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Le triomphe de la vérité

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Entretien exclusif avec Mathias Combou, secrétaire général de la Fébéma: «Jouer notre rôle pour que le Maracana béninois atteigne les sommets et concurrence d’autres pays »


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La jeune fédération de Maracana au Bénin entend bien se développer et concurrencer celle d’autres pays. C’est ce qu’a laissé entendre Mathias Combou, actuel Secrétaire général de ladite fédération qui s’est prêté à nos  questions.

L’Evénement Précis : Bonjour Monsieur. Vous êtes bien connu dans le domaine du journalisme, mais cette fois-ci, vous êtes l’un des hommes les plus influents de la Fédération béninoise de Maracana. Vous êtes le secrétaire général de cette jeune fédération qui entend écrire sa propre histoire. Les lecteurs aimeraient davantagevous connaitre.

 

Mathias Combou : Merci Monsieur le journaliste. La fédération béninoise de Maracanaa été portée sur les fonts baptismaux le 15 décembre 2012 à l’Hôtel Azalaï de Cotonou au cours d’une assemblée générale constitutive. Je suis journaliste sportif au quotidien ‘’L’Evènement Précis’’ où j’officie comme chef desk sport. Je suis enseignant de français, surveillant général adjoint au Collège d’Enseignement général ‘’le Littoral’’. Je suis passionné de sport, je suis journaliste sportif et aujourd’hui, je fais mon incursion dans le monde des associations sportives au Bénin en tant que secrétaire général d’une fédération sportive.

Quand on entend le mot maracana, on fait immédiatement allusion au mythique stade du Brésil.   Dites-nous concrètement, Monsieur le secrétaire général, c’est quoi le maracana et comment se pratique-t-il ?

L’histoire du maracana est intimement liée au Brésil. Le maracana est un sport brésilien d’adoption ivoirienne. C’est dans les années 1950 que Feu président Félix HouphouetBoigny envoyait les étudiants un peu partout dans le monde dont le Brésil. Ces Ivoiriens qui étaient au Brésil ont adopté ce sport qui n’est pas forcement le football mais qui a quelques ressemblances avec lui. Une fois en Côte d’Ivoire, ils ont commencé par jouer et lorsque la Côte d’Ivoire a eu son Université à Cocody, le maracana s’est développé. Dans l’intégration régionale, lorsque les étudiants béninois étaient allés en Côte d’Ivoire, Togolais, Burkinabè, ils ont joué le maracana parce que c’est un sport qui n’a pas besoin de beaucoup de monde. Avec quatre, cinq ou six personnes, vous avez déjà des équipes pour jouer.  Et lorsque les étudiants béninois sont revenus au pays, ils ont commencé par pratiquer ce sport sur le campus. C’est ainsi que nous avons créé l’Association béninoise  des amis du maracana dont j’ai été le premier président. Et c’est cette association qui en s’élargissant, a créé d’autres associations. Avec les anciens sportifs, en général et les anciens footballeurs, nous avons mis sur pied les structures qui, aujourd’hui,  se sont mises ensemble pour créer la Fédération béninoise de maracana.Le maracana se joue sur toutes les aires de jeu. Mais les dimensions sont semblables à celles d’un terrain de handball. C’est un sport qui se joue aux pieds avec six joueurs qui se font face de chaque côté. Le dernier rempart qu’on appelle « carromètre » n’arrête jamais avec la main, s’il le fait dans les six mètres, il y a penalty. Le penalty se joue au centre du terrain avec le but vide. Le ballon est joué directement ou bien il peut faire un seul bond dans la zone des six mètres. Voilà de façon résumée ce que c’est que le maracana. Pour faire les rentrées de touche, il y a le ballon qui  se joue avec les pieds, les sorties de but, tout se joue avec les pieds contrairement au hand où c’est la main.

Après deux années d’existence, et après l’organisation de la deuxième édition de la Coupe d’Afrique des Nations de la discipline par le Bénin, s’il vous était demandé de revenir en arrière pour un bilan, que diriez-vous ?

