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Le triomphe de la vérité

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Edito: stop et fin


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Le Bénin  attendait 2900 milliards de FCFA à Paris. Il en a eu plus du double. Et désormais notre pays a tous les atouts pour lutter contre la pauvreté.
On comprend bien évidemment le jeu des autorités béninoises. Les premières annonces chiffrées tablaient sur 5639 milliards, rendus publics pendant quelques semaines avant que les dernières semaines n’accouchent d’un nouveau chiffre : 2900 milliards. Il s’agit bien entendu de minimiser  les attentes pour montrer que les résultats sont éclatants et au-delà de toute espérance. Là encore, il est difficile  de ne pas voir le jeu visant à inclure dans le succès de Paris les engagements déjà existants des organismes internationaux ainsi que les projets annoncés depuis des années. On a  laissé croire que la centrale électrique à charbon de 200 MW proposée par la NOCIBE  constitue  une nouveauté. Il est loisible de constater pourtant que la centrale électrique annoncée à Paris avait été prévue par l’article 1er de la convention minière liant l’Etat à cette société depuis le 20 mars 2009.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer également le cas du barrage d’Adjaralla, vieux projet remis au goût du jour à Paris. En septembre 2013, l’Etat annonçait même qu’une requête conjointe entre le Bénin et le Togo  a été faite par les deux pays, en direction de la société Exim Bank de la Chine, pour l’octroi d’un financement au projet, à hauteur de 400 millions de dollars. Parlant même des 1.010 milliards de F. Cfa portés au crédit de Bolloré, ce n’est rien d’autre que le montant total de la réalisation de la Boucle ferroviaire Cotonou Abidjan et dont les travaux ont été lancés à Niamey puis à Cotonou début avril  dernier.   Quant aux organismes internationaux, rien ne nous garantit que les investissements qu’ils ont concédés ne figurent pas déjà dans l’enveloppe financière qu’ils ont promise au Bénin, depuis quelques années. A observer de près, chacun ayant confirmé ses positions antérieures, d’autres partenaires ont certainement versé quelques milliards supplémentaires pour faire le change.  Pour le constater, il suffirait de prendre les chiffres récents de l’Union Européenne ou ceux de la Chine et d’en faire une analyse comparative. L’on verra des correspondances troublantes et une vérité : peu ou pas de nouveaux financements vraiment réels.
Il est même curieux que ce soit seulement le premier jour de la table ronde qui ait fait l’objet d’une célébration médiatique. Aucun ministre, aucun expert recruté à cet effet, aucun activiste n’a révélé à combien s’élèvent les engagements pris par les investisseurs privés et   la diaspora béninoise. Contrairement aux fracas suscités par les résultats du premier jour. Cette discrétion n’est-elle pas révélatrice  de la gêne des autorités face à des résultats minables ? La question reste posée.
Nos questions ne sauraient faire l’impasse sur les retombées évidentes  de la table ronde. Si les investissements promis suivent, la croissance économique du Bénin va bondir d’un cran, sauf si l’inflation n’est pas maîtrisée. Il y a, en effet, qu’une injection massive d’argent dans le système actuel, servirait à faire vivre des milliers de ménages pauvres et endettés, notamment, à la périphérie des centres urbains et dans les villages.
Et c’est ici que l’on se rend à l’évidence que la table ronde de Paris peut rendre des services intéressants à l’atteinte par le Bénin des objectifs du millénaire (OMD). Nous aurons les travaux à haute intensité de main d’œuvre dont le rôle de coussin social n’est plus à démontrer. L’atteinte de ces objectifs à l’horizon 2015, pourrait  ainsi enregistrer un coup d’accélérateur. Elle rendrait des services non négligeables aux acteurs de l’éducation et de la santé dont les plaintes récurrentes soulignent l’impatience et la détresse.
Les échanges de Paris n’ont pas vraiment fait les choux gras de la presse française ni préoccupé d’ailleurs les autorités françaises outre mesure.  Ils n’ont pas réussi à attirer non plus  les investisseurs français et béninois.  Nous pouvons toutefois admettre que les objectifs de lutte contre la pauvreté affichés constituent désormais le baromètre des actions du régime Yayi.

Par Olivier ALLOCHEME

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