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Le triomphe de la vérité

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Gouvernance économique du Bénin: Rhétice Dagba tape du poing sur la table


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Rhétrice Dagba lors de la conférence de presse

Rhétrice Dagba lors de la conférence de presse

C’est une voix pour le moins vigoureuse qui s’est fait entendre hier au stade de l’amitié. Rhétice Dagba, Spécialiste Principal en Gestion de l’Economie Publique, Consultant international indépendant, a en effet animé  une conférence de presse dont le thème est «Le Bénin face aux enjeux politiques, économiques, financiers et sociaux de son développement ». Il  a particulièrement fustigé le rôle des élites dans la situation économique jugée mauvaise du pays. Devant les hommes de médias, il a posé un diagnostic sans concession de la gestion du pays. Pour lui, le Bénin a un problème d’homme.  Il estime, en effet, que le Bénin fait face à « la tendance quasi-baissière du niveau de la qualité des femmes et des hommes qui cherchent à se consacrer à l’animation de la vie politique, à exercer des responsabilités politiques à des niveaux élevés dans la Nation ». Le conférencier établit même une corrélation entre le niveau d’éducation scolaire et universitaire des dirigeants béninois et leur voracité dans la corruption. Rhétice Dagba s’en prend donc aux dirigeants qui se font élire par la force de l’argent, en privant le pays de valeurs authentiques qui n’ont pas, selon lui, le moyen de donner de l’argent aux électeurs. «Notre démocratie va vers une perversion », s’alarme-t-il avant d’ajouter  que « nous sommes entrés dans un engrenage où tout le monde est devenu petit voleur ». Analysant la gestion publique de ces sept dernières   années, il indique qu’elle est caractérisée essentiellement par deux  dérives majeures : les prélèvements illicites et les surcoûts d’investissements. Ce qui crée un phénomène menant inexorablement à la misère : le développement foisonnant de « l’économie parasitaire ». Car, à l’en croire, « il y a plus de parasites que de travailleurs ». Le propos est acerbe, virulent, le verbe truculent. A la jeunesse qui croupit dans un « chômage endémique », selon le conférencier, celui-ci lance un appel : « c’est la foi dans l’action qui fait la réussite ».

Voici en intégralité le propos liminaire de Rhétice Dagba

MEMORANDUM

Le Bénin face aux enjeux politiques, économiques, financiers et sociaux de son développement.

L’Afrique a un problème d’entrée dans la modernité : Le drame du Bénin

Propos liminaire                                                                 

Le sage m’a appris : « Si tu n’as pas un mot plus fort que le silence, tais-toi ! ».

Nehru Gandhi aurait dit: « Entre la violence et la lâcheté, je choisirai la violence ». Ce grand homme parlait de la violence pacifique qui a fait ses preuves de part le monde. Le choix de la violence, de la violence  pacifique s’impose, car la lâcheté est humaine répugnée !

 Et, convaincu que «  La moindre entorse à la dignité humaine, la moindre manifestation d’arbitraire, quelles qu’en soient les victimes, sont les premières dents d’un engrenage que nous avons tous intérêt à briser, sous peine d’être un jour broyés », il paraît conséquent de se poser des questions pour savoir pourquoi, petit à petit, de 1958 à 2013, l’anormal est devenu la normale au Bénin !

Cette petite phrase, « L’anormal est devenu la normal », se retrouve déjà dans le petit document, « Ma conviction pour le développement intégral du Bénin »,  publié en janvier 2001 par le citoyen, Moïse Rhétice  Franchy DAGBA, candidat du Grand mouvement des Artisans pour la Promotions des Valeurs Morales Essentielles aux élections présidentielles de février-mars 2001.

 Le devoir nous dicte d’inviter les uns et les autres à s’interroger sur l’histoire récente des faits politiques au Bénin, et pourquoi pas, par moments, se poser de réelles questions sur l’évolution de la pensée politique dirigeante de notre pays, dénommé en 1958, «République du Dahomey », puis « République Populaire du Bénin » durant l’expérience révolutionnaire, et enfin, dénommé à nouveau, au terme de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, « République du Bénin ».

Et pourtant, sommes-nous obligés de faire observer que la période 1958 – 1972 semble compter plus d’hommes et de femmes parmi les politiques que la période 1972 –  1990, et cette dernière période paraît, être plus dotée en hommes et femmes parmi les politiques, que celle couvrant la période1990 – 2013.  

Le niveau du taux d’instruction a nettement augmenté ! Le niveau du taux de corruption aurait suivi la même tendance, paraît –il ?!

Enfin…

Pourquoi oser mentionner  un tel constat paradoxal ?

  1. 1.    Le Bénin a, à l’évidence, un problème d’Hommes. Un problème de femmes et d’hommes de grande qualité, de grande probité, dotés d’un véritable esprit d’abnégation, de femmes et d’hommes bien éduqués, de femmes et d’hommes responsables pouvant assumer de hautes fonctions à des niveaux de plus en plus élevés dans la Nation.

 La question se pose, de plus en plus, avec une acuité certaine, que des citoyens évoquent l’obligation de la création d’un « Ministère d’Etat en charge de la Rééducation Nationale ».

Le constat inquiétant est la tendance quasi – baissière du niveau de la qualité des femmes et des hommes qui cherchent à se consacrer à l’animation de la vie politique, à exercer des responsabilités politiques à des niveaux élevés dans la Nation. La fonction politique, fonction quasi – sacerdotale, fonction de grands sacrifices, d’appauvrissement certain, semble, paraître comme une des fonctions des plus lucratives qui soient, procurant aux citoyens qui s’y adonnent, l’assurance d’un grand confort financier…

Confort et sacerdoce, rente et sacrifice, prélèvement illicite et misère….

