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Les Ecureuils du Bénin
Les Algériens sont venus battre les Ecureuils dans une enceinte de Charles de Gaulle semblable à un cimetière. C’était comme à l’entrainement face à une équipe béninoise totalement dépassée par les événements. Neuf millions de Béninois n’ont que leurs yeux pour pleurer.
Les Ecureuils et le Fennecs se sont donné rendez-vous hier au stade Charles de Gaulle de Porto Novo. Contraintes à la victoire, ces deux équipes ont abordé la rencontre avec beaucoup de sérieux. Ainsi, il a été noté le respect strict des consignes des deux entraineurs, Amoros pour le Bénin et Halhilodzic pour l’Algérie. Ce faisant, les deux équipes refusent de se découvrir dès l’entame de la partie. C’est dans cette atmosphère de méfiance qu’à la 5ème minute de jeu, Stéphane Sèssègnon, plein axe, reçoit une balle déviée de la tête par Rudy Gestede. Le capitaine des Ecureuils contrôle son cuir, tente d’éliminer des adversaires pour s’ouvrir le chemin des buts. Ce qui ne lui a pas réussi puisque sa frappe a été contrée par Madjid Boughera. Quelques minutes plus tard, le même Sèssègnon entreprend une combinaison avec Jodel Dossou qui lève trop sa frappe. On jouait, en ce moment, la 8ème minute. Les Fennecs laissant passer cette phase contrôlée par les poulains de technicien français, Manuel Amoros, vont se mettre aussi dans la danse pour se porter aussi vers l’attaque. A la 12ème minute, alors que les défenseurs béninois sont battus suite à une balle plombée dans leurs dos, c’est Guillaume Bèmènou qui réussit à la mettre en corner. C’était la première grosse alerte sur le camp béninois. Alors, les Algériens se font menaçants. Mais, la défense béninoise se ressaisit au plus vite. Nana Nafiou Badarou qui fêtait sa première sélection et Jordan Adéoti se montrent intraitables, obligeant l’attaque algérienne à déjouer. Pour les supporters, le Bénin est bien parti pour créer la surprise. Des applaudissements fusent de partout. Les Ecureuils gardent toujours le contrôle. Pascal Angan et Djiman Koukou dans l’entre jeu béninois touchent un nombre incalculable de ballons.
Les Fennecs trop fort pour les Ecureuils
Mais, les Fennecs Medjani, Soudani, Belkalem et même le gardien Mbolhi, plus expérimentés s’activent pour annuler les tentatives des Béninois. Il a fallu attendre la 31ème minute pour voir l’une des nombreuses balles envoyées dans la défense algérienne se transformer en une véritable occasion de but transformée par Rudy Gestede qui a sauté plus haut que tout le monde sur le centre de Stéphane Sèssègnon. 1-0, les supporters croient davantage à la victoire. 3 minutes plus tard, Stéphane Sèssègnon, stimulé par l’ouverture de la marque, oublie ses partenaires d’attaque et tente une percée dans le camp adversaire qu’il a conclue d’une belle pointue. Mbolhi veillait au grain qui détourne le cuir en corner. Tout le stade se lève pour ovationner les gestes du milieu béninois et du gardien algérien. De quoi rassurer encore plus les supporters béninois qui ne pouvaient se passer de féliciter le capitaine. La tension monte. Les Fennecs obligés de revenir à la marque jouent désormais rapide. Les Ecureuils qui sont tombés dans la facilité reculent et laissent venir l’adversaire. Une tactique qu’ils vont payer en concédant l’égalisation à la 37ème minute du jeu. Nana Nafiou et Adéoti manquent de communication sur une balle offrant l’opportunité à Islam Slimani de lober tranquillement Bèmènou qui a eu du retard dans sa sortie.
1-1, tout est à refaire pour les Ecureuils.
Sonnée, la défense béninoise commence à perdre ses repères. Elle multiplie les fautes. Et c’est d’ailleurs sur l’un de ces coups francs que Sofiane Feghouli sert Saphir Taider libre de tout marquage.
Les supporters algériens en liesse au stade Charles De Gaulle de Porto Novo
Ce dernier, seul face au but vide, puisque Bèmènou, une fois encore est battu, place sa tête à la 43ème minute. Le Bénin est désormais mené 2-1. C’est sur ce score que la mi-temps est intervenue. Au retour des vestiaires, les Ecureuils annoncent les couleurs et montrent toute leur volonté de revenir à la marque sans réussite. Les Algériens, désormais aux commandes, jouent bien le coup. Ils tentent des balles placées. Ce qui a amené Nana Nafiou, pris deux fois de vitesse, à concéder des fautes sur ses vis-à-vis. C’est ainsi qu’à la 66ème minute, il a écopé d’un second carton jaune, synonyme d’expulsion. A dix contre 11 désormais, les Béninois ne reviendront plus dans le match malgré les remplacements effectués par Amoros. Avec pratiquement zéro occasion, hormis celles de Razack Omotoyossi à la 70ème et de Sèssègnon à la 74ème minute, les Ecureuils vont encaisser un 3ème but qui est venu sceller définitivement leur sort. Pascal Angan trop sûr de lui tout au long de la rencontre se fait chiper le ballon dans la moitié du terrain du Bénin par Nabil Ghilas qui passe Didier Sossa avant d’ajuster Bèmènou à la 78ème minute. 3-1. Ainsi, le Bénin dit définitivement adieu au mondial Brésil 2014. L’Algérie, par contre, conserve sa 1ère place avec 9 points +7. Les neuf millions de Béninois n’ont que leurs yeux pour pleurer face à cette nouvelle défaite.
Anselme HOUENOUKPO