Il faut retenir que juste après notre installation le 15 décembre 2012, nous avons fait une tournée nationale. C’est vrai que nous n’avions pas parcouru toutes les contrées du pays mais nous avions fait la visite de certaines grandes villes. Après ceci, nous avons organisé la coupe du président de la République les 9 et 10 mars 2013. Après cette compétition, il y a eu des équipes. Après, nous sommes allés à l’organisation du premier championnat national de Maracana en passant par la phase départementale. Ceci a eu lieu en avril, juin  et juillet 2013. Fin juillet, nous avons organisé la phase nationale avec les équipes de l’intérieur du pays. Au cours de ces différentes compétitions, nous avons eu à faire des présélections qui nous ont permis d’avoir une équipe nationale de Maracana. Et ce sont ces équipes, dans les deux catégories  que vous connaissez, les séniors (35 à 44 ans) et les vétérans (45 ans et plus) qui ont représenté le Bénin à cette compétition. Le bilan n’a pas été très reluisant parce que nous n’avons pas gagné les trophées continentaux. Mais le Bénin a gagné le défi de l’organisation de la compétition vaille que vaille. Et les équipes béninoises dans les deux catégories ont occupé les troisièmes rangs continentaux. Je pense que nous pouvons mieux faire pour que la discipline puisse mieux s’installer dans notre pays.

La troisième édition de la Can de maracana s’annonce déjà et le Bénin va encore l’honorer de sa présence à Niamey. Un adage dit : « qui veut aller loin ménage sa monture ». Comment les équipes béninoises se préparent-elles pour ce rendez-vous et quels seraient leurs objectifs?

Actuellement, on peut dire que tout est à faire. Nous sommes en train de tout réorganiser et tout va passer par le championnat que nous allons organiser à partir du samedi 07 juin prochain. Nous allons faire une sélection nationale aussi bien chez les séniors que chez les vétérans. Et ces deux sélections vont représenter le Bénin. L’objectif que nous  allons leur assigner et dont vous avez l’exclusivité, c’est de remporter au moins un trophée continental. Pourquoi ? Parce que lors de la troisième édition, il y a le Nigéria, le Libéra et le Mali qui s’ajoutent aux cinq pays du Conseil de l’Entente. Donc, nous devenons huit pays. Si rapidement nous ne gagnons pas un tel trophée continental, il nous sera difficile les années à venir de le faire. Alors, très rapidement, le Bénin veut poser son empreinte sur la compétition et l’envie de gagner peut venir une autre fois après. Si on ne le fait pas maintenant, on va nous prendre comme des équipes de seconde zone. Ce qu’on ne souhaite pas.

Une mission, des moyens, dit-on. A cet effet, quels sont les moyens dont disposent les équipes nationales pour atteindre cet objectif ?

Le premier moyen dont nous disposons, c’est le moyen de la foi. La foi en la réussite. La foi en ce que nous faisons parce qu’on peut nous donner des milliards, on peut ne pas réussir. Mais, avec la foi et la conviction, l’envie de bien faire, on peut réussir. C’est ce à quoi s’attèle la fédération actuellement pour réussir cette mission d’aller décrocher un trophée continental à Niamey du 15au 25 septembre et je vous donne ce rendez-vous là, déjà que, le Bénin ne va pas jouer les seconds rôles dans cette compétition.

Sans compétition pour les clubs, pas d’équipes nationales dignes du nom. A quand le prochain championnat de maracaña après celui de la première édition et quels sont les innovations ? 

Je vous disais que le championnat va commencer au début du mois de juin, plus précisément le 7. Les innovations, c’est que l’année dernière, on a joué sur le ciment, sur l’esplanade du stade de l’Amitié de Kouhounou. Cette année, on va jouer au Hall des Arts sur le paquet. L’objectif, c’est de faire en sorte que les joueurs ne souffrent pas physiquement. C’est de faire en sorte que les chocs soient amortis. Autres innovations, c’est que nous voulons seulement jouer les samedis et alterner avec la Coupe du Bénin en même temps et jouer la finale le 02 août prochain.L’autre innovation est que l’année passée, nous avons fait deux mois de préparation avant d’aller à la CAN. Ce qui, au lieu d’aider les joueurs, les a desservis. Pour cette compétition, nous avons à peine une semaine de préparation. Car, ce seraient des joueurs en compétition dans le championnat. On les prend et on met les bases stratégiques puis on va à la CAN. Et surtout, il y a de nouvelles équipes qui se sont annoncées et qui vont participer au championnat. Tout ceci, c’est pour la promotion de la discipline au Bénin.

