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Le triomphe de la vérité

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Edito du 31 mars 2014: Une LEPI frauduleuse ?


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« Au total, l’audit participatif s’apparente à une grande entreprise de folie collective, à un déni de tout bon sens, de toute logique rationnelle. » L’avis du  Front Citoyen pour la Sauvegarde des Acquis Démocratiques sur le processus d’actualisation de la LEPI peut se résumer à ces mots. Lapidaire et violent. Son communiqué  en date d’hier  ajoute le slogan nécessaire à ce genre de libellé : « arrêtons le gâchis ». Et d’insinuer une dose de sagesse dans la tonalité générale de vitupération : « Accordons nous une pause salutaire pour remettre tout à plat, pour tout relancer dans le calme et la sérénité, et dans le respect absolu de notre Constitution. Seule, pour le moment, une loi dérogatoire, mettant en veilleuse tout l’imbroglio né de la LEPI, pourra permettre à ce peuple de disposer d’une liste électorale transparente, conforme à l’article 06 de notre Constitution. » En ligne de mire, le gaspillage financier occasionné par la Lépi qui, selon le Front aurait déjà coûté52 milliards alors qu’il faut 9 autres milliards pour parachever son actualisation. Antoine Détchénou et les siens pensent qu’avec moins de  5 milliards (seulement), on peut réaliser une liste électorale  (comme à l’accoutumée). Alors question rhétorique du Front : « Oui, quelle folie habite aujourd’hui ce peuple devenu une caravane humaine sans boussole qui se laisse conduire dans une opération insensée et sans issue ? »

Si l’intention imprécatoire est bien perceptible, on perçoit surtout dans ce front du refus de la LEPI, des objectifs économiques.Mais l’abandon  de tout le processus en cours pourrait mettre un frein à la réalisation de la liste électorale, fût-elle manuelle ou informatisée. Il suffit de se rappeler que la phase actuelle seule a nécessité trois années de tergiversations avant sa mise en œuvre effective. Entre-temps, les lenteurs consubstantielles à notre système de gouvernance ont eu raison des municipales renvoyées aux calendesgrecques. S’il fallait remettre à plat tout le processus, il faut parier que nous en aurions pour trois années encore. Et tout le monde sait les incertitudes liées à cette perspective fatale. Et je connais quelqu’un qui serait particulièrement heureux de l’imbroglio que tout cela engendrerait.

Non, le Front de Détchénou a tort. En dehors même des considérations juridiques qui rendent sa proposition caduque, la Cour Constitutionnelle ayant rendu la Lépi obligatoire depuis quatre ans, il faut se rendre compte que les hésitations de l’opposition ont été à la base de la grande confusion qui a régné lors de la réalisation de la liste en 2011. La démission collective des membres de l’Union fait la Nation de la CPS-Lépi constitue à cet égard l’une des fautes politiques les plus lourdes de cette dernière décennie. Elle a ouvert un boulevard à la mouvance présidentielle et provoqué le k.o. Arrêter la Lépi aujourd’hui, c’est préparer une autre catastrophe pour 2016.

Pour autant, il ne faut pas faire économie de vérité. Car en réalité, nous marchons vers la mise en œuvre d’une autre Lépi. Les responsables en charge du processus ne le disent pas ouvertement, mais ce que j’ai pu voir ne laisse aucun doute à ce sujet. Il s’agit simplement d’un toilettage en profondeur qui donnera naissance à un nouvel instrument presque entièrement différent de la mouture de 2011. Ce ne sera pas inutile de corriger les erreurs recensées par le passé, surtout que l’actualisation en cours est une opération qui ne se répètera que dans sept ans.

A cela s’ajoutent les soupçons de fraudes. Par ici double inscription, par là registres ad’ hoc non prévus par la loi, viennent rappeler les sombres épisodes de 2010-2011. L’instinct de fraude est inhérent à notre système politique. Et l’on se demande si des ruptures de stock n’ont pas été sciemment orchestrées dans certaines régions, comme d’habitude. Il s’agit de décourager les électeurs, potentiels adversaires pour les échéances à venir, tout en faisant entrer dans le fichier électoral un maximum de partisans.

Mais ces pratiques ne devraient pas nous faire perdre de vue l’essentiel : à l’heure actuelle, tout recul sera fatal à la réalisation du fichier électoral. Il mettra un obstacle rédhibitoire aux échéances électorales à venir qui nous attendent.

Par Olivier ALLOCHEME

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