Réduction de la pauvreté et Politiques d’investissements publics …

Le coût budgétaire des Institutions Politiques de la République et le renforcement des ressources publiques mobilisables méritent d’être mis en comparaison. L’amour du pays oblige les spécialistes de la Gestion de l’Economie Publique, de la  Gestion des Finances Publiques à se poser des questions sur l’impact des ressources budgétaires effectivement consacrées à l’investissement, et la question du retour d’investissement…

 

  1. 2.    Surcoûts d’Investissement et les prélèvements illicites

Si «C’est la foi dans l’action qui fait la réussite», en économie des lois s’imposent ! Il y a une loi qui est valable en économie développée comme en économie sous développée, en économie capitaliste comme en économie socialiste. Cette loi régit même la matière ! C’est la deuxième loi de la thermodynamique, la loi d’entropie. En système clos, l’énergie disponible pour le travail en temps T1 est supérieure l’énergie disponible pour le travail en T2 car, lors du passage de T1 à T2, une partie de l’énergie a déjà été utilisée pour le travail, (Ou bien l’énergie utilisée pour le travail au temps T1 est inférieure à l’énergie utilisée pour le travail au temps T2).

Les forts taux des prélèvements illicites, les surcoûts d’investissement de plus en plus inquiétants observés çà et là obèrent l’impact des efforts d’investissements publics et posent à l’évidence la significativité du contenu réel des conclusions des évaluations des politiques publiques.

La corruption active ou passive devient la grande plaie des économies des pays encore pauvres, disons tout simplement des pays qui refusent le développement, qui ont un grand problème d’entrée dans la modernité…

Un citoyen, quel que soit son rang dans la hiérarchie sociale ne peut dormir dans deux lits au même moment, ne peut manger deux cent (200) boules d’akassa lors d’un même repas. Il ne peut pas s’asseoir en même temps devant et à l’arrière d’une même voiture !

Dans ces conditions, le Bénin, l’Afrique doit se poser des questions sur sa capacité à se souvenir de son histoire, à se projeter pour définir et conduire une politique conséquente de développement et ne pas tomber dans le copiage éhonté d’un mimétisme anti développant des économies bloquées !

Le Pape Benoit XVI a mentionné lors de son récent séjour en terre africaine « Afrique, lève-toi ! ». L’Afrique doit se lever, s’assumer et bâtir son modèle authentique de développement. L’Afrique doit reconnaître, une fois pour toute, que « Le développement ne s’arrête pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, le développement doit être intégral. Il doit promouvoir tout homme et tout l’homme. »

Les mauvaises performances économiques de l’Afrique résultent de la mauvaise gouvernance de ses dirigeants, mais également de la mauvaise gouvernance mondiale qui conforte la rançon payée en continu (ou, à payer) par les pays faibles et pauvres aux pays dits forts et riches. C’est le problème de l’impérialité !

Toute tentative d’essai de non – paiement entraîne la gestion des conflits armés localisés…

  1. Financement du Développement et le problème de l’endettement massif

Les nouveaux mécanismes de financement intègrent la gangrène de la corruption au niveau conceptuel. Les nouveaux accords intègrent le besoin de prélèvement illicite comme un élément de négociation. L’accord de prêt prend en compte directement la part à rétrocéder aux parties en négociation et valide un montant global du prêt consolidé à rembourser par les générations futures.

Des jeunes héritant du chômage comme emploi sont confrontés à rembourser le montant emprunté, le coût de la corruption consensuelle et les intérêts générés par les deux !!!

C’est le nouveau péril auquel les Etats africains sont confrontés du fait de la mauvaise gouvernance économique et financière de la nouvelle génération des dirigeants politiques. Il est à craindre, manifestement, une aggravation de la situation du fait de la tendance dégradante observée depuis les indépendances…

Le grand Prélat, Feu Monseigneur Robert SASTRE fait observer : «Lorsque je vois les enfants sortir nombreux des écoles, je me pose la question de savoir de quoi demain sera-t-il fait ? Tant que le monde sera monde, il aura toujours des problèmes et tant qu’il y aura des problèmes, le combat sera permanent. »

Que faire alors ? Que conseiller à la jeunesse montante pour conjurer le sort ?!

Travailler, travailler, travailler  sans relâche, cultiver l’humilité et la probité… Cultiver l’amour de la vérité, l’amour des plus démunis et l’amour de la Patrie. La jeunesse montante du Bénin doit intégrer dans son mental que « c’est la foi dans l’action qui fait la réussite. »

 

Les défis de l’énergie, de l’eau, de l’éducation et de la rééducation, du désenclavement et des infrastructures, des maladies encore endémiques, le sida peuvent être relevés si l’Afrique comprend que c’est sa culture qui fera son développement. Pour amorcer un développement véritable, pour le Bénin se lève et porte l’Afrique debout, les Béninois et les Africains doivent commencer par penser par eux-mêmes. Les responsables à des niveaux élevés dans la conception et la mise en œuvre des stratégies de développement doivent repartir à l’école pour s’imprégner de notre culture, savoir d’où nous venons, qui nous sommes, comment nous réfléchissons pour chercher à oser dire que voulons-nous devenir ?!

Je vous remercie et me mets à votre disposition pour essayer de formuler quelques réponses à vos préoccupations. Reconnaissez avec moi que je suis un des vôtres. En toute humilité, un citoyen en devenir, à venir… Cette opportunité d’échanges voudrait s’inscrire dans un engagement contractuel avec pour objectif de partager prochainement sur « Dette, Démocratie et Développement ».

Merci et encore grand merci.

L’avenir du Bénin sera radieux. Nous y croyons.

Olivier ALLOCHEME

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