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Le triomphe de la vérité

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Face à la tension sociopolitique actuelle: Albert Tévoèdjrè appelle les Béninois à se rappeler certains grands hommes


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Cardinal Bernadin Gatin«Comme un sombre glas, lancinante, l’heure du “salut public” sonne furieusement à nos oreilles. Comment sortir de nos crises d’aujourd’hui et de demain sans “l’intelligence de l’humilité” et sans “la conscience en action”? » C’est la grande interrogation qui trotte dans la tête du Professeur Albert Tévoèdjrè en ces moments de crise sociopolitique aigue. Mais, il a trouvé la solution qui consiste à se rappeler certains grands hommes du Bénin, décédés ou encore en vie et les nombreux actes à leur actif pour que règne toujours la paix au Bénin. Il cite, en premier lieu, le Cardinal Bernardin Gantin. Et se rappelle d’une date : 13 mars 2008. Une date, où il a reçu l’appel du Cardinal qui lui demandait d’agir en Médiateur dans le climat politique qui commençait à se détériorer à l’époque. « Je n’y étais pas enclin. Il m’y a fraternellement contraint. C’est ainsi que je pris le chemin de la Mairie de Cotonou. Cela me paraissait la première démarche essentielle. Elle fut assez réussie. Il fallait ensuite s’assurer la possibilité d’une rencontre entre le Chef de l’Etat et le Président Soglo. Cela devint complexe, très difficile, surtout après l’interview sur RFI », raconte Albert Tévoèdjrè, avouant que la rigidité et le blocage étaient sans appel. Alors, il se retourne vers le Cardinal et lâche : «Maintenant, Eminence, c’est à vous d’agir. Nous avons besoin de votre aide». Pour lui, seul l’illustre prélat, agissant en père spirituel et en tête-à-tête, pouvait accomplir une telle mission. Et comme le Cardinal l’écoute toujours avec attention, bienveillance et compréhension, propose le texte d’une lettre qu’il enverrait au Président Boni Yayi. En raison de sa santé qui se détériorait, le Cardinal avait souhaité que le Chef de l’Etat vienne vers lui sur un ton très déférent. Une « humble requête » qui trouvera un écho positif auprès de Yayi, qui se retrouvera très vite au domicile du Cardinal pour un échange assez fructueux. Aussitôt après, Boni Yayi et Nicéphore Soglo ont fini par se parler. « L’intelligence et la grâce de l’humilité avaient touché les cœurs », se réjouit Albert Tévoèdjrè.

« Plaise à Dieu qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse… »

Mgr Isidore de SouzaIl se souvient aussi de Monseigneur de Souza, avec sa célèbre phrase, « Plaise à Dieu qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse et ne nous emporte dans ses flots ». « Le cardinal Bernardin Gantin, Mgr de Souza et quelques autres nous manquent cruellement aujourd’hui ! Ils ne sont pourtant pas si loin … », affirme Albert Tévoèdjrè, qui estime que « le miracle de la “médiation spirituelle” est aussi une chance et une grâce à explorer et à solliciter. Il fait également référence aux propos du Président de l’Assemblée nationale lors de la présentation des vœux de nouvel an des institutions de la république au Chef de l’Etat, Boni Yayi, au début de cette année. Et rapporte l’extrait suivant : « Les problèmes qui se posent à nous aujourd’hui appellent de notre part, Gouvernement et autres institutions de la République, des actions, des décisions et des réformes justes et équitables, basées sur l’application stricte, objective et rigoureuse des lois et règlements afin de rassurer le peuple par rapport à l’esprit républicain et à la culture du devoir, de l’impartialité et de la transparence des responsables de l’Etat et des institutions ».

Monseigneur Antoine Gayé, n’a pas manqué non plus de lancer un appel de paix à la classe politique béninoise, courant janvier 2014, à l’occasion de ses 45 ans de sacerdoce.   « L’essentiel, pour vous, politiciens, gouvernement et Assemblée nationale, c’est le pays, c’est la nation qui vous a donné naissance. Alors, je vous convie à ce dialogue, à cette écoute. Que les grands aident les petits à grandir et que cesse le mythe nord-sud. Ce n’est pas un beau mythe ; c’est un mythe qu’il faut massacrer, qu’il faut tuer et briser. Ce mythe-là, faites le disparaitre ». L’anniversaire de la Conférence nationale (19-28 février) ne pourrait-il pas inspirer un certain sursaut ? « Comme il y a 24 ans, je le crois fortement, la nation en prière peut encore obtenir de “vaincre la fatalité “! », clame un Albert Tévoèdjrè qui se veut toujours optimiste.

Christian TCHANOU

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