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« Certains émettent des doutes et considèrent comme du « bluff », les 60 milliards de Fcfa destinés à l’emploi des jeunes en 2014. Êtes-vous de leur avis ? » C’est la toute première question à laquelle la ministre en charge de la micro finance, de l’emploi des jeunes et des femmes (MCMEJF), Françoise Assogba a répondu hier sur la télévision nationale. Placée sous le thème « Micro finance et emploi des jeunes : nouvel élan », l’émission dans laquelle elle a été reçue lui a permis d’étaler au grand monde et au peuple béninois, le contenu des 60 milliards de Fcfa objets de polémique. Loin de la logique de la réponse du berger à la bergère, l’ancienne argentière de l’Assemblée nationale pense que la question de l’emploi des jeunes telle qu’elle se pose aujourd’hui ne doit pas être traitée avec légèreté. Dire donc que l’attribution des 60 milliards de Fcfa à l’emploi des jeunes est du « bluff » reste, à son avis, une façon de traiter une question très complexe et préoccupante, un défi qui s’oppose à tous les pays de l’Afrique, comme utopique. « Cela peut conduire au désespoir des jeunes », a-t-elle rappelé. De ses explications sur les 60 milliards de Fcfa, il ressort que 23 milliards sont prévus pour le Programme de promotion de l’entreprenariat agricole (PPEA). Un programme qui concerne d’abord, selon ses propos, des centres agropastoraux d’incubation intégrée installés à Kétou, Zangnanado et Djougou. Ils permettront, ajoute-elle, aux jeunes qui ont déjà reçu une formation théorique, de poursuivre leur formation pratique dans ces centres. En outre, avec également l’appui de la Banque mondiale, le gouvernement du Dr Boni Yayi a négocié et obtenu un projet appelé, « Projet Emploi-Jeunes » qui équivaut à 36 milliards de dollars Us, dont 900 millions de dollars sont à la charge du Bénin. « Pour la tranche 2014, dira-t-elle, nous avons prévu un fonds de roulement de 7 milliards de Fcfa. Maintenant au budget de 2014, il y a 15 milliards 700 millions de Fcfa qui sont répartis dans divers ministères », a précisé la ministre. Car, la question de l’emploi est transversale et concerne tous les ministères. Toujours dans le souci de réduire le chômage, le gouvernement a, dans les 60 milliards, réservé 8 milliards 8 millions de Fcfa dont 5 milliards sont prévus pour le Fonds national pour la promotion de l’entreprise et l’emploi et des jeunes (FNPEEJ) qui est la partie opérationnelle, les crédits à octroyer aux jeunes créateurs d’entreprises. En réalité, les fonds sont déjà mobilisés et mis en compte au Trésor public. Au cours de l’émission, elle a également présenté les stratégies que son cabinet a mises en place pour le bon fonctionnement des structures sous sa tutelle. Elle a reposé sa justification sur le document de politique de l’emploi issu du forum des jeunes de 2007 adopté en 2012. A cet effet, elle a exhorté les jeunes chercheurs d’emploi à se déclarer à l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE), seule structure en mesure de répondre à leurs doléances. Parlant des jeunes entrepreneurs en fonction privée, la ministre rassure que des dispositions sont prises pour qu’ils aient des exonérations sur les impôts. Faisant d’une pierre deux coups, elle a également présenté le tableau du second volet de son département, la micro finance des femmes.
Emmanuel GBETO