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Le triomphe de la vérité

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Entretien exclusif avec une grande dame du théâtre béninois: Marcelline Aboh fait des révélations sur sa vie et sa carrière


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Marcelline AbohPorto-Novo, quartier Kpokomè, ce mercredi 29 janvier 2014. Le soleil était encore au zénith. Me voici au domicile d’une des icônes du théâtre béninois. Marcelline Akinocho Aboh est son nom. Assistée de sa fille, Delphine Aboh, celle-là qui assure aujourd’hui valablement son héritage artistique, elle m’ouvre son salon, une modeste pièce qu’elle occupe dans une maison où tous se plaisent à l’appeler «Mémé». Vêtue de la tenue locale «bohoumba», elle m’ouvre son cœur aussi et parle. Pendant près d’une heure environ sans interruption, celle que beaucoup de Béninois ont connu sous le pseudonyme de «Détin bonsoir», malgré ses 74 ans d’âge, s’est donné avec vigueur, à l’exercice de la parole. Et ceci malgré la sueur ruisselante qui inondait nos corps à cause de la coupure d’électricité qui était intervenue à l’instant en dépit de la forte chaleur qui a contraint ses voisins à prendre de l’air au dehors. Des révélations, la comédienne en a fait. Elle dévoile d’ailleurs tout sur sa vie et exprime ses ressentiments après tant d’années accomplies dans le théâtre béninois. Découvrez donc Marcelline Aboh dans tous ses états.

L’Evénement Précis : Cela fait déjà un bon moment que vous avez commencé ce métier de comédienne. S’il vous était donné de remonter un peu le temps pour nous faire savoir l’année où l’aventure a commencé, qu’allez-vous dire ?

Marcelline Aboh dite ‘’Détin bonsoir’’ : Je ne vais pas pouvoir situer avec exactitude ces débuts. Puisque cela fait vraiment longtemps que j’ai commencé par monter sur les scènes.

Mais pouvez-vous nous parler du tout premier groupe avec lequel vous avez commencé le théâtre ?
C’est avec le groupe ‘’Les messagers’’ de mon église que j’ai démarré l’aventure. C’est moi qui les ai formés avant qu’on ne commence par monter les podiums et faire des représentations. Cela remonte aux années 1980. Bien avant ça, nous avions l’habitude de célébrer une fête au sein de notre église. A cette occasion, je montais des troupes de théâtre et nous y jouons pour égayer les gens.

Quelle église ?
Je veux parler de l’église Protestante Méthodiste qui est ici à Porto Novo, précisément à Houèzounmè, cité de grâce. Donc, j’étais leur présidente et c’était là qu’on s’essayait à la chose. Ce que je dis remonte à l’époque d’avant les indépendances. Je ne me souviens plus exactement, mais ça doit être aux environs des années 1958 si je dois être plus juste. Ainsi, dans les années 1980 nous avons décidé de faire connaitre notre art, donc de le faire sortir pour le présenter au grand public des grandes villes. C’est alors que nous sommes allés en ville.

Et votre première représentation, c’était où ?
Au Hall des arts.

De qui avez-vous appris l’exercice de cet art que vous maniez avec dextérité ?
Je ne l’ai appris de personne. En fait dans mon enfance, j’étais une fille turbulente et agitée et ma mère était aussi une comédienne.

