé d’étude de faisabilité et non de réalisation. A quelle époque sommes-nous enfin ? Les sessions communales sont souvent ouvertes au public. Ce point a été bel et bien adopté par tous les conseillers communaux. Je rappelle que quand j’ai été élu maire, j’avais une vision. Je rends grâce à Dieu que je suis en train de mettre en œuvre cette vision. Comment peut-on réaliser des infrastructures dans une commune sans les études de faisabilité ? Avec quoi irons-nous devant les partenaires techniques et financiers ? Que les gens cessent d’intoxiquer. La réalité est qu’il y a des élus qui lorgnent le domaine de l’exutoire d’eau de Dossouvié. Ils veulent qu’on leur cède ce domaine comme cela se faisait dans le passé. Mais, rassurez-vous, ils ne les auront pas tant que nous serons à la tête de cette commune. Qu’ils attendent les résultats de l’étude de faisabilité pour la construction des galeries marchandes sur le site avant de parler. Figurez-vous que j’ai même reçu les félicitations de l’Union européenne pour avoir réalisé des exutoires d’eau. Maintenant, il faut aménager ces exutoires d’eau parce que, pour le moment, c’est seulement à l’étape de trou. Si rien n’est fait, ces trous vont être bouchés par du sable drainé par les eaux de ruissellement. Je crois que ceux qui parlent ne savent pas de quoi ils parlent.

 Propos recueillis par Hugues Elphège Patinvoh

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