.
.

Le triomphe de la vérité

.

Accusé d’avoir gardé le silence sur les malversations à la Sonacop: Dieudonné Lokossou réagit


Visits: 2

Dieudonné-Lokossou

Dieudonné-Lokossou

« Je ne suis pas cosignataire des chèques »

Soupçonné d’avoir gardé le silence suite à la gestion faite de la SONACOP par son ancien directeur général, Expédit Houéssou, pendant qu’il occupait le poste de secrétaire général du Syntra-Sonacop, Dieudonné Lokossou sort de ses gongs. A l’occasion d’une sortie médiatique effectuée hier mardi 14 mai, l’ancien secrétaire général du Syntra-SONACOP s’est expliqué. Dans son intervention, Dieudonné Lokossou, actuel secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), confesse, qu’il n’est nullement mêlé à cette mauvaise gestion. Car, ajoute-t-il, « quand on lui interdit de faire, il te contourne et fait ». Dans cette affaire de mal gouvernance où il estime avoir fait de son mieux pour réduire les malversations, Dieudonné Lokossou se livre et déclare. « Je ne suis pas cosignataire des chèques. Si ma responsabilité était prouvée qu’on m’interpelle ». Par ailleurs, le syndicaliste pense que la faute est au Chef de l’Etat qui n’avait pas, très tôt, saisi le dossier au moment où son bureau syndical manifestait. Dans tous les cas, Dieudonné Lokossou pense qu’Expédit Houéssou doit répondre, conformément aux textes en vigueur, des faits mis à sa charge. A cet effet, il a souhaité que, pour la suite des événements, la justice fasse son travail, ‘’puisqu’avec tous les éléments à charge, il est évident qu’on ne doit pas s’arrêter là ».

 

 

Lire l’intégralité de la réaction de l’ancien secrétaire général du Syntra-Sonacop sur la télévision Canal 3

                                                                                        

Le rapport de l’IGE révèle des malversations dans la gestion du Directeur général de la Sonacop. Comment avez-vous réagi face à cette nouvelle ?

Ce ne sont pas les secrétaires généraux des syndicats qui nomment les directeurs généraux à la tête des sociétés d’Etat. C’est le gouvernement, le Président de la République qui prend sur lui la responsabilité de nommer les directeurs généraux à la tête des sociétés. Et tel est le cas du directeur général, Expédit Houéssou. Et je pense qu’avant de nommer quelqu’un à ce perchoir, on maîtrise bien les capacités morales, intellectuelles et managériales de l’intéressé.

Mais, comment réagissez-vous par rapport à tout ce qui se passe aujourd’hui à la Sonacop SA ?

Ce qui se passe n’est pas nouveau. C’est connu et en son temps, j’ai dit un certain nombre de choses au directeur général. Ce que des collègues, travailleurs, le syndicat et même celui qui m’a remplacé savent. Je suis allé à la retraite le 1er janvier 2013. Et à partir même du 22 janvier, j’ai même fait précipitamment mon congrès parce que c’est en juillet qu’on doit le faire pour passer la main. Donc, il y a neuf (09) chefs d’accusation. Je ne sais pas ce que vous m’attribuez. Mais ce que je voudrais dire par rapport à cette gestion-là, ça a été réellement un scandale. Entre deux exemples, la réfection ou la location de l’endroit où le directeur général a décidé de transférer le centre de production des tickets valeurs, je le lui ai refusé. Je lui ai dit, « Dg ce que vous faites, doit se décider en conseil d’entreprise où il a y des directeurs ».

Pourquoi n’avoir pas organisé des manifestations comme vous saviez si bien le faire pour dénoncer cela ?

Attendez ! J’ai organisé des assemblées générales. J’ai discuté et dit que ce n’est pas bon cette manière de gérer. Car, nous avons des bâtiments qui ne sont pas occupés et que s’il ne sait pas faire, il ira en prison. Et dans l’actuel mouvement, quand la ministre du commerce et le Président de la République ont reçu le directeur général et le syndicat, ce n’est pas Lokossou seul qui a refusé. Il y a le directeur technique aussi qui lui a dit de ne pas faire. Il a été nommé par quelqu’un en guise de remerciement et chaque fois, il dit que c’est le Chef de l’Etat qui l’a envoyé. Et mieux, le Chef de l’Etat a envoyé un auditeur interne dans la société pour vérifier la gestion. Et comme on parle d’obligation de compte rendu, il lui ont rendu compte en son temps aussi. Nous devons aussi interpeler l’auditeur qui, au lieu d’auditer la gestion pendant trois (03) mois, il a fait plus d’un (01) an. Il a bien rendu compte à l’autorité et je ne sais plus ma responsabilité.

Ce qui est surprenant est que, c’est après votre départ de la tête du Syntra-Sonacop que votre successeur, sous la houlette de tous les travailleurs, est arrivé à dénoncer cet état de chose. Pourquoi pas avec vous ?

