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Le triomphe de la vérité

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Mouvement anti-révision: Gaston Zossou assigné à résidence hier


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102_33401er août 2013. Il est environ 11 h45 mn. Nous sommes au quartier Vêdoko, non loin du domicile de Gaston Zossou, l’ancien ministre de l’ex président de la République, Mathieu Kérékou. Pas de voie pour accéder à la rue qui mène chez lui. Toutes les entrées sont barricadées. Des fouilles minutieuses s’opèrent par des forces de sécurité munies de leurs armes. Gendarmes, Compagnies républicaines de sécurité (Crs), et militaires étaient mobilisés pour l’opération. Au moment où certains circulaient, d’autres procédaient au contrôle de tout véhicule voulant accéder à la rue. Les populations fortement mobilisés n’en revenaient pas. « Nous ne savons pas ce qui se passe depuis le matin » déclare une dame du quartier. Tous étaient sous la frayeur de voir les forces de sécurité mener une action d’arrestation. Mais quelques minutes après, elles se replient vers leurs véhicules disposés à la sortie du domicile de Gaston Zossou. Il sonnait déjà 12h15, quand nous nous sommes rapprochés du domicile dont le 1er étage était rempli de monde. Dans le groupe, l’honorable Eric Houndété, Orden Aladatin, Joël Atayi Guèdègbé, Urbain Amègbédji, des avocats tels que Joseph Djogbénou, Vlavonou-Kponou Elie, Yaya Pognon et le Bâtonnier Cyrille Djikui et bien d’autres. Parmi eux, quelques uns en tenues rouge. Tous observent les forces de sécurité qui sont remontées dans leurs véhicules. Quelques instants après, ils reçoivent le soutien de l’honorable Saka Fikara qui fait son entrée sur les lieux. Le député fait un tour vers les siens, s’imprègne de la situation. Il redescend constater la forte mobilisation des forces de sécurité. « Ils sont aussi nombreux ? » s’interroge le député. De leur côté, les forces de sécurité montent dans leurs véhicules. L’hymne national retendit dans le rang des amis de Gaston Zossou, accompagnés par la population. La victoire a été chantée jusqu’au départ des agents de sécurité, aux environs de 13 heures. Dans le rang des populations, il nous a été confié que les artisans du mouvement ‘’Mercredi rouge ‘’ se prépareraient à perturber la célébration de la fête qui se tenait à la place de l’Etoile rouge.

Le rouge se renforce, du soutien pour Zossou
Une fois le calme revenu après le départ des forces de sécurité, nous sommes montés vers les supposés « fauteurs de troubles à l’ordre public ». Dans le salon, le ministre Gaston Zossou confortablement assis dans un fauteuil reçoit les félicitations des nombreux amis venus à son secours. Vêtu de rouge jusqu’au téléphone portable qu’il avait en main, le citoyen confie. « J’ai été réveillé ce matin par ma sœur, qui séjourne en ce moment avec moi, me disant qu’il y a des gens en armes qui sont montés à l’étage et qui sont entrés dans notre appartement en dépit de sa présence. Un instant après, ils sont redescendus. C’est là, qu’il y a eu autour de la maison un siège qui a duré d’avant 6 heures du matin jusqu’à ce moment où il sonne 13 heures. Ils étaient environs 200 personnes en armes autour de mon domicile. Mais rien ne m’a été signifié. On ne m’a pas dit ce qu’on soupçonne. C’est un fait que j’ai constaté et qui a troublé ma famille et qui a traumatisé mes enfants ». Il confie que Me Zakari Sambao a été interpelé par la police et gardé pour l’heure au commissariat. Pour Me Joseph Djogbénou, « ce qui se passe est une restriction arbitraire de liberté. C’est la violation du domicile de monsieur Gaston Zossou. C’est la violation de la liberté d’expression ». Très remonté par la situation, le député Saka Fikara promet envahir le mercredi prochain, la ville de Porto-Novo de rouge. « Boni Yayi sera obligé de prendre une loi pour interdire le port du rouge, sinon, nous allons envahir Porto-Novo » précise t-il. Dans le rang des militants du mouvement présents sur les lieux, « c’est de la publicité que le Chef de l’Etat fait pour le mouvement ‘’Mercredi rouge’’ quand il envoie des forces de sécurité nous arrêter ». Mais l’occasion sera pour Gaston Zossou d’offrir plus de tee-shirt rouge à qui voulait.

