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Le triomphe de la vérité

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Edito du 14 janvier 2014: Le bruit de la mouvance


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logoLa mouvance a voulu réagir à la récente conférence de presse de l’Union fait la Nation (UN). Ce fut un exercice de bruit massif.

Massif, déjà, à travers le nombre de meetings destinés à répondre à la « seule » conférence de presse de l’Union. Il y en a eu dans tous les sens. Que ce soit du côté des maires ou des responsables locaux FCBE, le ton a été plutôt ferme : Boni Yayi partira en 2016, mais son remplaçant ne sera pas de l’opposition mais bien de la mouvance. Les « chiens de garde » de Boni Yayi (oui, ils se proclament chiens !) ont aboyé qu’ils ont formé une certaine coalition visant à sauvegarder les acquis du Chef de l’Etat. Utilement, le ministre de l’énergie s’est déployé « sur le terrain » en contrôlant les chantiers de fourniture d’énergie électrique dans les villages. Ce fut une tribune politique où il s’est évertué à montrer que « les mauvaises paroles » contre son chef ne l’empêchent pas de travailler, de partager « un peu » aux populations en leur donnant le courant. Il s’agit bien de créer un amalgame destiné à dire aux populations que les critiques des uns et des autres ne valent rien puisque le Chef de l’Etat travaille. Assurément, c’est de la méchanceté mal placée que de critiquer un homme qui « ne dort pas » pour parler comme François Houéssou qui s’exprimait à Adjohoun. Et si le premier d’entre nous « ne dort pas », c’est bien pour le bonheur de son peuple. L’on ne devrait pas critiquer un homme si bon et si droit.

Toute cette orchestration (réussie) a permis de faire oublier dans les têtes les remontrances courroucées d’Antoine Kolawolé Idji, les insinuations comiques de Bruno Amoussou ou encore l’analyse critique de Bio Tchané. C’est une attaque massive dans le style de ceux qui sortent des chars d’assaut dès qu’ils ont peur.

Il faut d’abord se rendre compte que malgré l’alerte qu’a pu être le rejet du budget 2014, la force de frappe politique de Boni Yayi reste intacte. Sa troupe lui reste encore fidèle, ou se sent (encore) obligée de lui montrer fidélité. Si l’exercice de cette dernière semaine est ainsi de montrer qu’il tient encore son monde, il est parfaitement réussi. Partout, les députés de la mouvance n’ont pu que sauter sur l’occasion pour qu’on ne doute pas de leur allégeance. C’eût été une folie que de résister à une campagne présidentielle dont l’un des objectifs est précisément de mesurer le degré de soumission des brebis de la mouvance suite aux « trahisons » du budget. On atteint alors ce que Guy Debord a pu appeler « La société du spectacle » (Gallimard, 1996), celle où l’activité politique elle-même est de type marketing, celle où l’on donne le spectacle de sa personne pour faire taire les soupçons et acheter des places, celle finalement où rien ne vient du cœur.

Les foules qui se déplacent aussi. Peu de gens osent encore croire qu’elles le font par conviction. Car, la mobilisation, même achetée à coups de billets de banque pour grossir les foules et accroitre le bruit et son influence médiatique, constitue l’autre arme de la mouvance ce week-end. Ce n’est pas une nouveauté. C’est désormais l’une des marques de fabrique de la démocratie béninoise. Celle-ci se singularise par une monétarisation accrue de l’activité politique, fruit de l’abandon progressif de toutes les idéologies et de tous les idéaux au profit du pragmatisme financier !!! Il faut alors se demander qui a financé tout le déploiement que nous avons vu la semaine dernière. Si les « chiens » sont ouvertement des prestataires de service pour les causes de la mouvance, les autres qui ont mobilisé des centaines voire des milliers de « sympathisants » du Chef de l’Etat ont certainement trouvé les moyens d’une cagnotte bien garnie. Mais, alors qui ? On ne me laissera pas croire que tout ceci provient de la « cassette présidentielle », comme on disait du temps d’Houphouët-Boigny.

Pour faire court, l’ensemble de l’activité de ce week-end a permis à la mouvance de se ressaisir pour faire une preuve d’unité et parler d’une voix virtuellement unique. Illusion ?

 Par Olivier ALLOCHEME

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