Combien d’équipes vont y prendre part tant chez les séniors que chez les vétérans ?

Au niveau des vétérans, nous aurons douze (12) équipes sur toute l’étendue du territoire national. Le plus grand contingent se trouve à Cotonou et environs. A l’intérieur du pays, nous avons Prestige Maracana d’Abomey, Elite MC Bohicon, Anciens de Comè et PobèMaracana Club. Chez les séniors, nous aurons dix-sept (17) équipes, et c’est en même temps les équipes que je viens de citer et qui viendront également  de l’intérieur du pays. Il y aura la phase départementale et nous allons sortir les cinq (05) meilleures aussi bien chez les séniors que chez les vétérans. Viendront s’ajouter à elles, les quatre équipes de l’intérieur du pays et nous allons jouer la phase nationale avec neuf (09) équipes. Celle qui sera championne va jouer la Coupe d’Afrique des clubs champions et l’équipe vainqueur de la Coupe du Bénin va, quant à elle, disputer la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe.

Quels sont vos rapports avec le Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs d’une part, et le Comité National Olympique et Sportif béninois d’autre part ?   

De bons rapports. Vous ne pouvez pas vivre dans un environnement en ayant des rapports incongrus, des rapports viciés avec les vrais acteurs du sport. Le Ministère des Sports nous accompagne à plus d’un titre. Il nous subventionne, il nous donne des conseils pour que nous puissions mettre le pas là où il faut. C’est une nouvelle discipline que nous devons développer. Donc, on ne peut pas la développer sans le Ministère des Sports.

Quant au Comité National Olympique et Sportif béninois, il nous permet d’avoir sa salle pour nos réunions. Le président Minavoa nous donne assez de conseils. Le jour même de l’organisation de la CAN au Bénin, on était avec lui. On a longuement discuté. D’ailleurs, on est en train de préparer notre officialisation au Cnosb. C’est vrai qu’il a rencontré des Fédérations sportives la dernière fois mais puisqu’on n’était pas affilié, il ne pouvait pas nous rencontrer. On est en train de voir comment faire pour développer cette discipline qui, nous le souhaitons, à l’horizon 2020, doit faire en sorte que le Bénin ait au moins un million de licenciés.

Monsieur le secrétaire général, un dernier appel ou un dernier message pour clore cet entretien ?

J’invite le public sportif à s’adonner au Maracana. En plus de la santé, il y a la convivialité, la fraternité et l’amitié. Lorsqu’en semaine, on court derrière le CFA (l’argent), en week-end, on court également derrière la CFA (Ndr : Convivialité,  Fraternité et Amitié). Tous les anciens sportifs doivent faire du Maracanaleur creuset. Et le deuxième axe de mon intervention, c’est d’appeler ceux qui ont envie de sponsoriser une discipline sportive à se mobiliser derrière le Maracanaparce que c’est un sport universel qu’on peut jouer de 7 à 77ans. Et surtout, ce sont des hommes responsables d’un niveau de standing. Un sponsor qui cible un marché de vente de produits doit automatiquement faire un clin d’œil au Maracanaparce qu’il y a les enfants, il y a les jeunes, il y a les moins vieux et les vieux. Donc, c’est un appel à la mobilisation générale pour que ce que le Maracanaest en Côte d’Ivoire, le Bénin puisse le faire dans un délai court. Cela aussi participe à la diplomatie du Bénin et au rayonnement de notre pays. Nous, on n’est pas éternel là. C’est une roue qui tourne. Nous allons partir et d’autres vont venir. Nous, nous allons jouer notre rôle pour que le Maracanabéninois atteigne les sommets et concurrence d’autres pays parce que c’est l’année prochaine qu’on va mettre sur pied la Confédération Africaine de Maracana.Les autorités béninoises compétentes doivent mettre les bouchées doubles pour  que les cadres béninois puissent jouer les premiers rôles dans les instances continentales. D’ici un siècle, lorsque nous, on ne sera plus ici, il faut que lorsqu’onparledu Maracanadans le monde, on reconnaisse le rôle du Bénin. On aurait réussi un objectif de souveraineté nationale, de rayonnement de notre pays au plan international. Quand on rêve gros aujourd’hui, on a de belles réalisations demain.

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