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Le triomphe de la vérité

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Edito: Sortis de l’enfer


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logo journalEnfin ! La crise au sommet du football béninois est arrivée aujourd’hui à son terme. Après près de trois ans de guéguerre, l’élection hier d’Augustin Ahouanvoébla redonne espoir à tout le monde. Espoir que demain ne sera pas comme hier. Ce qui s’est passé au cours de ces trois années de féroce affrontement, autorise en effet à espérer que le football béninois a connu le pire. Ce pire, ce sont les stades désertés par les amoureux du cuir rond. Ce pire, c’est ce championnat sans saveur qui a le don d’écœurer tout le monde par sa médiocrité. Le pire, c’est la désertion des sponsors qui ont fui les événements footballistiques, convaincus d’avoir affaire à une engeance de vipères. Pour sûr, nous avons vaincu le pire.     S’il a été possible que malgré les dissensions et parfois les menaces ouvertes de mort proférées, les acteurs se mettent d’accord sur un nom, c’est que nous pouvons encore vaincre les chants apocalyptiques de la fatalité qui nous disaient que tout est terminé. Et en réalité, c’est maintenant que tout commence. Lors même que tous, nous désespérions d’être définitivement la risée du monde…     Tout le monde aura compris en tout cas que la crise fut d’abord une crise morale. Quelle fut la moralité des dirigeants du football béninois ? Elle est largement entamée aujourd’hui. Pour s’en convaincre, il suffit d’entendre au Palais des Congrès hier les critiques parfois hallucinantes de certains acteurs sur la respectabilité de ces dirigeants. Tous, pour ainsi dire, ont bu à la coupe du diable. Les ambitions nourries, les méthodes employées et les résultats obtenus ne furent pas loin du scabreux. Les intérêts colossaux que brasse le football ne peuvent déchainer que les bas instincts de ceux qui n’avaient d’autre salut que dans les petits jeux de couloir. Ils ont su profiter du délitement généralisé de l’appareil administratif en place au ministère des sports. Les renvois d’ascenseurs, si fréquents dans ce secteur, ont fait le reste. Mais il y a aussi que la FIFA n’a pas toujours été à la hauteur des attentes. Pour tous ceux qui pensaient qu’elle devrait servir d’arbitre, quelle ne fut pas leur déception de constater tout le contraire ! Elle avait un devoir de neutralité, mais son parti-pris manifeste pour le mal fut une des révélations de la crise. La transparence n’est pas de ses qualités. Penser que cette institution est basée sur la transparence est une erreur de jugement, et beaucoup l’ont appris à leurs dépens.     De sorte qu’il faut s’interroger sur les compromis (ou les compromissions) que les dirigeants actuels ont dû souscrire pour avoir la paix. Précisément, à quels obscurs marchandages ont-ils dû se soumettre pour que la grosse mafia du foot les adoube ? Ce disant, il ne faut pas sous-estimer le passé ténébreux des dirigeants nouvellement élus. Ce ne sont pas des anges. Leur participation plus ou moins active à l’ancienne équipe en est d’ailleurs un des signes. Mais s’ils entendent réaliser les nobles ambitions pour lesquelles ils ont été applaudis hier, ils ont largement intérêt à se défaire des noirceurs ayant conduit à ce que l’on sait.     Mais alors, quels sont les défis qui s’ouvrent à ce nouveau mandat ? D’abord remplir les stades. Ensuite, remplir les stades. Enfin, remplir les stades. C’est-à-dire, faire en sorte que le public sportif retrouve la ferveur et l’enthousiasme ayant fait les beaux jours du foot béninois dans les années 80. Cette passion dévorante qui fédère nos flammes individuelles et collectives doit revenir. Et pour cela, les dirigeants nouvellement élus n’auront pas l’excuse des moyens. Car ce ne sont pas les moyens qui manquent mais les ambitions et les hommes déterminés à les réaliser en dépit de leurs intérêts personnels. En dépit de leurs intérêts personnels.     Ceci passe bien entendu par la mise en place d’un minimum d’ordre et de discipline au sein des acteurs. Par l’adoption d’une charte de bonne moralité pour éviter les déviances qui prennent d’assaut le groupe. Et enfin par une gouvernance transparente éloignée des funestes mafias qui empoisonnent les milieux sportifs béninois et internationaux.     Mais enfin, nous avons bon espoir. Espoir que le pire est vraiment passé.

Par Olivier ALLOCHEME

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