Elle s’appelle comment ?
Sala Brigitte Baley et les gens l’appelaient communément ‘’Titia’’. Donc, moi je suis sa seule fille. Pour dire vrai, je lui ressemble beaucoup. Mais je n’ai pas grandi avec elle. C’est quelque chose de miraculeux qui s’est passé, je vais dire. Je lui ressemble aussi bien dans les comportements que dans les agissements. Puisque ma mère, quand elle rentre dans un milieu, vous devrez rire. Elle dit des contes. Entre temps, Bienvenu Attindokpo et nous, disions aussi des contes à la radio tous les vendredis soir. C’était la radio nationale seule qui émettait à l’époque. Quand on dit ‘’Détin bonsoir’’ veut dire des contes, parfois les gens sont à même d’abandonner leur cuisine pour venir suivre. C’est à ça que j’ai jumelé le théâtre. Dans le temps, on n’était même pas considéré. C’est nous même qui nous déplaçons à nos propres frais pour aller à la radio. Et disons, il n’y avait même pas des moments où des promoteurs vous encouragent avec des trophées de reconnaissance. Mais, les gens savaient quand même que je disais des contes à la radio. Il parait que le gros type qui est décédé disait aussi des contes, mais il ne le disait pas à la radio ni à la télévision. C’est Bienvenu Attindokpo (Paix à son âme) et moi uniquement qui le disions à la radio nationale. Donc, quand j’ai laissé le conte, le groupe avec lequel je suis venu en ville pour mes toutes premières représentations théâtrales s’appelle ‘’Qui dit Mieux ?’’. Je disais tantôt que c’était dans les années 1980. C’est Dotou Grâce qui était la présidente à l’époque puisque mon mari n’avait pas voulu que je fasse le théâtre en ville. C’est ainsi que nous avons choisi sa sœur pour présider le groupe. C’est même pour cette raison que notre groupe n’est composé que de femmes. Même ma belle-mère faisait également le théâtre dans l’église. Et dans leur groupe aussi, il n’y avait que des femmes. Donc, comme moi mon mari ne voulait pas que j’exerce mon art en ville, nous avons aussi fait l’option de constituer notre groupe de femmes pour être à l’aise dans nos jeux de scène. Ainsi, s’il y a des rôles qui devraient être joués par des hommes, on se déguisait en conséquence. Et cela intéressait plus d’un. C’est comme cela que nous étions la seule troupe féminine à l’époque et nous nous déguisions proprement en homme. Jusqu’aujourd’hui, c’est ce qui se fait et c’est ainsi que la troupe Les ‘’Echos de la Capitale’’ est née, dans les années 1992. Entre temps, nous avons beaucoup travaillé avec Karl Djimadja de Top Showbiz qui nous a beaucoup lancé. C’est vrai qu’il n’avait pas une licence en tant que tel à l’époque, je veux dire qu’il n’avait pas encore une si grande renommée. Mais, grâce à lui, nous avons fait des tournées dans le Nord du pays.

Cela fait déjà combien d’année à peu près ?
C’est souvent ce que je n’arrive pas à dire avec précision.

Quels sont les pays que vous avez déjà sillonnés avec ‘’Les Echos de la capitale’’ ?
Nous avons déjà fait tout le Bénin pratiquement. Nous avons parcouru Natitingou, Parakou pour ne citer que ces villes au plan national. D    ans la sous-région, nous avons été en Côte d’Ivoire dans les années 1997, puis au Burkina Faso en 2000 etc.

Alors, de tout ce qu’Aboh Marceline a fait jusqu’aujourd’hui, on peut déjà compter combien d’albums à son actif ?
Au nombre de mes productions discographiques, nous pouvons déjà compter une quarantaine environ. Sinon, pour être plus précise, ça fait déjà trente neuf CD que nous avons sortis.

Le dernier remonte à quelle année ?
C’est l’année dernière, en 2013, que nous avons sorti ‘’ Sans blague’’ en trois volumes. Mais, je rappelle, qu’entre temps, nous avons produit un feuilleton qu’on a intitulé ‘’Femme, souviens toi de ton devoir’’. C’était avec la collaboration d’une dame, journaliste, Etèka. On avait produit quatre épisodes et c’est grâce à Etèka que cela a été diffusé.

Lorsqu’on regarde vos films, le plus souvent les sujets abordés sont relatifs à la jalousie, à la vie en couple, à l’éducation pour ne citer que ces facettes de la vie en société. Est-ce parce que Marcelline Aboh a vécu des situations ayant un rapport direct avec ces genres de sujet que tous ses films touchent ces thématiques ?
Celui ou celle qui s’est déjà marié une fois, ne pourra pas dire qu’il n’a pas vécu la jalousie. Il y en a de plusieurs sortes. Et j’en ai vécu beaucoup.

