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Le triomphe de la vérité

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Débats sur la révision de la Constitution et tension sociopolitique au Bénin: Les propositions désintéressées d’un Béninois à Boni Yayi


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Débats sur la révision de la Constitution et tension sociopolitique au Bénin

Les propositions désintéressées d’un Béninois à Boni Yayi

Cotonou le25 septembre 2013

Importante citation

En d’autres temps et lieux, n’aurions-nous pas connus des affrontements sanglants et des morts inutiles ? La main de Dieu est sur nous et nous protège. Son esprit guide nos pas pour qu’ils ne se heurtent pas à la pierre de l’auto-destruction et de la destruction réciproque !

 

Lettre pastorale des Evêques du Bénin 1989

GBEMASSE Cyprien

–        Ecrivain béninois et Patriote libre

–        Président Fondateur du Centre Africain

–        pour la Défense du Patrimoine (CADP)

–        (Autorisation N° 2000/326/MISAT/DC

Téléphone : 97-08 – 18 – 89

/ SG/ DAI / SAAP du 04 Décembre 2000)

           Lettre Ouverte       

au Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du gouvernement

                        Cotonou

 

 

Objet : Conseils et propositions importantes

             de sortie de crise

Excellence Monsieur le Président de la République,

Je suis un observateur attentif de la vie politique nationale. Je n’ai aucune ambition politique. Le milieu politique est un milieu trouble  dans lequel je n’aime pas trop vivre. Car on vous présente rarement la vraie face des choses surtout au lendemain de l’adoption en Février 1990 du multipartisme intégral qui tend peu à peu à fragiliser l’unité nationale, les plus vieilles amitiés et même la cohésion au sein de certaines familles. Je me sens très bien dans ma peau de patriote libre pour exprimer mes idées en toute indépendance. C’est donc à ce titre que j’ai toujours apporté depuis 1978 et principalement à partir de 1989, mes points de vue par voie de Presse à propos des débats les plus sensibles de la Nation.

        Par exemples, de Juin 2006 à Février 2012, j’ai écrit officiellement pour vous accompagner par conviction et de manière désintéressée sur : la dynamique du changement ; la Gouvernance Concertée ; la Co-prospérité ; ce qu’il faut comprendre par refondation ; la logique de l’histoire liée à votre élection à la tête de l’Union Africaine ; ce qu’il faut comprendre par la dictature du développement au détriment du conservatisme aveugle et des guerres inutiles en Afrique etc.

Le 13 janvier 2005  déjà au  Palais de la République, j’avais apporté avec le Respecté feu Abbé Gilbert Dagnon ma modeste contribution pour le dégel de la crise scolaire, ceci grâce à la volonté du prestigieux Clergé béninois, du Général Mathieu Kérékou et du grand patriotisme des dirigeants des Centrales Syndicales et le Front des trois Ordres de l’enseignement.

Excellence Monsieur le Président de la République, le débat sur la révision de la constitution du 11 Décembre 1990 commence à entraîner trop d’empoignades au détriment de la nécessité de rechercher des solutions idoines à la crise qui sévit dangereusement dans notre pays. Je ne dirai pas que votre volonté de réviser la Constitution est opportuniste.  Je ne dirai pas non plus que c’est opportun. Mais ce débat menace la paix sociale et risque de vous détourner d’autres tâches nobles favorables à la Nation.

               La révision de la constitution serait mieux accueillie en 2007au lendemain des élections législatives où vous aviez fait des constats pertinents à propos de certaines lacunes de cette constitution. Cette révision serait déjà faite si des perturbations certainement indépendantes de votre volonté n’étaient pas intervenues pour arrêter le processus.

