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Le triomphe de la vérité

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Dossier spécial Coupe du monde Brésil 2014: Les Béninois vivent le mondial avec beaucoup d’enthousiasme, malgré l’absence des Ecureuils


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Quelques férus du cuir rond lors du match Grêce Côte d'Ivoire le mardi 24 juinQu’est-ce qui peut bien amener un habitant d’un pays comme le Bénin qui ne participe pas à la coupe du monde à suivre les matches ? A priori rien du tout. Pourtant les Béninois sont très intéressés par cette grande messe continentale. Des téléspectateurs aux joueurs en passant par les journalistes et encadreurs, tout le monde vit ce moment exceptionnel. Qu’est-ce qu’ils en disent ? Éléments de réponses dans cette enquête.

Le mondial 2014 a pris son envol depuis le 12 juin dernier à Brasilia au Brésil. Si cet évènement revêt une grande importance pour les pays qualifiés qui y sont actuellement, il l’est aussi dans les pays dont les équipes n’ont pas pu décrocher la qualification. Au Bénin, force est de constater que nul n’est indifférent au mondial. Djiman Koukou, sociétaire de Niort et international béninois a annoncé que «c’est une très belle fête du football qui a lieu au pays du football » et que prendre part à «cette compétition est le rêve de tout joueur. Un rêve qu’il vit de loin avec « beaucoup d’ambiance ». Ainsi, la coupe du monde, plus grande messe du football de la planète terre n’est pas qu’importante pour les pays qui y prennent part. Elle intéresse tout le monde et chacun y retrouve sa part. Le commun des Béninois sait que l’équipe béninoise est absente à cette coupe du monde. Néanmoins, nombreux sont les Béninois à être devant leur poste téléviseur ou dans les lieux de diffusion pour la suivre. Pourquoi ? La question rencontre plusieurs réponses suivant l’intérêt que chacun lui accorde. « C’est l’amour du cuir rond qui nous amène à avoir ce comportement. Laisser ce que nous avons à faire pour venir regarder les matches qui se jouent », a confié Célestin Aguidi, agent dans une entreprise de la place, un passionné du football. Simon Adjati, imprimeur dans une société de fabrication d’eau minérale, abonde dans le même sens. Il pense que «l’absence du Bénin n’empêche pas d’aller soutenir d’autres équipes ». Pour Abel Quenum, ancien international béninois, « il ne s’agit pas forcément d’avoir son pays en compétition avant de suivre les matches. L’évènement est mondial ». Il ajoute qu’il ne suit pas tous les matches, car, il est sélectif. « Il y a des matches pour lesquels je fais tout pour être au rendez-vous. Parmi les mondialistes, il y en a que j’admire beaucoup et dont j’aime suivre les matches ». Raïmi Bouraïma, fonctionnaire à la retraite, est tout aussi passionné. Selon lui, les matches de la coupe du monde sont des instants uniques qu’il fait l’effort de ne pas rater. « Sans vous mentir, je suis pratiquement tous les matches même ceux qui sont joués dans la nuit profonde. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons pris toutes les dispositions pour qu’aucune minute de ces matches ne nous échappe », a-t-il affirmé. Il est alors clair que le caractère unique de l’évènement, l’amour de la discipline, la fibre africaine sans oublier l’envie de voir les stars jouer sont autant de paramètres qui renvoient les Béninois à leurs postes téléviseurs aux heures de match. Et ils se font pression dans leurs activités pour adapter leurs programmes à celui du mondial quand il se déroule. « Je suis imprimeur dans une société de la place. J’ai vite fait de finir mon boulot pour me consacrer au football. Et je ne suis pas déçu», a expliqué Simon Adjati. Célestin Aguidi, pour sa part, annonce: « je prends du plaisir à suivre les matches puisque je me suis libéré pour cela». Comme eux, ils sont nombreux ceux qui, pour rien au monde, ne veulent rater une minute du mondial.

Ils en parlent

Célestin Aguidi, passionné du football: « Le Bénin est absent mais il y a d’autres pays africains »
C’est un mondial avec de très grandes surprises. Les matches sont compliqués pour les équipes que nous croyions favorites. L’Uruguay qui a perdu devant le Costa Rica, l’Espagne devant la Hollande, le Portugal de mon très cher Ronaldo qui est balayé par l’Allemagne. Je prends du plaisir à suivre tout puisque je me suis libéré pour cela.
C’est parce que nous aimons la chose. C’est l’amour du cuir rond qui nous amène à avoir ce comportement. Laisser ce que nous avons à faire pour  regarder les matches qui se jouent. Il est vrai que le Bénin n’est pas à la coupe du monde. Mais nous avons quand même des pays africains qui y sont et qui nous représentent. Aussi, il y a nos joueurs préférés, les stars du football mondial que nous aimons comme Messi, Cristiano Ronaldo, Iniesta, Xavi, Benzema, Pogba qui sont à cette coupe du monde. Donc, c’est tout à fait normal que nous supportions nos équipes préférées. Moi, particulièrement, j’ai la joie de suivre tous les matches et je garde espoir qu’un jour les gens suivront aussi mon pays dans cette compétition.