Dans votre vie en couple, qu’est-ce qui vous a le plus marqué et que, jusqu’aujourd’hui malgré tout, vous n’avez pas pu l’oublier ?
J’ai connu beaucoup de choses. Mais je les ai déjà oubliées. Ce qui me touche le plus est que je n’ai plus d’autres distractions que le théâtre. Mais, si tu es mon ami, aussi bien homme comme femme, et que tu cherches à me détruire cette seule forme de détente que j’ai, alors on peut rompre l’amitié. Parce que j’aime le théâtre. Il me plait souvent de dire que c’est à cause du théâtre que j’ai eu d’enfant, sinon je peux ne pas avoir d’enfant. Et on viendra m’empêcher de jouir de ma passion, il n’y a rien au monde qui puisse m’agacer autant. C’est un message que Dieu m’a confié et le seul canal par lequel je peux passer ce message c’est le théâtre. En fait, je suis un messager. Donc, m’empêcher de faire le théâtre, c’est, en quelque sorte, m’interdire de prêcher la parole de Dieu.

Ils ont été nombreux ceux-là qui ont déjà tenté de vous bloquer dans l’exercice de votre art ?
Très nombreux.

Qui sont-ils, est-ce monsieur votre mari ou bien d’autres personnes ?
Non, je vous ai déjà dit au début que mon mari, lui, ne voulait pas que mon théâtre dépasse le cadre de mon église. Donc, en dehors de lui, il y en a eu d’autres. Il est vrai que si tu es une femme mariée et que tu désires faire du théâtre ton métier, ton mari et ta belle famille doivent être à part entière d’accord pour que tu sois un peu à l’aise. Tu dois être disponible, puisqu’il s’agit, pour toi d’éduquer toute une nation. Donc, parlant de la jalousie, ce n’est pas quelque chose qui doit passer en premier dans nos préoccupations. Ce n’est pas du tout bien ni pour un homme, ni pour une femme d’être trop jaloux, surtout que les hommes ont une jalousie débordante.

Il est souvent remarqué que les artistes qui ont de la renommée sont détestés par d’autres. Puisqu’ils veulent que, tel que les autres sont reconnus, qu’il en soit ainsi pour eux. Quelque chose du genre vous est déjà arrivée ? Quel est le cas qui vous a le plus marqué dont vous pouvez nous donner témoignage?
En tant qu’artiste, j’ai connu pas mal de ces cas. Et moi je prierai et je remercierai tous les jours le bon Dieu qui nous a créés. Il y en a qui cherchent toujours à te coller quelque chose à la peau juste pour te salir. Ce que tu n’as pas l’idée de faire, ce que tu n’as pas fait et ce que personne ne peut jamais faire, enfin tous les moyens sont bons pour certains pour te saboter. Ils sont nombreux que je connais, mais qui ne savent pas que je les connais. Chacune de mes actions suscite de la jalousie dans leur rang. Lorsque j’apparais dans un milieu, pendant que d’autres sont enthousiasmés, d’autres m’en veulent à mourir, juste parce que je brille par le talent. Mais, moi je ne m’attarde pas sur ça. Quand je suis dans un milieu, j’y mets de l’ambiance de sorte que l’ampleur de l’animation dissipe l’image des mécontents.

Il y a aussi que certains se servent des forces occultes pour nuire, toujours par jalousie. Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de mener ces genres de combats ?
Ils se livrent ces genres de guerres. Mais moi, à ce jour, je n’en ai jamais été actrice ni victime. Puisque mon Seigneur Jésus m’a garanti une protection ineffable. Cette promesse de Dieu dans la Bible fonctionne en moi et j’y crois fermement.

Depuis que vous exercez ce métier de comédienne, quel est le meilleur souvenir que vous en avez gardé ?
Je ne suis pas belle ni riche. Mais, j’ai l’honneur. Cela me donne tellement de la joie au cœur. Vous voyez les trophées, je ne sais même pas où je les mettrai. C’est une fierté pour moi quand je les contemple. A chaque fois qu’un promoteur veut honorer des acteurs culturels, il m’appelle et je figure parmi les gens. Je sais que certains manifestent l’envie de se donner la mort quand ils me voient dans ces heureuses conditions. D’autres vont jusqu’à se dire pourquoi c’est elle, pourquoi pas moi. Elle qui n’est même pas instruite. Je ne suis pas instruite mais j’ai l’intelligence en place, j’ai le cerveau qui fonctionne. Et les gens viennent pour que je leur donne des enseignements à partir de mon savoir-faire. Si on me met en challenge avec un instruit et il serait en train d’utiliser ses connaissances et moi mon intelligence, il n’y a rien à dire, j’aurai le dessus. Donc, j’ai l’honneur qui fait ma fierté. Autrement dit, le théâtre n’a pas d’argent.