Réactions de quelques protestataires

Eric Houndété, député : « Nous ne voulons pas Gaston Zossou enlevé comme un autre Dangnivo »

Qu’est ce qui justifie votre descente chez l’ancien ministre Gaston Zossou ?
J’ai des difficultés savoir ce qui s’est passé ou pourquoi ça s’est passé. Seulement que j’ai vu une horde de policiers, de gendarmes et de militaires  qui ont assiégé ce 1er août 2013 la rue du  ministre Gaston Zossou, membre de l’Union fait la Nation (UN), et artisan du « Mercredi Rouge ». Donc ayant reçu l’information, nous nous sommes déplacés sur les lieux pour savoir  ce qui se passe.

Qu’est ce qui s’est alors passé ?
Ce que nous avons vu, c’est la présence de cette horde de policiers sans que nous ne sachions vraiment  la raison de leur présence. Mais vous comprenez avec nous qu’on est dans un pays de terreur où il faut terroriser tous ceux qui osent dit non, persécuter tous ceux qui osent dire que ça ne va pas. Or tout le monde sait que ça ne va pas. Ils sont là depuis 6 heures du matin. Donc ils ont soupçonné que le monsieur allait se réveiller en sous-vêtements rouge et tee-shirt rouge.  En tout cas, je n’en sais rein. Seulement qu’on nous a dit que le port du rouge est interdit aujourd’hui.

Que nous réserve cette lutte?
Demandez au Chef de l’Etat et à sa police, qui n’est plus une police républicaine.

Orden Aladatin, membre de ‘’Alternative citoyenne’’: « Certains de nos amis ont été fouillés et conduits au commissariat »

Dites-nous ce qui se passe actuellement dans cette rue qu’habite l’ancien ministre Gaston Zossou où vous êtes ?
Nous étions à la maison quand nous avons reçu des messages selon lesquels le ministre Zossou a été assiégé. Et très vite, nous sommes venus nous même voir ce qui se passe. Une situation que nous ne comprenons d’ailleurs pas. Nous savons seulement que nous sommes arrivés voir Gaston Zossou qui nous confie que très tôt ce matin, des hommes armés sont rentrés chez lui et puis il y a une faction. Certains de nos amis ont été fouillés. On a par exemple vu dans le véhicule de  Me Sambaou, des affiches ‘’Trop c’est trop’’ qu’on avait publiées. Une plaquette qui est signée et qu’on a envoyée partout, même à la présidence. Donc il a été interpellé et sa voiture conduite au commissariat central. Ils ont fouillé d’autres personnes et ont relevé des noms. Et même l’entrée dans la rue était sur contrôle. On ne sait pas jusqu’à l’heure ce qui se passe. C’est plutôt ceux qui sont en faction qui pourront nous le dire.

Mais pourquoi, des citoyens sont en rouge, même un jeudi ?
Non, certains ont simplement pris leur tenue qui leur semblait le plus normal. Donc ils sont venus en rouge. Moi, vous ne me voyez pas en rouge par exemple parce que notre mouvement, c’est le ‘’Mercredi rouge ‘’. Si c’était mercredi, je serais venu en rouge. Maintenant,  comme Gaston Zossou est dans le mouvement, certains se sont dit que c’est peut-être à cause de ses opinions et sont venus en rouge.

Mais vous n’étiez pas invité pour assister à la fête nationale ?
Pourquoi invité ? Je ne suis pas député. Je ne suis rien. Je n’ai pas l’habitude de recevoir l’invitation. Je suis souvent la fête à la télévision comme tout citoyen. Cette année, on m’a empêché de la suivre. Si c’est pour le rouge, nos forces armées ont été en rouge pour couvrir le défilé. Mieux pourquoi, on a confectionné le drapeau national avec du rouge ? Mais le défilé s’est déroulé à la place de l’Etoile rouge, le chef de l’Etat est passé sur le tapis rouge. Et mieux, m’a-t-on soufflé, il a même porté une cravate rouge. Et qu’est ce qu’il veut de nous ?

Réalisation Emmanuel GBETO

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