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(L’intervention personnelle de Jonathan Goodluck)
Interpellé à Cotonou mardi dernier par des éléments des forces de sécurité publique, Alhadji Mujahid Asari-Dokubo a été relaxé hier sur instruction du chef de l’Etat, Boni Yayi. Le richissime homme d’affaires nigérian qui serait l’influent leader des rebelles du Delta du Niger doit sa libération à l’intervention personnelle du chef de l’Etat nigérian, Jonathan Goodluck, qui aurait formulé cette demande auprès de son homologue béninois. Après 36 heures de garde à vue dans un poste de police à Cotonou- on évoque les locaux du Raid- sous haute sécurité, Alhadji Mujahid Asari-Dokubo, a aussitôt regagné son pays, le Nigéria, à bord d’un Jet privé que lui aurait envoyé en diligence le président Jonathan Goodluck. Son avocat, Festus Keyamo, confirmant cette libération à la presse nigériane, estime que son client n’avait commis aucun acte qui pouvait occasionner cette interpellation qu’il déplore avec vigueur. Il avait vivement souhaité cette libération, quelques heures plus tôt, préconisant, pour ce faire, la voie diplomatique. Et c’est sans doute, ce qui vient d’être fait.
Les rebelles du Delta du Niger avaient déjà donné l’alerte, quelques heures avant, sommant les autorités béninoises de libérer leur leader au bout de 48 heures. “Si la diplomatie échoue à l’emporter, nous ne saurons écarter toute forme d’attaques contre les intérêts de la République du Bénin”, a menacé Rex Ekiugbo Anighoro, le responsable du MEND (Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger), le principal groupe armé de la région, d’après « Nigérian Watch » dans sa parution ‘d’hier.
Le nom de ce barbu au look de catcheur et au crâne souvent rasé, était sur les tablettes de la Police Fédérale du Nigéria depuis plusieurs années, qui le recherchait depuis qu’il a fui du pays. Egalement recherché par les Etats Unis, Mujahid Asari-Dokubo, tissait un nouveau réseau depuis le Bénin où il vivait presque en casanier, en investissant dans plusieurs secteurs d’activités. Agé de 49 ans, il se signale, dit-on, par la violence de son discours, très hostile au gouvernement fédéral qui prive les populations Ijow de la manne pétrolière. Il a revendiqué aussi l’indépendance du Delta du Niger et fut invité au dialogue par le Président Oluségun Obasanjo, mais ne fléchira toujours pas. En 2007, il avait déjà été arrêté puis libéré, quelque temps après, par le Président Yaradua. Il est, par ailleurs, considéré comme un héros dans sa communauté Ijow, un groupe majoritaire vivant dans la région du Delta du Niger, qui revendique un meilleur partage et le contrôle de la manne pétrolière extraite de leur sous-sol.
Christian TCHANOU