               A deux ans et demi de la fin de votre dernier mandat, la tâche ne vous sera pas facile. Moi je vis dans la masse. Et je mesure tous les jours la température du vrai peuple et non de la foule  Face aux réalités sociologiques et psychologiques de la démocratie pluraliste faite de peaux de banane et de crocs-en jambe, le temps qui vous reste est trop court pour réaliser ce rêve. Les consultations populaires, les nombreuses séances parlementaires et le référendum sont des processus harassants pour toute la classe politique et la société civile, processus qui peut –être ne produiront pas le résultat que vous escomptiez. Avec la situation actuelle de crise économique généralisée,  je pense qu’il faut que vous oubliez cette question de révision de la constitution et s’occuper des choses concrètes liées au développement comme vous saviez bien le faire sans repos depuis plus de 7 ans au service du peuple.

               L’élaboration ou la révision d’une loi Fondamentale n’a jamais été une entreprise aisée. Trop d’énergies seront inutilement gaspillées par des Ministres, des Directeurs Généraux, des Hauts Cadres de certaines directions stratégiques, tout ceci au détriment de l’obligation de résultat, de la prospérité partagée et de l’amélioration des conditions de vie des populations, nobles crédos que vous défendez depuis Avril 2006.

               Excellence Monsieur le Président de la République, n’importe quel corps de la société peut se laisser à des gesticulations et à des polémiques. Mais vous, vous êtes le garant de la Constitution et de la paix sociale. C’est pourquoi, je vous écris cette Lettre Ouverte pour vous conseiller de réinstaurer cette paix et recréer un climat de confiance entre vous et votre peuple.

Votre accession au pouvoir avait donné trop d’espérance à ce peuple. Personne ne peut dire que votre bilan à la tête de l’Etat est négatif. Vous aviez fait ce que vous aviez pû, ce que votre conscience vous a dicté de positif dans l’intérêt supérieur de la Nation. Avec vos nombreuses qualités et vos nombreuses relations au sein des masses avant avril 2006, il faut que vous sortiez obligatoirement par la grande porte. Il faut que vous soyez encore en mesure de visiter la tête haute des amis et réciproquement après avril 2016. Il ne faut pas que  vous vous cramponniez donc sur votre position de chercher à tout prix à opérer la révision de notre Loi Fondamentale. Car vous êtes actuellement incompris, non seulement par l’opposition, mais également par le bas  – peuple, de même par beaucoup d’hypocrites au sein même de la mouvance présidentielle. Si vous réussissez à conduire à bon port et  contre vents et marées cette révision dans le contexte actuel, alors gloire à Dieu au plus haut des cieux. Mais si vous échouez, l’impopularité vous suivra pour toujours dès le lendemain du 06 avril 2016. Ce qui n’est pas bon pour l’image positive que des amis vous connaissaient avant votre entrée en politique. Et Dieu seul sait que des amis et admirateurs avec qui vous riez à gorge déployée, vous en aviez à foison avant avril 2006. Vous-même, vous le savez.

Excellence Monsieur le Président de la République, vous saviez la puissance de l’initiative « Touche pas ma Constitution » de Reckya Madougou qui a été déterminante dans votre accession au pouvoir. Alors que la mobilisation actuelle contre votre désir de réviser la même Constitution dépasse de très loin celle de 2005.

La démocratie n’est rien d’autre que deux contre un. Même si votre cause est noble, je vous conseille de reculer. C’est l’avenir seul qui témoigne pour la justesse des choix du présent.

Excellence Monsieur le Président de la République, pour le peu de temps qui vous reste à faire à la tête de l’Etat, voici les propositions prioritaires que je tiens à vous soumettre en tant que citoyen  béninois et une de vos connaissances de plus de 36 ans.

-1)  Ne réintroduisez plus votre projet de révision de la Constitution au Parlement. Coupez rapidement dans l’honneur l’herbe aux pieds des Députés toutes tendances confondues et classez-le purement et simplement. Le premier rejet de forme opéré par la Commission des Lois sans attendre la transmission de la décision DCC N°13-124 du 12 Septembre 2013 de la Cour Constitutionnelle concernant l’avis motivé de la Cour Suprême, ce rejet est reflet de la longue guerre d’usure de tranchées qui se déclarera à l’Assemblée Nationale sur l’étude de fond quand ce projet sera envoyé à nouveau.

