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Le triomphe de la vérité

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Edito du 19 juin 2013: Au nom de Mandela


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Nelson Mandela « va très bien ». Ce message diffusé hier encore par les proches de l’ancien président sud-africain, rassure tous ses fans à travers le monde. Madiba est encore en vie, vivant pour perpétuer ce qu’il a représenté : la liberté.

               Près de deux semaines après son hospitalisation le 06 juin dernier dans une clinique de Pretoria, l’ancien pensionnaire de la prison ultra-sécurisée de Roben Island se remet lentement et sûrement d’une  pneumonie, provoquant partout l’immense espoir de  tous ceux qui croient à travers le monde qu’il sortira de ce énième combat contre la maladie. Car, malgré ses 95 ans, Nelson Mandela continue à inspirer des millions d’hommes et de femmes, de jeunes, d’enfants, d’adultes comme de vieux sur tous les continents. Rarement homme aura fait une telle unanimité sur la terre entière  au point qu’on peut oser le mot : Nelson Mandela est devenu une légende avant même de quitter cette terre.

               C’est qu’il a donné de lui-même avec une incroyable générosité  pour la cause de la liberté de l’homme, en laissant avant sa mort un héritage impérissable. Vingt sept années d’une vie en prison au nom de la liberté !!! Son combat pour la paix et la justice cristallise celui de tous les assoiffés de paix et de justice dans le monde. Comme sa lutte contre toutes les formes de bâillonnement, de racisme et d’intolérance a rendu possible l’avènement d’un monde d’égalité. C’est le fondement d’une modernité, celle de la citoyenneté universelle qui se propulse comme la perspective la plus pacifique de la terre. C’est aussi une invitation à renoncer aux haines identitaires et autres racismes étriqués qui sont à la source des déchirements d’aujourd’hui et menacent d’embraser nos Etats s’ils ne les embrassent déjà.

               D’avoir fondé cet humanisme transcendant les clivages, élève non pas Mandela, mais l’Homme   et tout Homme. Nous ne sommes donc point des bêtes de races, de religions, de condition sociale, mais des hommes et des femmes dont la valeur intrinsèque  s’arrache à cette seule aune. Pour comprendre cette avancée de la civilisation humaine, il suffit de remonter aux idéologies haineuses du vingtième siècle qui créèrent, par exemple, le nazisme et l’apartheid. Il suffit aussi de jeter un regard sur le jihadisme voyou de ces groupes ‘’d’illuminés’’ qui écument encore aujourd’hui le Sahel en osant porter le flambeau d’Allah.

P

aradoxalement, la nation arc-en-ciel où s’est mise en place cette évolution majeure de la conscience humaine est l’une de celles qui émargent sur la liste obscure de la xénophobie. D’après le Centre africain pour les migrations et la société, 140 étrangers ont été tués en 2012 en Afrique du sud et trois y seraient victimes de meurtre chaque semaine en moyenne. Il y a cinq ans, en 2008, une soixantaine d’étrangers avaient succombé à une vague de violence xénophobe créée par une jeunesse sans boussole. En février dernier,  le chauffeur de taxi MidoMacia, 27 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule deux heures environ après avoir été trainé dans les rues de Johannesburg  par des agents de police décidés à en finir avec lui du simple fait de son statut de travailleur étranger. Le jeune homme, qui avait émigré en Afrique du Sud à l’âge de dix ans, «n’avait jamais posé de problème dans la population et était toujours prêt à rendre service», a témoigné une voisine sur un média local. Tous les étrangers redoutent l’après-Mandela dans un pays en quête de nouveaux repères.

               L’Afrique du sud post-Mandela est frappée d’un gros point d’interrogation. Taux de chômage en hausse, violence endémique, creusement inquiétant des inégalités sociales, les chiffres du mal-vivre s’y accumulent de façon vertigineuse.

               Et c’est dans ce décor plutôt obscur que le presque demi-dieu Mandela rappelle à tous l’urgence du relèvement et de la relance économique. L’échec de l’ANC serait, en effet, d’autant plus humiliant qu’il symboliserait l’échec des Noirs incapables de gérer l’héritage rutilant légué par le régime de l’apartheid sur le front du développement économique.  Vaste paradoxe, s’il en fût…

               Célébrons malgré tout Nelson Mandela, l’Africain-Icône, l’homme qui nous donne fierté, dignité, responsabilité ! Gageons qu’il plaise à Allah de lui offrir la grâce de la longévité pour que s’illumine sur la terre l’humanisme qu’il a fondé : pour l’Homme.

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