Cela veut dire qu’il a bien fait l’école et a beaucoup appris de moi. Car, il est resté avec moi pendant 20 ans. Lorsqu’on parle des dénonciations des travailleurs, il faut comprendre que quand nous dénonçons, il faut qu’on soit écouté. A l’OCBN, les travailleurs ont dénoncé la mauvaise gestion et j’y suis allé avec le camarade Gaston Azoua. Cela n’a pas empêché le gouvernement de reconduire ce directeur général dans ses fonctions. Au CNCB, les travailleurs ont dénoncé, de même qu’à la CNSS. Monsieur Ajavon est passé sur votre plateau ici. Nous sommes allés en conseil d’administration où nous avons rencontré le Chef de l’Etat parce que les travailleurs ont crié pour dire que ça ne va pas. Mais il est toujours à son poste. Donc, c’est dire que nous ne sommes pas là seulement pour dénoncer surtout quand ce sont des nominations intervenues dans des conditions que nous savons.

Est-ce-que vous ne trouvez pas que les réactions des travailleurs représentent en quelque sorte des représailles à l’endroit du Dg ?

J’ai fait 35 ans dans la société et fait partir 05 directeurs généraux qui ont tous fait la prison.

Mais pourquoi n’êtes-vous pas intervenu pour le départ de celui-ci ?

Les conditions ne sont pas les mêmes. Ce n’est pas les mêmes régimes.

Mais vos successeurs viennent de réussir. Qu’en dites-vous ?

Ils ont commencé depuis le 22 mars 2013. Donc, vous pensez qu’on doit laisser le travail depuis le 22 mars et c’est la semaine dernière qu’on a réagi. Ce n’est pas encourageant. Il faut dire que, je suis administrateur ailleurs. Vous croyez que c’est à la Sonacop seule qu’il y a la mauvaise gestion ? Vous en saurez d’autres. Et ce n’est pas parce qu’on a mis du temps, cela a fait partir d’autres directeurs et ce n’est pas du jour au lendemain. Ça a été des actions suivies. Et je vous rappelle une fois encore qu’il y a 05 Directeurs généraux qui sont partis. Donc, ce n’est pas Houéssou qui me fait peur. Mieux, j’ai écrit au Chef de l’Etat le 06 novembre 2012 pour lui dire que, voilà quelqu’un qu’il a envoyé en mission mais qui a failli et on envoie 3 milliards de francs Cfa à la société. Pour cela, j’ai demandé à rencontrer le Chef de l’Etat. Et curieusement, quand j’ai écrit la lettre, c’est le Directeur général qui m’a appelé pour dire que le Président veut recevoir tout le monde.

Dites-nous la suite qui a été donnée à votre plainte et celle de votre lutte ?

En ce moment, nous, nous avions fait une délégation pour y aller. Mais, après une heure, c’est le protocole qui nous reçoit, pour dire que le Chef de l’Etat a dit qu’il revient du Petit Palais très fatigué, et ne peut plus nous recevoir et qu’il le fera dans la semaine. Je suis resté à attendre ce moment jusqu’à mon départ le 1er janvier. S’il m’avait reçu, j’allais lui dire que, voilà, notre société a des problèmes, qu’il a envoyé quelqu’un et que normalement, il aurait fallu qu’on fasse des points pour comprendre pourquoi, on en est arrivé là. Mais, qu’il a injecté à nouveau 3 milliards de francs Cfa. Et donc, il faut prendre suffisamment de garde-fou.

 Que pensez-vous aujourd’hui de tout ce qui est reproché au Dg ?

Ecoutez, j’ai sorti un seul élément, j’ai parlé de Saint Michel, le dossier ODIFIC. Voilà un monsieur (ODIFIC) à qui on a demandé des services, et qui n’a pas rendu le service et nous assigne encore devant les tribunaux et a pris deux milliards de francs. Quand le Directeur général, Houéssou est venu, il a ressuscité ce dossier. Je lui ai dit « cher DG, on a déjà fait une transaction dans cette affaire-là et j’ai appelé son président, c’était devant témoin et les retraités de la Sonacop qui avaient demandé audience où on lui a demandé de ne pas faire. Mais, quand on lui interdit de faire, il te contourne et fait. Où est ma responsabilité dans tout cela ? Donc, je suis un peu navré. Il y a beaucoup d’autres choses qui ont été faites pendant que je ne suis pas là. Par exemple, quand je prends la réfection des PIPELINES, j’étais en mission pendant plus d’un mois quand on a commencé ces travaux-là. Les fauteuils qu’on a achetés à neuf ou huit millions, je ne suis pas informé.

Ce sont des exemples pour clarifier votre position ; Mais que pensez-vous de la suite de cette affaire ?

Moi, je suis déjà parti de la Sonacop. La suite des événements, pour moi, est que la justice fasse son travail, puisqu’avec tous les éléments à charge, je pense qu’on ne doit pas s’arrêter là. Je ne suis pas cosignataire des chèques. Si ma responsabilité était prouvée, qu’on m’interpelle. Mais ça ne doit pas susciter des choses à travers des journaux. J’apprends des choses et je sais ce que j’ai fait pour cette maison.

Propos transcrits par Emmanuel GBETO

Reviews

  • Total Score 0%



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You cannot copy content of this page