 Je vous rappelle que le 28 février 1990, le jour de la clôture de la Conférence Nationale où il avait voulu accepter sans réserve ses conclusions souveraines contre la pression de certains caciques du Parti de la Révolution Populaire du Bénin, le Général Mathieu Kérékou avait dit, citations : « Je suis un militaire de  carrière. Mais , je ne suis pas en guerre contre le peuple. Ce n’est pas du défaitisme, ni de la capitulation. C’est une question de responsabilité nationale >> fin de citations. La responsabilité nationale pour un Chef d’Etat de votre trempe dans un environnement social trouble et suicidaire est très importante au détriment des solutions à quadrature du cercle et de l’égocentrisme des thuriféraires.

          Excellence Monsieur le Président de la République, classez donc très tôt et sans aucun remords ledit projet. Ne pensez pas que les gens ont un sentiment de rejet envers vous. C’est ce que des dirigeants en Afrique avaient fait de la révision de la Constitution vers la fin de leur second et dernier mandat qui inquiète le peuple béninois dans presque tout  son ensemble. Que personne ne vous prouve le contraire. C’est une réalité. Je vous conseille même de ne plus sortir un seul mot sur la révision de la constitution. Laissez cette tâche en suspens pour l’après 2016. Toute révision constitutionnelle bien faite concourt au développement. Mais on ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un contre sa volonté. Vous n’aviez pas été élu en 2006 sous le manteau de politicien. Votre peuple avait lutté pour votre  accession à la Magistrature Suprême parce qu’il avait décelé en vous les qualités d’un développeur.

               Vous êtes encore très solide. Mais je ne pense pas que vos jouissances du pouvoir vont vous voiler la face. Vos amis vous attendent impatiemment en 2016 pour que vous renouez avec vos distractions les plus favorites.

-2) l’achèvement de la Liste Electorale Permanente Informatisée  (LEPI).

3 –L’abandon de la lutte contre l’essence de contrebande qui nourrit plus de 2millions de personnes et qui aide beaucoup les populations. La construction de Stations Sonacop dans les endroits stratégiques ne peut pas alimenter les hameaux les plus reculés comme le font les contrebandiers.

               On a démontré que l’Egypte est un don du Nil. De même, le Nigeria est un don du Bénin. Il faut donc penser à l’organisation méthodique et à l’encadrement de cette filière. Les acteurs peuvent même payer des impôts à l’Etat susceptibles de renflouer les caisses du Trésor Public au-dessus même de la Sonacop toujours mal gérée qu’il faut même privatiser à nouveau pour une bonne gouvernance et lui inculquer la notion de concurrence.

4- l’achèvement de l’Aéroport de Tourou.

5- l’achèvement du port sec de Parakou.

6- l’achèvement des Epi de Siafato pour contrer  l’avancée de la mer.

7- l’achèvement du port sec de Torri-Bossito.

8- la réalisation de la route Akassato – Bohicon (Votre implication personnelle poussée  pour l’amélioration technique et esthétique des deux dépressions de la Lama à Allada vous fera rentrer pour toujours dans l’histoire. De même, votre suivi minutieux pour une correction acceptable de la longue dépression de Sêhouê- Guèmè sera salutaire)

9-la maîtrise acceptable de l’énergie.

10- la viabilisation des frontières pour dissuader nos voisins qui grugent nos terres à cause de la négligence de l’Etat.

11-l’amorce de la recherche de partenaires pour l’exploitation des millions de tonnes de marbre de Ouèssè-Ouogoudo, des immenses réserves du fer et aussi pour le réveil de la plus importante filière du palmier à huile.

Excellence Monsieur le Président de la République, pour atteindre ces objectifs ou à défaut parvenir à un taux de réalisations acceptables, il faut  ramener votre gouvernement à 19 ou au plus 20 ministères, c’est-à-dire une équipe restreinte et soudée.