Simon Adjati, imprimeur à la Société FIFA de Ste luxe: « J’aurais aimé suivre un match des Ecureuils à cette coupe du monde »
Je viens de suivre un match de la coupe du monde. Très intéressant. Bien sûr. Quand vous aimez une chose, vous vous donnez le moyen de l’avoir. C’est cela. J’ai vite fait de finir mon boulot pour me consacrer au football. Et je ne suis pas déçu. Les équipes que je supporte me donnent la joie.
J’ai mal. Car, j’aurais aimé regarder un match de mon pays dans cette coupe du monde. Mais ce n’est pas possible. Donc, on prend ça sportivement et cela ne nous empêche pas d’aller soutenir d’autres équipes. Si le Bénin n’est pas présent, c’est parce que nous n’avons pas encore le niveau. Il faut avoir le courage de le dire.  Alors, je voudrais demander à nos dirigeants de revoir les choses et bien réfléchir par rapport à ce qui se passe dans notre football. Afin qu’on puisse travailler correctement et nous qualifier aussi. Mais en attendant, nous savourons le bon football.

Abel Quenum, ancien international béninois: « Ce qui se passe dans le football béninois ne présage rien de bon»
Je ne suis pas tous les matches. Mais, il y a des matches pour lesquels je fais tout pour être au rendez-vous. Il y a des équipes parmi les mondialistes que j’admire beaucoup et dont j’aime suivre les matches.
Oui. Le sport et surtout le football est un virus. Il ne s’agit pas forcément d’avoir son pays en compétition avant de suivre les matches. L’évènement est mondial. C’est ça qui fait que nous qui aimons ce sport sommes toujours devant la télé. Vous devez le constater vous-même. Les soirs, quand les gens sortent du boulot, ils font vite pour rentrer à la maison suivre les matches.
Le Bénin, c’est mon pays. J’ai souvent souhaité cela. Mais ce qui se passe dans le domaine du sport particulièrement dans le football, ne nous permet pas d’espérer. Parce que pour aller à la coupe du monde il faut se préparer. On ne sort pas du sommeil pour dire qu’on veut aller au mondial. Et quand on prend le Bénin, on est souvent classé dans les préliminaires où nous avons du mal pour nous en sortir.
C’est la politique du sport qu’il faut corriger. Et çà, c’est le rôle des dirigeants. Les joueurs eux, ils ont la volonté. Quand on va réorganiser les programmes de préparation et formation, c’est sûr qu’ils vont eux aussi donner des performances que nous voulons tous voir.

Raïmi Bouraïma, fonctionnaire à la retraite, passionné du football:« Le Bénin est absent. Cela ne m’empêche pas d’être de la fête »
Nous attendions ces moments. Ils sont arrivés et nous les vivons comme il se doit. Ce sont des instants uniques que je fais l’effort de ne pas rater. Sans vous mentir, je suis pratiquement tous les matches même ceux qui sont joués dans la nuit profonde. Ca se passe bien. D’ailleurs, nous avons pris toutes les dispositions pour qu’aucune minute de ces matches ne nous échappe.
Vous savez, quand vous avez la passion pour quelque chose vous vous donnez à fonds. Mon pays ne participe pas à la coupe du monde, c’est vrai. Mais cela ne doit pas nous empêcher de suivre la fête qu’est cette coupe du monde. J’espère que mon pays aura un jour une belle équipe avec de bons joueurs qui vont nous permettre de vivre aussi ces intenses moments de joie.
Les matches du mondial ne sont pas des matches qu’il faut suivre seul. Il y a tellement d’émotions que suivre en solitaire ne vaut pas la peine. C’est ce pourquoi je suis souvent avec les amis, les enfants. Bref, c’est la bonne ambiance avec tout ce monde autour de moi.

Djiman Koukou, international béninois, sociétaire de Niort Ligue 2 française de football
« C’est une belle fête de foot au pays du football »
C’est une très belle fête du football qui a lieu au pays du football. C’est le rêve de tout joueur, de tout pays. Malheureusement, pour le Bénin, qu’il n’y est pas. Donc, c’est juste un rêve que nous allons vivre de loin tout en espérant que nous nous mettrons plus au travail (je veux dire dirigeants, encadreurs et joueurs sans oublier les supporters) pour y être lors des prochaines éditions.  Car, cette fête mondiale n’est pas que réservée aux autres.
Bien sûr que oui. Je viens de le dire. C’est le rêve de tous les joueurs. Ca fait plaisir de regarder les autres jouer. Ce serait aussi intéressant d’y être cette fois ci l’acteur du spectacle.
Je dirai que je la vis super bien. C’est sans regret. Je suis content pour les joueurs qui y sont actuellement.

Réalisation Anselme HOUENOUKPO

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