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Le rencontre tenue par le Chef de l’Etat, lundi dernier avec des députés Fcbe, sur l’affaire Sodéco et autres sujets, a fait sortir de leurs gonds, Candide Azannai et Sacca Fikara, mercredi dernier. Ils ont organisé une conférence de presse au Bénin Marina Hôtel, pour exprimer leur indignation face à tout ce qui a été dit à la présidence de la république.
«Pendant plus de trois heures, le Président Boni Yayi, s’en est pris vertement à Monsieur Sébastien Ajavon, puis à Monsieur Patrice Talon », a fustigé le député Candide Azannaï, à la conférence de presse tenue ce mercredi au Bénin Marina Hôtel. «La question ici, n’est pas que le Président de la République ignore à ce point l’existence des dispositions de la Constitution et des lois. Il n’ignore pas non plus l’existence des conventions et contrats. Il a une parfaite conscience du chainage légal et réglementaire qui encadre les activités en système démocratique, et surtout dans la gouvernance des affaires dans l’espace Ohada », a-t-il fait observer. Et d’en déduire que finalement, «Le Président Yayi ne connait jamais rien et est toujours absent, alors même que ses signatures et celles de toutes les personnalités prévues et autorisées à engager l’Etat, figurent sur tous les documents qu’ils exhibent après coup, comme frauduleux.. »
Sur l’affaire Sodeco dont il est question ici, le président Boni Yayi aurait déclaré qu’il s’agit «d’un montage mafieux, d’un acte de magouille dans son dos, d’un arrangement faux, illégal et contre les intérêts du pays ». Il aurait également évoqué des actions en justice devant la Cour commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), menaçant de ne jamais payer ni les frais de justice, ni les frais d’arbitrage devant cette Cour pourtant prévue en cas de litiges, dans le cadre de l’exécution de la convention et du contrat sur la Sodeco. Le pire, à en croire, Candide Azannaï, est que Yayi aurait annoncé à cette rencontre, sa ferme intention de nommer en Conseil des ministres un nouveau Directeur à la tête de la Sodéco… Et pour y parvenir, il sollicite la caution de la majorité parlementaire en sa faveur.
« Tout pouvoir qui se soustrait à la Loi, défie de ce seul fait, la souveraineté, et doit cesser de s’exercer au nom du peuple. Ce message doit être clairement décrypté par le Président Boni Yayi, qui met en balance son mandat, à vouloir se croire et agir comme si nous étions dans un État-voyou et hors la loi. Il n’y a de compétence pour le dossier Sodéco que la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage », a insisté, pour sa part, Sacca Fikara.
Les deux conférenciers ont aussi déploré les ennuis que connait l’opérateur économique Sébastien Ajavon, avec le régime en place. «La ligne directrice des charges de Boni Yayi contre Sébastien Ajavon est dans le même registre de l’innocent, du dernier venu ignorant tout, déplorant l’avidité et le haut degré de corruption d’un opérateur qui résiste à se soumettre aux exigences de transparence fiscale », s’indignent-ils.
Reste qu’à la rencontre de la présidence, des députés Fcbe présents, n’avaient pas manqué de cracher un certain nombre de « vérités » à Boni Yayi, à la satisfaction de Azannaï et de Fikara. C’est ainsi par exemple, que le président de l’assemblée nationale, Mathurin Koffi Nago, se serait dit confus, devant tout ce que le Président Boni YAYI venait de déclarer, et a souhaité, qu’il vaudra mieux que les jeux soient calmés et que les voies judicieuses soient explorées.
Comme l’ont précisé, les deux conférenciers, cette sortie médiatique s’inscrit dans le cadre de la coopération entre leurs deux partis respectifs, le Mouvement pour la Démocratie et la Solidarité (MDS) que préside Sacca Fikara et “Restaurer l’Espoir” (RE) de Candide Azannaï .
Christian TCHANOU