Vous voulez donc dire que le théâtre ne vous a pas rendu riche ?
C’est après m’être longtemps battue que j’ai pris la solennelle décision de me consacrer entièrement à cet art. Entre temps, j’ai été malade et on avait même dit que c’est parce que l’âge avance. Mais, j’étais la seule à savoir réellement ce dont je souffrais. Il y en a qui m’adressaient des machinations et parfois quand ils ratent, ils retournent autrement. Puis moi, j’accusais tous ces coups. En fait, être artiste n’est pas synonyme d’être propriétaire de plusieurs terrains, de plusieurs véhicules etc. Moi, je n’ai pas grand-chose. Lorsque toi tu venais me voir, quand tu as vu le portail en tôle, ça t’a étonné n’est-ce pas, et tu t’es certainement demandé, c’est là où vit Aboh Marceline ? C’est ça la réalité. Puisque certains s’attendent à me voir dans les murs de Jérusalem. Tout ça là pour moi, c’est de la vanité. J’ai bien de maison. La maison de mon père, par exemple, m’a valu de la lutte. Puisque le travail que je veux faire, si j’étais chez mon père j’aurai sa protection et sa bénédiction. Et ce serait même mieux pour moi que d’être sous le toit d’un homme et d’être en location. Une femme artiste ne loue pas. Ou tu es chez ton père ou avec ton mari. Ou bien si tu fais l’option d’être en location, tu dois être autoritaire et ne pas te laisser faire. Il y a actuellement des noms qui se collent à des artistes, on ne peut que prier pour eux et le Bon Dieu va les aider à s’en débarrasser puisqu’elles vendent leur beauté et l’échangent contre des choses horribles.

Au vu de toutes ces observations, quels sont les genres de comportements que vous, vous avez déjà vus chez les jeunes artistes qui vous paraissent indécents et qui choquent?
Moi, en mon temps, et c’est peut-être pour cela que je n’ai rien, je ne sais pas demander. Je ne sais pas demander des aides. Et aucune femme riche ne manifeste la volonté délibérée d’aider les femmes artistes. Pire, elles se disent parfois qu’elles ne mettront pas leurs sous dans un métier de voyou. Donc, il y a des hommes qui aiment et qui ont la volonté d’aider. Vous allez constater que quand elles chantent, il y a des noms qu’elles appellent pour saluer. Et toi, ignorant, tu verras qu’on l’a aidé. Mais, quand on la conduit des lieux de spectacle… il y a des choses que je ne peux même pas dire.

Des choses comme quoi ?
La prostitution. Et c’est même pour cela que certains hommes détestent les femmes artistes ou s’opposent à ce que leurs femmes s’adonnent à ce métier. Il y a même des danses qui viennent empirer la situation. Avant, nous dansions les Tchatchatcha, les Tangos, les Meringués et autres. Rien de tout ça n’existe actuellement. Et ce sont les danses d’exhibition qui sont à la mode maintenant, où, pendant que les hommes qui jouent les instruments sont proprement habillés, nous autres femmes nous sommes nues. Et nous sommes nombreuses comme ça à être artistes. Moi, j’ai commencé par la danse. J’ai commencé par le ballet. Et c’était avec de très bons accoutrements qu’on montait sur scène.

Vous avez environ combien d’enfants ?
J’ai huit enfants et trois ne sont plus de ce monde. J’ai fait trois garçons et cinq filles.

Vous estimez-vous, aujourd’hui, heureuse d’avoir réussi l’éducation de vos enfants ?
Je crois qu’ils peuvent s’en sortir. Parmi eux, il y en a qui me ressemblent en conduite puisque dans leur attitude, je ne sens pas encore le mensonge et la tromperie. Et toutes mes filles savent préparer et s’habiller. Même les garçons aussi savent préparer. C’est un seul d’entre eux qui est un peu paresseux, mais il est déjà à l’extérieur. Puisque, là-bas, c’est le pays des garçons paresseux.

