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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Youssouf Mama Sika, coordonnateur du Projet d’appui au programme national de développement de la filière ananas (PA- PNDFA): « Au Bénin, l’usage du charbon est banni dans la fabrication du jus d’ananas »


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La transformation de l’ananas en jus connait une amélioration. C’est ce que confirme  Youssouf Mama Sika, coordonnateur du Projet d’appui  au programme national de développement de la filière ananas (PA- PNDFA). A travers cet entretien,  il a fait l’état des lieux de la filière notamment  en ce qui concerne le volet transformation.  Selon lui, les transformateurs béninois se sont améliorés au point où, le charbon ne s’utilise plus dans la cuisson du jus mais plutôt d’autres moyens plus modernes. En rassurant les consommateurs  au sujet du niveau qualitatif appréciable du jus d’ananas béninois, le coordonnateur du projet pense que des efforts restent à faire pour la conquête d’autres marchés de livraison  des produits finis.

L’Evénement Précis : Faites-nous le bilan à  mi-parcours du Projet d’appui  au programme national de développement de la filière ananas (PA- PNDFA) mis en place, il y a quatre ans ?

Youssouf Mama Sika : Globalement, le bilan est positif. Car,  au démarrage de ce projet, l’horizon était un peu sombre. Mais, aujourd’hui, on a pu mettre en place deux associations. Il s’agit de l’Association nationale des transformateurs d’ananas du Bénin et la coopérative des producteurs exportateurs et transporteurs d’ananas du Bénin (Copetab). Donc, globalement, en ce qui concerne les activités, nous avons atteint 95%. En réalité, on s’occupe de la transformation, de la commercialisation  du produit. Simplement parce que le volet production est pris en charge par le Ministère de l’agriculture. Donc,  le Ministère du commerce s’occupe des volets transformation et commercialisation.

Alors, comment se porte, aujourd’hui,  la filière ananas?
Avec le dynamisme que le Chef de l’Etat donne  à nos filières  en général et à l’ananas  en particulier,  nous avons constaté une nette amélioration du travail qui se faisait dans cette filière. Les acteurs se professionnalisent de plus en plus. Avant, on avait de petits producteurs qui ont fini par laisser place à des professionnels qui font de cette filière leur activité première. Et donc,  sur cette base, ils s’investissent complètement. Mais, les défis que nous aurons à relever aujourd’hui reposent sur l’amélioration de la qualité de ce produit dans sa transformation. Là, pour avoir un jus de qualité, il faut pouvoir maitriser les « 5 M ». Il s’agit du milieu dans lequel le jus est produit. Mais, avant le milieu, il faut la matière première qui est l’ananas fruit. Donc, il faut partir de l’ananas fruit de bonne qualité qui a pu respecter les bonnes pratiques  de production, de même que les itinéraires techniques.  On parlera, après, du moyen de production. C’est pour cette raison que certaines pratiques ont été bannies, tel que l’usage du charbon de bois qui dégage de la  fumée. La fumée, en effet, se repose malheureusement  dans le jus pour lui donner un arrière goût. Ce qui fait que cette qualité est rejetée au niveau des consommateurs. Le « 4ème M » est la méthode de production. Là, il y a plusieurs personnes qui n’ont pas le diagramme de production requis comme standard. Certains producteurs ignorent certaines opérations  dans le diagramme de production comme le rinçage à un niveau et vont directement sur d’autres étapes. Donc, ce sont des comportements qui ont des préjudices sur la qualité finale du jus. Il y a un dernier « M » qui est la main d’œuvre. C’est la partie la plus importance. La qualité  de l’opérateur en dépend. S’il est souillé, le jus sera souillé. Donc, c’est dans ce sens que le projet a beaucoup travaillé en formant les opérateurs aux bonnes pratiques de production et d’hygiène. La formation de ces producteurs nous garantit la sécurité. Nous avons, à cet effet, construit l’année dernière des infrastructures d’hygiène et d’assainissement. C’est ce qui est une obligation dans une unité de production. Donc, on a doté cinq des plus gros transformateurs de ces infrastructures  d’hygiène et d’assainissement.  Lorsqu’on maitrise ces 5 M, on a un jus de bonne qualité.

Est-ce que, à ce jour, on peut faire confiance en la qualité du jus fabriqué au Bénin ?
Oui, on y travaille et notre objectif est d’amener à 75%  les transformateurs  à avoir un jus de qualité irréprochable. C’est vrai que c’est difficile. Car, chacun, a son niveau  et ses moyens de production.  Il y a quelques mois, on a introduit  une formation en hygiène et assainissement dans l’assemblée générale ordinaire du renouvèlement  du bureau des transformateurs. Et là, on a pu avoir le grand nombre des transformateurs à former. Car l’enjeu était de taille.

Qu’est-ce qui explique le difficile écoulement des produits ?
A ce niveau, il faut préciser que le Micpme fait déjà un travail intéressant en collaboration avec ses quatre partenaires techniques. On est en train de réfléchir avec l’Abepec pour dénicher d’autres marchés  comme ceux du Sahel, du Maghreb,   de l’Afrique du Sud et d’autres. Une fois qu’on aura à maitriser la sous région,  on pourra aller vers l’Europe et les Etats Unis. Mais, ce qu’il faut retenir est que le marché du Nigéria n’est pas encore conquis  et cette année, on fera tout pour amener le plus gros  producteur  du jus au Nigéria. C’est un très gros marché que nous devons conquérir. Donc, le projet y travaille avec les transformateurs. L’espoir est donc permis.

Propos recueillis par Emmanuel GBETO

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