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L’ex ministre de l’Intérieur, Benoît Dègla rivalise désormais d’ardeur sur le terrain politique dans la 10^ème circonscription électorale avec l’honorable Edmond Agoua. Le partage de l’électorat Mahi et Idatcha semble défavoriser aujourd’hui l’un plus que l’autre, avec comme point d’ancrage la configuration exacte des listes FCBE aux prochaines élections, tant locales que législatives.

Le meeting organisé la semaine dernière dans la commune  de  Ouessè par le camp Edmond Agoua alimente davantage de commentaires sur ce qu’il faut qualifier aujourd’hui de  guerre de leadership entre lui et l’ex-ministre de l’Intérieur, Benoît Dègla. Tous natifs de la dixième circonscription électorale, Ouessè pour Benoit Dègla et Glazoué pour Edmond Agoua, ils semblent aujourd’hui en totale discorde sur le terrain politique ; en dépit de leur appartenance, tous les deux, à la majorité présidentielle. A ce meeting, où était pourtant absent le député Agoua, des propos tenus par divers intervenants ne font que raviver cette guerre, où chacun tente de montrer qu’il a le monopole de l’électorat local. «Nous ne nous laisserons pas faire », « Nous sommes là, et c’est nous les vrais soutiens de Yayi dans cette circonscription électorale », criait-on dans la foule jeudi dernier à Ouessé. Voulait-il faire une démonstration de force dans la localité de son challenger ? Apparemment oui. Mais, il n’aura pas réussi le pari, vu la faible mobilisation observée, selon des témoignages. Des sources locales rapportent d’ailleurs que ce meeting aurait pu se tenir parallèlement à un autre annoncé par Benoît Dègla et ses partisans, le même jour, si le maire de Ouessè n’avait pas préféré donner son accord au seul camp de Agoua, pour des motifs «injustifiés». Bref, il y a désormais grabuge dans l’air dans la zone.

Reste que des informations reçues soulèvent plutôt des questions de médiocres performances électorales antérieures qui font courir déjà l’un des camps dans tous les sens. Aux dernières élections législatives et communales, les voix obtenues par certains leaders du coin leur feraient craindre le renouvellement de leurs postes à divers niveaux. Alors qu’aux législatives de 2011, les FCBE totalisaient 15.000 voix, le PDPS d’Edmond Agoua ne s’est contenté que de 3.000. Son challenger du moment Benoît Dègla, élu député, à cette occasion, sur la liste FCBE aurait aujourd’hui phagocyté des têtes de pont du PDPS au point de compromettre ses chances de maintenir même sa modeste performance d’antan. La régression du parti de Agoua serait surtout accrue du côté de l’électorat Nago tant à Ouessè, Savè qu’à Glazoué.

L’électorat de Glazoué, le gros problème !

D’autres observateurs, dans leurs analyses, ne minimisent pas non plus le cas de l’électorat de Glazoué. Le gros combat à mener se trouverait ici.  Si en 2007, le PDPS d’Agoua a pu tenir la tête, en 2011, il serait passé en deuxième position derrière la liste Cauris 2. Les ennuis de ce parti vont s’accentuer par la suite avec l’avènement subit d’un autre leader natif de Glazoué. Qui plus est, une femme qu’on dit très populaire dans la commune. En nommant Marie Laurence Sranon Sossou dans son dernier gouvernement, le président Yayi a créé une nouvelle donne politique qui pourrait reconstituer autrement les dés. Sa nomination est déjà réclamée sur le terrain politique comme exploit d’un camp contre un autre. Mais l’entourage de la ministre balaie tout parrainage politique dans ce sens, la justifiant plutôt par les compétences professionnelles remarquables de la dame  et son leadership dans le social. Le député Edmond Agoua et elle, ont été récemment interpellés par Boni Yayi pour s’entendre, en réaction à des informations d’une guerre froide naissante qui sévirait  déjà entre eux  sur le terrain.

 Le député, André Okounlola n’est pas non plus étranger à cette guéguerre dans la 10^ème circonscription électorale. En s’associant à Agoua, dans cette affaire, il a sans doute des objectifs à atteindre. Dans son Savè natal, il affronte difficilement des velléités électoralistes d’un certain Félicien Oba Chabi qui s’attèle, lui aussi, à reconquérir son siège au parlement.

L’autre question majeure qui arrache le sommeil aux uns et aux autres est le positionnement sur la liste Fcbe pour les prochaines élections communales et législatives dans la 10^ème circonscription électorale. Qui y figurera et qui sera écarté ? La bataille s’annonce dure, même si certains leaders locaux des FCBE prétendent être les mieux placés.

 Christian TCHANOU