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Le triomphe de la vérité

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Pour une meilleure prise en charge des jeunes: Le bilan des nombreux programmes de promotion d’emploi à la loupe


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Francoise AssogbaLa question de l’emploi des jeunes reste préoccupante au Bénin. En dépit des efforts déployés dans ce sens ces dernières années, avec à la clé plus de 30.000 emplois créés depuis 2006, beaucoup de jeunes diplômés attendent désespérément leurs premiers jobs. Lumière sur les grandes mesures déjà prises et mises en œuvre et celles recommandées par plusieurs études.

Le chômage a connu une évolution ascendante depuis 2007 au Bénin en passant de 0,7% en 2007 à 2,6% en 2011, selon l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique. Mais, déjà, à son avènement au pouvoir en 2006, le gouvernement de Boni avait pris les taureaux par les cornes, en initiant plusieurs programmes et actions pour promouvoir l’emploi des jeunes. D’après un document officiel, la mise en œuvre de ces initiatives a permis de favoriser aussi bien l’emploi salarié que l’auto-emploi sans oublier les emplois indirects temporaires ou permanents. Une estimation rapide, avec les données disponibles, montre que, plus de 30.000 emplois ont été crées par les initiatives publiques en faveur de l’emploi recensées. Facilitation de l’installation des diplômés des écoles d’agriculture, des techniques et des centres universitaires professionnalisés ; accompagnement des conducteurs de taxi-motos et les vendeurs informels d’essence dans leur reconversion dans leur métier originel ou vers d’autres activités ; renforcement de l’octroi de bourses de recyclage aux artisans et la facilitation de leur installation sont autant de mesures spécifiques qui ont été prises et mises en œuvre ces dernières années. On ne saurait occulter non plus, l’instauration d’une fiscalité souple pour les jeunes qui s’engagent dans l’entreprenariat ou les reconvertis du système informel ni la réduction des coûts salariaux et non salariaux des entreprises ayant embauchés de jeunes lycéens primo demandeurs d’emplois et ceci en créant un Smig pour les jeunes primo-demandeurs d’emplois et en exemptant de cotisations sociales et d’assurance maladie les entreprises ayant recruté les jeunes primo demandeurs d’emplois pendant deux (02) ans. La promotion de l’approche Haute Intensité de Main d’œuvre dans les secteurs les plus créateurs d’emplois au Bénin, était également au cœur des actions menées. Le coût de la mise en œuvre des mesures proposées s’élève à 198,08 milliards FCFA.
Plus de 30.000 emplois créés depuis 2006
En matière d’emplois créés par lesdites mesures, une évaluation des programmes Anpe (Agence nationale pour la promotion de l’emploi) et du Fnpeej (Fond national pour la promotion de l’entreprenariat et l’emploi des jeunes) indique que 9.182 emplois ont été créés dont plus de 63% sont des stagiaires ou bénéficiaires de programmes de renforcement de capacités au niveau de l’Anpe. Les emplois créés sont notamment des emplois indépendants (auto-emploi). En ce qui concerne les emplois créés à l’aide de mesures indirectes, il faut citer, entre autres, les recrutements effectués par les ministères en charge de la fonction publique, de la défense nationale et de l’agriculture. Les données disponibles ne permettent pas de faire un point exhaustif. Cependant, une estimation rapide montre que près de 15.000 emplois salariés ont été crées depuis 2006 par les initiatives recensées. Au total, plus de 30.000 emplois ont été crées depuis 2006 par les différentes initiatives publiques, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Les évaluations de ces initiatives dispersées dans la plupart des ministères montrent que les résultats mitigés notés viennent de la multiplicité des mesures pour un même groupe cible. Malgré les progrès enregistrés, le rythme de création des emplois reste insuffisant par rapport à la demande. Ce qui provoque une hausse du taux de chômage, font remarquer les études effectuées.

De nouvelles propositions pour le BéninSoumanou Alassane
Bâtir la politique de promotion de l’emploi sur l’auto-emploi, la création et le développement des petites et moyennes entreprises. Telle est l’une des nouvelles propositions fortes faites au Bénin. Selon les chiffres du Ministère en charge de l’enseignement supérieur, pour les seules années 2009 et 2010, l’effectif des diplômés sortis des centres de formation publics et privés se chiffre à environ 20.000 par an. Il est donc crucial d’orienter la formation académique et universitaire vers l’entreprenariat en prenant les mesures appropriées pour créer un environnement favorable aux affaires au Bénin, soulignent les mêmes études. Comme autres propositions pour la promotion de l’emploi, l’on insiste sur la nécessité de faciliter l’installation des diplômés des écoles d’agriculture, des lycées techniques et des centres universitaires professionnalisés ainsi que l’accompagnement des conducteurs de taxi-motos et les vendeurs informels d’essence dans leur reconversion dans leurs métiers originels ou vers d’autres activités. Pour ce cas, par exemple, il est proposé de créer un programme spécial pour aider les vendeurs de Kpayo et des zémidjans à retourner à leurs métiers d’origine ou à se reconvertir dans d’autres activités. Une fiscalité souple pour les jeunes qui s’engagent dans l’entreprenariat ou les reconvertis du système informel est également conseillée. Une autre proposition de mesure faite vise à impliquer les milieux professionnels et surtout le secteur privé dans l’élaboration des référentiels de formation, la formation et l’évaluation des apprenants. Si une enquête de la Banque Mondiale sur le Bénin en 2009, révèle qu’environ 28% des entreprises béninoises offrent des formations professionnelles complémentaires aux jeunes recrutés pour les mettre à niveau, la mesure proposée ici permet d’améliorer leur employabilité. « Le succès des mesures proposées dépendra de l’engagement du Gouvernement et de tous les acteurs. Il est nécessaire que la création d’emplois pour les jeunes devienne l’objectif ultime de la politique économique afin de réduire substantiellement et durablement le chômage, le sous-emploi et la pauvreté », conclut l’une des études consacrées à cette question.

Christian Tchanou

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