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Le Comité des Directeurs de la Banque Africaine de Développement (BAD) a approuvé ce mercredi à Tunis, siège de la banque, une combinaison de prêts et de dons évaluée à un montant de 67,19 millions de dollars US, soit environ 30 milliards de FCFA, en vue de financer un énorme projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (PAIAVO). L’objectif du PAIA-VO est d’aider à assurer une croissance durable de la productivité et de la production agricoles par la promotion de la croissance de ses sous-secteurs. Par-dessus tout, le projet doit améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle aussi bien qu’une croissance économique forte et inclusive au Bénin. Le coût total du projet est de 37,74 milliards de FCFA, desquels 29,85 milliards et 400,59 millions de FCFA provenant respectivement des prêts et des dons du Fonds africain pour le développement (FAD). Environ 3,6 milliards de FCFA constituent un apport du Forum économique mondial dans le cadre de son Fonds mis en place en faveur des pays les moins avancés. La contrepartie du gouvernement sera de 3,2 milliards de FCFA, et les conseils communaux ainsi que les bénéficiaires apporteront environ 832 millions de FCFA, soit sous forme d’apports financiers ou de main-d’œuvre non qualifiée pour l’exécution des travaux d’infrastructure. Le PAIA-VO contribuera à la réduction de la pauvreté. Il servira également à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en ciblant des zones économiquement et socialement déshéritées avec un énorme potentiel agricole, lié aux terres fertiles de la vallée de l’Ouémé. Ceci se fera par l’appui au développement des infrastructures et de l’entrepreneuriat agricole. Le projet couvrira environ 14 communes situées dans l’Ouémé, le Zou et l’Atlantique, une zone aux terres fertiles, située le long du fleuve Ouémé. La terre cultivable y couvre plus de 70.000 hectares, dont moins de 30% sont actuellement exploités. Les trois composantes du projet sont : le développement des infrastructures agricoles, le développement des chaines de valeur et le management du projet. A part les infrastructures visées, trois sous secteurs sont visés : le riz, le maïs et le marché des cultures maraîchères déjà visés dans le cadre du Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA). Ses activités les plus importantes concernent l’irrigation (sur 5000 hectares), le stockage, l’accès aux marchés, l’appui conseil à 21 000 agriculteurs, la recherche-développement ainsi que le renforcement des capacités des propriétaires terriens. Bien entendu, le projet entend promouvoir l’entreprenariat agricole et l’emploi des jeunes. Ainsi, deux nouveaux centres de formation de type Songhai seront mis en place. Le PAIA-VO soutiendra l’installation de plus de 2500 jeunes entrepreneurs agricoles à travers leur formation et l’acquisition d’équipements agricoles modernes. Il est prévu aussi l’approche genre avec le soutien aux femmes, notamment pour la propriété foncière. Plus de 420 000 personnes seront directement touchées par le projet. De façon indirecte, c’est environ 1,4 million de personnes qui en bénéficieront. Le PAIA-VO apparaît dès lors comme le plus grand investissement jamais réalisé dans le cadre de l’agriculture dans la vallée de l’Ouémé, depuis l’indépendance.
Olivier ALLOCHEME