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Le triomphe de la vérité

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Profil: Sa majesté Dah Kpoffon, un dignitaire assoiffé de paix et de réconciliation


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Premier chef de la dynastie des Houègbonou dont la notoriété a traversé les frontières de leurs villages pour s’étendre dans toute la région d’Agonlin, Eugène Dossa, de son nom de baptême, a été intronisé il y a plus d’une dizaine d’année sous le nom Dah Kpoffon. A l’occasion d’un tête-à-tête avec lui, le samedi 21 septembre dernier lors d’une manifestation politique à Zagnanado, sa majesté Dah Kpoffon a fait part de ses démarches et de son obsession pour la paix à Zagnanado et dans la région Agonlin.

Il est très écouté et fréquenté par les hommes et les femmes de toutes les couches sociales et de tous les bords politiques. Sa seule devise, la paix et la réconciliation de toutes les filles et tous les fils d’Agonlin. Le sourire, c’est ce qu’il y a de plus rare sur son visage et pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le méchant homme qu’il faut éviter. Mais, l’apparence est trompeuse, dit-on, car il est très courtois et accessible. Dah Kpoffon a l’écoute attentive. Février 2009. L’atmosphère politique est morose pour toute la région Agonlin. Les mairies de Covè et de Zagnanado sont dans une crise sans précédant et les conseillers ont enclenché le processus de destitution de leurs maires. Dah Kpoffon a alors organisé, dans son palais, en plein chantier, à Dohounmè, une rencontre entre les protagonistes et les hommes politiques tapis dans l’ombre et qui avaient leurs mots à dire au sujet de la crise. Autour d’une table ronde, Dah Kpoffon a réussi à calmer les ardeurs et instaurer le dialogue dans les deux administrations communales. Ainsi, le calumet de la paix a été fumé. Les hommes politiques s’approchent de lui pour demander conseil. Mais, à leur grande surprise, il n’a jamais de parti pris. Pour Symphorien Misségbétché, le maire de Zagnanado, « le roi Kpoffon, est un sage. C’est un homme qui sourit rarement mais qui est très sérieux quand il parle surtout de l’union des filles et fils d’Agonlin. Il n’a jamais de parti pris, si vous êtes de la mouvance ou de l’opposition. Quand vous l’approchez, il insiste sur le développement de la région et je crois que ses actes en disent long sur son engagement pour la paix et le développement ». Il faut préciser que la guéguerre autour du trône du roi d’Agonlin a toujours été une préoccupation majeure pour lui. Car, en tant que chef de la dynastie des Houègbonou, il est sous l’autorité du roi d’Agonlin. « Je ne me retrouve pas quand on me dit que nous avons deux roi à Agonlin. C’est grave et si on en est arrivé là, c’est la politique », a-t-il laissé entendre avant de poursuivre : « Pour connaître la vérité à ce niveau, par exemple, il faut vous rapprocher des historiens, des anciens qui vous diront réellement qui de Yèto Kandji et de Zéhè est le roi d’Agonlin ». L’histoire, la vrai ne ment pas et il y a plein de signes qui le prouvent », ajoute-il. Pour Perpétue Kossouoh Houinato, native de Banamè à Zagnanado, le roi Kpoffon est celui qui s’investit dans l’éducation des enfants et dans l’épanouissement de la jeunesse. Sa contribution dans la construction des infrastructures scolaires, la prise en charge des enfants orphelins et de bon nombre d’étudiants d’Agonlin sont, entre autres, ses œuvres sociales. Dah Kpoffon explique que « quand quelqu’un est illettré, il est très tôt remarqué par ses réactions dans un groupe. Il n’hésite pas à penser le mal des autres parce qu’il est animé d’un esprit de jalousie. Nous devons éviter de former des ‘’Azondato’’, (celui qui aime faire du mal) dans notre société. Les enfants et les jeunes sont la relève de demain et si nous voulons vraiment le développement de notre région, nous devons les aider à aller loin dans les études et leur apprendre à entreprendre ». Selon lui, si le festival régional ‘’Agonlinwhé’’ est en souffrance, c’est à cause des hommes politiques de la région qui ne trouvent pas un terrain d’entente pour faire pérenniser ce joyau culturel. Mais, à l’entendre, il a entamé déjà les discussions avec la mise en place d’un comité régional pour la reprise de ce festival.

 

Réparateur radio télé, tradi praticien, Dah Kpoffon est polygame

La cinquantaine, Dah Kpoffon n’a que le niveau de la première année du cours élémentaire. Il s’est accroché aux travaux champêtres durant son enfance avant de suivre la formation qui a fait de lui un réparateur des appareils radio et télévision. Après le décès de son père qui était un géomancier réputé, il prends le côté curatif des activités de celui-ci et devient tradi praticien. Un métier qui lui a également permis de voyager dans plusieurs pays et de connaître d’autres réalités. Il en était là quand le fâ l’a désigné, après le décès de son oncle, à qui il a succédé sur le trône des Houègbonou. Les Houègbonou des villages d’Agnangon, de Bamè, de Dohounmè, de Don-Tan et de Banamè dans la commune de Zagnanado, sont tous sous son autorité. Un rôle que Dah Kpoffon joue depuis plus d’une dizaine d’année avec son métier de tradi praticien. A l’entendre, c’est qu’il faut avoir un métier quand on veut bien jouer son rôle de Dah. « Ton travail, c’est ça qui te donne à manger et c’est ça qui fait de toi un homme, un Dah respecté ». Marié à quatre femmes, Dah Kpoffon ne dévoile pas le nombre d’enfant qu’il a. Mais il est conscient de l’éducation qu’il leur doit. Son emblème, c’est le lion et comme l’indique son nom de Dah, Kpoffon qui signifie « le lion s’est réveillé ». Mais, toujours dans sa quête de paix et de concorde, il invite ses frères et sœurs, cadres d’Agonlin, à s’entendre pour le développement de leur région.

Yannick SOMALON

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