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cet office a brûlé pour raison de court-circuit sous le regard impuissant de la population

Ces dernières années, au Bénin, les consommateurs de l’énergie électrique subissent, dans leurs domiciles et entreprises, de graves désagréments sur leurs appareils et même leurs factures de consommation.  Une enquête révèle que  les matériels d’installation sont, dans leur majorité, de mauvaise qualité.
Robert Mahoussi, agent de santé à la retraite, est nouvellement installé dans son appartement au quartier Zopa dans la commune d’Abomey-Calavi. En moins de deux (02) mois, il a vu les ampoules de ses installations électriques endommagées, son poste téléviseur calciné un soir du 15 février 2013. Et n’eût été le secours de ses enfants, tout son salon serait parti en fumée. Et bien avant, confie-t-il « je subis une baisse de tension fréquente de jour comme de nuit ». Tout comme Robert, Sosthène Kossou vit, lui aussi, à sa façon le martyre lié à l’énergie électrique. Seulement que, la situation qu’il vit présente une autre facette. Responsable de la buvette « Dj Molla » d’Akpakpa dont il a nouvellement ouvert une annexe au quartier Cocotomey dans la commune d’Abomey-Calavi, il a, lui aussi, exprimé le désagrément qu’il traverse à ce jour. Pour ce qui le concerne, son calvaire porte sur la hausse de ses frais de consommation d’énergie électrique. Ceci contrairement à ce qu’il a l’habitude de payer pour sa buvette sise à Akpakpa. « Je n’ai jamais payé au-delà de 50.000 Fcfa pour ma première buvette. Mais, c’est désolant de voir que la nouvelle me crée d’énormes soucis. J’ai déjà payé trois fois de suite pas moins de 100.000 Fcfa pour la Sbee ».

Des fils de fer à la place du cuivre dans les gaines

Le Directeur général de l’Agence béninoise de la métrologie et du contrôle de la qualité (Abmcq) lie la situation que vivent certains consommateurs au fait qu’ils font usage des câbles électriques en fil de fer pour les installations. Selon ses explications, les câbles vendus dans certaines boutiques et marchés ne sont plus de bonne qualité. D’après les enquêtes techniques effectuées par des équipes de l’agence, il ressort que ce sont des objets similaires qui sont à la place du cuivre. « Le phénomène consiste à mettre du fil de fer en lui passant une couche de cuivre qu’on met dans la gaine », dénonce Loukoumanou Osséni. « Les gérants essayent de trouver les emballages vides des sociétés qui font des câbles de bonne qualité dans lesquels, ils mettent leurs mauvais produits », a-t-il poursuivi. L’usage de ces matériaux dans la construction ou les installations électriques fait que la consommation de l’énergie électrique augmente pour certains. « C’est le même phénomène qui crée les incendies répétés dans les ménages et services », avoue l’Abmcq. Un fait que confirme, Moïse Boco, ingénieur en informatique industrielle et maintenance, qui pense que, « les matériels de construction sont, de plus en plus, de qualité douteuse ». Des propos enrichis par Jean Sogbossi, agent de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). C’est quand les câbles chauffent qu’ils font plus tourner le compteur. Et, par conséquent, cela conduit les consommateurs à payer plus cher en consommation électrique.

Les disjoncteurs et autres

Pour le chef service expertise et étude de l’Agence de contrôle des installations électriques intérieures (Controlec), Ferdinand Agossou, les clients ne vont pas valider leurs schémas électriques. Ils utilisent des disjoncteurs de mauvaise qualité. Et même si le matériel est de bonne qualité, au lieu d’utiliser des câbles de 5 millimètres cubes par exemple, ils mettent des câbles de 10 millimètres cubes. Ce qui explique les désagréments qui surviennent. Pour le technicien, « les fautes sont généralement liées aux installations ». Les clients ne prennent pas le soin de faire vérifier leurs matériels. « Le contrôle des matériels doit être en amont au dépôt du compteur. C’est ce qui sera bientôt en vigueur », informe-t-il. Du côté de la direction générale de la Sbee, le directeur général, Marius Hounkpatin se dit lui aussi peiné. Suite à des descentes effectuées par ses services compétents pour la vérification de la qualité des incidents, il ressort que la société n’est pas responsable des dommages, peut-être du côté de la facturation. Or, selon lui, lors d’une sortie médiatique sur le sujet, « 2 à 3% des cas au niveau de la facturation sont vérifiés. Ce que la Sbee corrige ». C’est donc dire que plus de 97% des cas de désagréments sont dus aux consommateurs même.

Emmanuel GBETO