Que voulez-vous que l’Etat vous fasse et qui n’a pas encore été fait jusqu’aujourd’hui?
Que l’Etat m’achète un véhicule aux vitres tintées. Je mérite ça. Il n’a qu’à m’acheter cela et construire en mon nom une belle maison. Et une dernière chose, je veux être salariée de l’Etat. C’est tout ce que je veux. Puisque je suis déjà vieille. Et s’il veut du bon théâtre je suis encore apte à en produire. En cela, je ne suis pas encore vieille. Un adage de chez nous dit « l’adepte qui n’est plus en mesure de danser pour sa divinité n’oublie point les pas qui séduisent encore ». Le ministre n’était pas arrivé lorsque j’ai pris mon dernier trophée. En tout cas, je ne l’ai pas encore vu. Mais on m’a dit qu’il viendra. Moi je souffrais de l’entorse pourtant j’y ai été avec ma canne. On a qu’à lui dire que c’est en son temps que j’ai commencé par tenir la canne. Mais cela ne m’empêche aucunement de prester.

Il s’agit de quel ministre au juste?
Je veux parler du Yoruba, Jean-Michel Abimbola. Maintenant, je ne veux distinguer personne. C’est ce que je veux que l’Etat me fasse qui importe. Dans ce sens, je salue Karl Djimadja. Il a travaillé avec moi. Car, en son temps, lorsqu’il a trouvé de l’argent, il m’a offert une voiture. Je lui suis toujours reconnaissante pour ça. Il est vrai que je ne le vois plus comme ça aujourd’hui. Et je ne sais pas où il se trouve actuellement. Les rumeurs ont circulé, entre temps, et ont fait état de ce qu’il voulait en finir avec moi. Mais en réalité il m’a sauvé la vie et je continue d’être artiste. Et en plus de tout cela, il m’a donné encore un véhicule, me faisant savoir que c’est dans le bénéfice de tout ce que je lui ai généré comme fonds qu’il me l’a offert.

A côté du théâtre, est-ce que Marcelline Aboh fait encore autre chose ?
Je fais la haute couture. C’est ce que j’ai appris et j’ai plusieurs apprentis.

Ici à Porto Novo ?
Non, ce n’est pas ici seulement. Même à Cotonou. Si tu dis ‘’da Mansi’’, beaucoup de personnes le savent. J’ai plusieurs de mes apprentis que j’ai déjà libérés. J’ai appris aussi à faire la teinture des pagnes. Ça, je l’ai appris au Sénégal. Je fais aussi la broderie. J’étais la seule femme qui le faisait ici à Porto Novo avant l’arrivée des Sénégalais.

Et qu’avez-vous à dire pour conclure l’entretien ?
Je remercie d’abord tous ceux qui continuent d’aimer «Les Echos de la capitale», notamment Marcelline Aboh. Je leur souhaite toute la grâce de la divine providence. A mon public, je souhaite tout le bonheur. Leurs enfants auront de l’honneur. Je dis un grand merci aux journalistes. Mes sincères remerciements au ministre Soumanou Toléba. Puisqu’au moment où il était ministre, on nous programmait régulièrement. J’ai reçu de l’argent du Fonds d’aide et je remercie celui qui a fait ce geste symbolique. Ça doit être Eléphant Mouillé, puisque j’aurais appris que c’est lui qui s’est battu pour qu’on me trouve cette somme. Je lui dis merci. Que Dieu le protège. Je pensais que c’étaient eux qui ne voulaient plus de ma tête. Mais, c’est bien le contraire. C’est plutôt ceux qui me sourient tout le temps qui m’en veulent en réalité sans que je m’en rende compte. Je tiens aussi à saluer le ministre Djènontin. A toi qui te trouves devant moi, que Dieu te bénisse. Tes enfants seront instruits comme toi. D’autres écriront aussi sur tes œuvres. Je voudrais insister pour dire que les gens me malmènent beaucoup au niveau du Fonds d’aide à la culture. Ça me donne du pincement au cœur. Je ne sais pas pourquoi ils le font. Avant de m’accorder une modique somme, il faut que je fasse plusieurs va-et-viens. Parfois même, on rejette mon dossier. Ça me fait extrêmement mal et je voudrais que cela cesse.

Propos recueillis par Donatien GBAGUIDI

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