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Entretien avec Abdoulaye Bio Tchané : « La croissance économique du Bénin est beaucoup moins élevée que 5,4%»


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Le Président Abdoulaye BIO TCHANE

Le Président Abdoulaye BIO TCHANE

A l’issue de sa visite à Radio Tokpa, Abdoulaye Bio Tchané a confié ses impressions aux journalistes. A l’occasion, il a donné son opinion sur divers sujets d’actualité, notamment en ce qui concerne la croissance économique dont les chiffres qu’il détient sont, selon lui, en deçà de ceux annoncés par le gouvernement. C’est pourquoi, il appelle, par-dessus tout, à la bonne gouvernance des affaires de l’Etat afin de sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

 L’Evénement Précis : Quelles sont vos impressions à l’issue de cette visite ?

Je constate ici qu’il y a un personnel féminin largement représenté et je vous félicite pour l’effort. Je suis venu ici ce matin pour vous exprimer à vous tous et notamment à la direction générale ma compassion et ma sympathie pour ce qui est arrivé ici. Vos installations techniques ont été frappées par la foudre d’après ce que j’ai appris. C’est cela surtout qui m’a amené et j’ai été heureux de constater comment cette radio fonctionne ainsi que d’autres radios internationales que j’ai visitées, à l’extérieur de ce pays. Je voudrais à cette occasion inviter tout le monde à la bonne tenue de cette radio. Si je suis venu, aussi, c’est parce que c’est une radio qui est bien connue à Cotonou et que j’écoute souvent. Et c’est pour moi, donc, l’occasion de vous dire mes félicitations pour l’excellent travail qui est fait tous les jours. Et je suis heureux de constater que, parfois, le personnel qui contribue à cela, est un personnel dynamique et encore, une fois, mes félicitations.

Monsieur Abdoulaye Bio Tchané, quelle analyse faites-vous de l’actualité politique nationale, avec notamment l’élection du président de la Cour constitutionnelle ?

Je voudrais d’abord profiter de votre micro pour dire mes félicitations aux nouveaux conseillers de la Cour constitutionnelle. Et surtout mes félicitations au président Holo que je connais personnellement et qui est un juriste de premier plan. C’est sans doute que, s’il met la compétence qu’on lui connait à bonne contribution, les Béninois ne pourront qu’en profiter. Je profite aussi pour féliciter son vice président, monsieur Kora Yarou Zimé, que je connais également, pour lui dire que les Béninois attendent de cette cour qu’elle dise le droit et soit à leur service.

Quel est désormais votre avenir politique au Bénin ?

Mon avenir politique, c’est celui de tous les jours, c’est celui de servir les Béninois comme je le fais déjà. Vous savez, pour moi, je l’ai dit et je le redis ici, la politique, c’est le développement. C’est comment nous contribuons tous les jours à servir les Béninois, à les assister, à les conseiller sur ce qu’ils font. A le dire aussi bien sur le plan personnel, privé, communautaire que national. C’est cela ma contribution et cela aussi mon avenir.

Que pensez-vous de la prorogation du mandat des maires?

Ce que je peux dire, c’est que j’ai pris acte comme beaucoup de Béninois de cette décision de l’Assemblée nationale. C’est clair que comme beaucoup d’autres, je regrette que cette prorogation n’ait pas de terme. Est-ce que ça veut dire que les maires ou les conseillers municipaux sont là de manière indéterminée ? C’est une décision à moitié bonne. Je pense que ce que nous allons souhaiter ici, puisque c’est une décision liée à la révision de la LEPI, c’est que tout soit mis en œuvre pour que les élections municipales et communales se passent bien. C’est l’une des rares fois que je vois la prolongation de leur mandat sans terme. Et j’espère que ce n’est pas un précédant pour les prochaines élections.

Monsieur le président, il a été constaté qu’après les élections de 2011, votre visibilité sur le terrain a été réduite. Dites-nous, est-ce une retraite ou une stratégie ?

Non, il y a une période pour la campagne. On ne peut pas être en campagne tous les jours. Et comme je vous l’ai dit tout à l’heure, pour moi, la politique, c’est le développement. Et sur ce plan, je suis à côté des Béninois. Je suis à leurs côtés tous les jours. Là aujourd’hui, je suis avec vous. Demain, je serai ailleurs dans une autre communauté, dans une commune, dans un arrondissement ou dans un village. J’étais, par exemple, à Lokossa et à Adja-Ouèrè il n’y a pas longtemps. Malheureusement, je n’ai pas une radio ou une télévision à ma disposition pour couvrir mes activités quotidiennes. La politique, donc, c’est la proximité. C’est le petit conseil que je peux apporter à quelqu’un.

En tant que financier, quelle analyse faites-vous de l’actualité économique béninoise ?

Vous le savez très bien, vous êtes à Dantokpa ici, ce n’est pas à vous que j’apprendrai que la situation économique est morose. Ce n’est pas à vous que je dirai que les Béninois se plaignent de la cherté de la vie. Ce n’est pas à vous que je dirai que les jeunes se plaignent du chômage et en particulier les jeunes étudiants et les jeunes diplômés qui sont nombreux sans emploi. Ce n’est pas à vous que je dirai non plus que la campagne agricole s’est très mal passée pour les producteurs. Donc, il y a une situation économique extrêmement difficile. Ce n’est probablement pas la faute au gouvernement. Mais c’est aussi au gouvernement de prendre les mesures pour qu’il y ait du mieux. La seule chose que je peux déplorer, c’est cette propagande qui laisse croire que la situation économique est bonne. Dire que la croissance économique est de 5,4%, ce n’est pas juste. Elle est beaucoup moins élevée. Elle est parmi les plus faibles de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Et elle est peut-être même l’une des plus faibles en Afrique et notre effort doit être de faire en sorte que les Béninois en prennent conscience parce que c’est leur travail qui peut amener une croissance plus élevée et la motivation.

Quelles sont vos propositions pour les Béninois et pour le gouvernement pour pouvoir faire face à la situation?

Pour les Béninois, je dois dire qu’il faut travailler davantage. Il faut mieux s’organiser. Travailler davantage, je crois que c’est trop dire, parce que je sais que beaucoup travaillent déjà de trop et ne sont pas suffisamment rémunérés. Pour le gouvernement, il n’y a pas d’autre recommandation que de dire qu’il faut engager les bonnes reformes et être consistant sur ces reformes. Il faut améliorer la gouvernance. Et quand on a dit ça, derrière il y a beaucoup de chantiers qu’il faut conduire, également les entreprises. Comment faire pour que les entreprises nationales se sentent de plus en plus à l’aise pour qu’elles puissent recruter ; parce qu’elles peuvent gagner des parts de marché aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nous avons une agriculture qui peut être plus prospère qu’elle ne l’est aujourd’hui à la seule condition que les reformes, dans ce secteur-là, s’attaquent aux vrais sujets. On peut mettre de l’argent dans l’agriculture comme dans d’autres secteurs sans avoir les résultats parce qu’on ne s’attaque pas aux vrais sujets. C’est un peu ces recommandations que je peux faire.

Propos recueillis par Olivier ALLOCHEME

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