              Les femmes doivent y figurer au moins à 40% ou même à plus de 50%, car elles sont connues pour leur rigueur et leur intégrité en matière de gestion.

            Ce gouvernement ne doit pas être un gouvernement d’union nationale qui est à mon sens antinomique à la notion de la démocratie pluraliste et de l’alternance à la tête de l’Etat. Montrez seul vos preuves au peuple. Quand vous partirez, votre successeur viendra appliquer son programme politique et le même peuple va comparer.

Ce gouvernement doit être formé uniquement de technocrates car vous n’aspirez plus à un autre mandat présidentiel. Ces Ministres technocrates au revers des tapages médiatique quotidiens, viendront faire au peuple tous les mois ou au plus tous les deux mois à la Télévision Nationale le bilan de leurs actions. Il faut libérer les politiciens pour qu’ils commencent très tôt en dehors du pouvoir les préparatifs des prochaines joutes électorales. J’ai la forte intuition que ce sont eux qui certainement vous donnent des orientations pour préserver leurs intérêts politiques présents et futurs.

Excellence Monsieur le Président de la République, permettez-moi de vous présenter une proposition de structure de gouvernement que vous pouvez mettre en place pour plus de visibilité, d’efficacité et surtout d’économie pour la Nation en cette période de crise. Je suis disposé à vous rencontrer pour vous donner des explications plus exhaustives sur cette proposition.

1-    Président de la République, Chef de l’Etat,  Chef du Gouvernement.

2-    Ministre d’Etat chargé du Plan, de l’Analyse Economique et de la Coordination de l’Action Gouvernementale.

3-    Ministre d’Etat chargé de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique.

4-    Ministre de la Défense Nationale, des Anciens Combattants  et de la gestion des Frontières.

5-    Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

6-    Garde des sceaux, Ministre de la justice, de la Législation et des Droits de l’homme.

7-    Ministre de l’Economie et des Finances.

8-    Ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine.

9-    Ministre de l’Equipement, des Travaux Publics et des Transports.

10-                   Ministre de la Santé, de la Famille et des Affaires Sociales.

11-                   Ministre du Travail, de la Fonction Publique, de l’Emploi et de la Réforme Administrative.

12-                   Ministre  de l’Energie, de l’Eau et des Mines.

13-                   Ministre de la Culture, des Musées, de l’Artisanat, de l’Alphabétisation et du Tourisme.

14-                   Ministre de l’Information et des Communications, port -parole du Gouvernement.

15-                   Ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs.

16-                   Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Petites et  Moyennes Entreprises.

17-                   Ministre des Cultes, de la Société Civile, des Relations avec les Institutions et du Dialogue Social.

18-                   Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

19-                   Ministre de la Décentralisation, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire.

20-                   Ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme.

               Excellence Monsieur le Président de la République, nous nous sommes connus à un moment où nous n’avions pas encore 30ans.

Des années après, vous continuez de préserver  vos qualités d’homme toujours gai, ouvert, émotif et surtout très solidaire. Je pouvais donc venir vous parler de ces choses de vive voix au cours d’une audience. Mais toutes mes démarches depuis 7ans pour vous rencontrer ont toutes échouées. Je vous demande donc très respectueusement votre indulgence.

Enfin, en parachevant  les travaux que je vous ai cités plus haut et en prenant en compte certains conseils d’un petit frère qui vous aime bien, soyer  sûr et certain qu’en avril 2016, comme le patriote Général Mathieu Kérékou et le pragmatiste Président Nicéphore Dieudonné Soglo, vous quitterez le pouvoir en Héros sous les acclamations du peuple, car vous aurez laissé ainsi des traces indélébiles en tant que grand volontaire du développement.

Une amnistie spéciale pourra vous être même personnellement accordée par ce peuple reconnaissant pour arrêter d’éventuels sabotages de potentiels oiseaux de mauvaise augure hostiles à la paix.

 

 

Très haute considération

 

Gbèmassè cyprien

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