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Karim da Silva
Le président de la république, Boni Yayi n’a pas tari d’éloges, le samedi 15 juin dernier à l’endroit du président Conseil des Sages de la ville de Porto- Novo, le doyen Karim Urbain da Silva à l’occasion de l’inauguration du panthéon négro et africain fondé par ce dernier. Pour le chef de l’Etat béninois, l’heureux du jour a posé un acte impérissable. L’ancien président de l’Union Africaine, profitant de l’aubaine qui lui a été faite, a exhorté ses compatriotes à l’union. Il a ainsi ‘’ renvoyé’’ les uns et les autres à l’esprit panafricaniste prôné par l’ancien président ghanéen Kwame N’Krumah et bien d’autres figures emblématiques du continent.
Lire un extrait de ses propos
« (…) Je suis venu ici pour saluer l’œuvre de notre très cher Urbain Karim da Silva. J’ai tenu à être présent à cette cérémonie à cause de son importance. (…). Cher doyen, je crois que votre œuvre est une œuvre salutaire. Pour ériger ce panthéon, notre cher doyen n’a demandé l’avis de personne. Il ne m’en a pas parlé. Il n’a demandé de l’aide à personne. Ni à l’Etat. S’il l’avait fait, je l’aurais su, vous auriez su parce que tout ce que l’Etat fait passe par le conseil des ministres et par un communiqué. Je crois que c’est un message fort qu’il est en train de lancer. Il faut absolument lui dire qu’il a sa vision et qu’il est temps de renforcer le rôle de la capitale de notre pays pour abriter ce panthéon. Je crois que ce panthéon nous renvoie au temps de l’esclavage. Ce panthéon nous renvoie à la mémoire de nos chers parents, nos aïeux qui ont été déportés et qui, aujourd’hui, font le bonheur de leur continent. (…) Une fois encore, je dis merci au doyen Urbain Karim da Silva. Pour moi, il rentre dans l’immortalité parce qu’il place notre capitale dans l’immortalité ; il a posé un acte impérissable. Tout ceci renvoie à la responsabilité de tous et de chacun. (…), à l’appel du panafricanisme de Kwame N’krumah. Ce n’est pas à travers les bombes qu’on peut instaurer la démocratie. La question de l’unité de l’Afrique est le préalable pour notre marche vers l’émergence. Il faut dans tous les pays du continent africain, non seulement l’unité nationale mais aussi la bonne gouvernance. Il faut retourner à la vision de ces grandes figures dont on parle aujourd’hui. L’Afrique doit s’unir avant même les mesures d’accompagnement. Il nous faut la renaissance africaine. Nous devons consolider nos efforts. (…) Les Européens ont réussi à désigner quelqu’un qui parle en leur nom. Les chefs d’Etats européens sont parvenus à désigner quelqu’un qui parle en leur nom. Mes chers compatriotes, progressivement l’Europe est en train de devenir une seule nation. La question de l’unité est fondamentale pour notre continent. Je crois que le Bénin doit aller dans ce même sens. Retournons à nos valeurs ; aux valeurs de ceux qui étaient. Je crois que c’est de ça qu’il s’agit. Notre doyen Urbain Karim da Silva est en train de poser un acte qui vient consolider ce que nous avions décidé. (…) Avec la consolidation de l’unité et la bonne gouvernance, je crois qu’on peut aller de l’avant. Notre continent africain a une expérience grande et une richesse géologique impressionnante. Chaque fois, nous découvrons les ressources minières, les ressources pétrolières. En 2020, nous serons le continent le plus peuplé. Pour profiter de nos richesses, nous devons nous unir et pour s’unir, nous devons retrouver les textes de Kwame N’Krumah. (…) Aucune nation ne peut aller à la prospérité si elle tourne dos à sa culture. Allons-y chers compatriotes ! Et mettons en place l’unité nationale. Ensembles, nous sommes plus forts puisque nous sommes plus forts, nous allons bâtir un Bénin nouveau. »
Propos recueillis par Esckil AGBO
