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Le triomphe de la vérité

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Edito: Foot en sursis


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Peu de gens croient encore à la résurrection du foot béninois.
Au moment où les manœuvres de coulisses se multiplient et que les promesses les plus folles se font aux délégués pour les « acheter » (appelons un chat un chat), la probabilité d’un retour à un vrai développement du foot béninois ne fait que s’amoindrir. Ce que nous apprenons de ces tractations souterraines doit faire frémir. A savoir que pour remporter le fauteuil, tous les coups sont permis, toutes les promesses aussi. La politique a aussi fait son entrée dans le jeu, avec des marchandages odieux, amorces d’une plongée abyssale du football béninois.
Il faut s’en prendre à la FIFA. C’est elle qui, jouant le rôle d’une institution de régulation des fédérations nationales, s’est empressée le 27 aout, de faire savoir son opinion, avant même que la commission de recours ne donne son verdict définitif. Dans sa correspondance relative à ce sujet, elle avait utilisé des termes curieux, pour une institution de cette envergure. «Enfin, avait-elle écrit, il semblerait aussi que 4 membres de la Commission électorale étaient en faveur de cette interprétation et que son président a donc pris l’initiative de prendre seul les décisions alors même que ni les statuts de la Fédération béninoise de football ni le code électoral ne le prévoyaient ». On aura observé l’utilisation du conditionnel avec une tournure impersonnelle qui dit tout : « il semblerait aussi que… » Une institution de cette envergure qui, dans une correspondance officielle emploie le mode de la conjecture et de la rumeur…Elle s’appuie officiellement sur la rumeur et les ragots pour donner un verdict. Est-ce bien la FIFA que je connais ?
Beaucoup ont pensé que, pour se rabaisser à un palier aussi bas, il a fallu que des mains obscures ici à Cotonou inspirent l’institution de Zurich. Ce qui soulève des interrogations graves sur les manœuvres en cours. Ce qui nous plonge également dans les méandres d’une guerre impitoyable qui se mène pour la conquête d’un perchoir juteux.
Il est donc difficile de croire que la situation actuelle permettra de sortir le football béninois de l’ornière. Les marchandages en cours ne feront qu’une chose : lier les mains aux futurs responsables tenus dès lors de satisfaire leurs alliés de circonstance par les mêmes manœuvres dont les résultats sont connus d’avance. Elles permettront à X ou Y de remporter la partie alors que les maux iront de Charybde en Scylla. Ils s’aggraveront en effet, dans un contexte où le sport roi béninois a plus que jamais besoin d’un nouveau souffle.
Frappée de plein fouet par une longue crise de leadership, la Fédération béninoise de football a plongé les amateurs du cuir rond dans le plus total des désarrois. Championnat sans grand enjeu, stades vides, sponsors désillusionnés et joueurs désœuvrés, voilà le visage peu amène de ce football.
Ce triste tableau est même illustré par deux éléments majeurs. Le premier a eu lieu en juin dernier lors du match Algérie-Bénin qui a vu s’envoler tous les rêves de qualification du Onze national. Sur le stade Charles de Gaulle de Porto-Novo, les Fennecs ont déployé les affiches publicitaires de leurs sponsors. En arabe. On se serait cru à Alger ou Oran. Aucun panneau publicitaire béninois. C’est le signe que notre championnat national a perdu de son intérêt le plus élémentaire pour les annonceurs.
Deuxième fait marquant, l’affluence remarquable des Béninois sur les matches des championnats européens. Pendant qu’ils désertent massivement les stades de leurs pays, les Béninois se satisfont du beau jeu développé ailleurs. C’est la sublimation d’un désir inassouvi.
Ce que l’on tente d’ignorer, c’est qu’en mettant en place le même type d’organisation ayant permis au foot européen d’être à ce niveau de perfection admirée de tous, les dirigeants sportifs béninois y auraient à gagner deux ou trois fois ce qu’ils empocheraient aujourd’hui sur la base des manœuvres abjectes.
Car tout le monde le sait, c’est moins pour la défense du football béninois que pour les milliards que l’Etat y déverse en subventions plus ou moins opaques, que les tenants des deux camps se battent. Mieux que vous et moi, ils savent comment les frais d’hôtel minorés, les billets d’avion négociés, les primes de matche partagées avec les joueurs ou encore les frais de sponsoring détournés, permettent à quelques-uns de s’enrichir au-delà de toute imagination.

Par Olivier ALLOCHEME

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