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Le triomphe de la vérité

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Après le transfèrement jugé illégal de Dagnon et Zomahoun: Le collectif des avocats dénonce l’immixtion de l’exécutif et va assigner le procureur de la république


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Le collectif des avocats des sieurs Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun, inculpés et placés en détention préventive pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, a organisé le vendredi 12 avril 2013 à l’Infosec, une conférence de presse. L’objectif principal de cette sortie médiatique de Maîtres Joseph Djogbénou, Severin Maxime Quenum, Charles Badou et Elie Vlavonou Kponou est de faire le point de l’état de la procédure autour de l’atteinte à la sûreté de l’Etat. L’affaire, on s’en souvient, a connu un rebondissement le 4 avril dernier, avec le déplacement des deux prévenus vers un autre lieu de détention. Inculpés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détenus à la prison civile de Cotonou, Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun ont été déplacés aux premières heures du 4 avril dernier de la prison civile de Cotonou et cela, à en croire le collectif, au mépris des  règles du droit. Sortis de la prison civile de Cotonou sans l’autorisation du juge d’instruction, ils ont été embarqués manu militari dans un aéronef et déposés à la prison civile de Kandi pour Pamphile Zomahoun et à la prison civile de Parakou pour le franco-béninois Johannes Dagnon et sont depuis, détenus dans des conditions d’une « extrême gravité ». Dénonçant  avec véhémence  cette situation, le collectif des avocats  en a déduit plusieurs conséquences. D’abord, une immixtion de l’exécutif dans le judiciaire, une grave atteinte à l’indépendance de la justice, en ce sens que le procureur est passé outre l’accord du juge d’instruction qui seul est habilité, pour une personne placée  en détention préventive, à décider en quel lieu la détention sera exécutée. Etant donné qu’aucun fondement légal ne justifie valablement, selon eux, la détention à Kandi et Parakou de Pamphile Zomahoun et Johannes Dagnon, les avocats ne sont pas passés par quatre chemins pour qualifier cette situation de « détention arbitraire », d’«enlèvement». Et comme réponse du berger à la bergère, le collectif a annoncé envisager des procédures judiciaires à l’encontre de tous ceux qui l’ont accompli. « Nous allons, contre les voies de faits accomplis, répondre par les voies de droit autorisées », a ainsi prévenu Me Joseph Djogbénou. Du procureur de la république aux  régisseurs ayant accepté de recevoir des personnes sans mandat, en passant par le pilote de l’aéronef, « toutes les personnes (…) qui ont accompli un acte quelconque » verront ainsi leur responsabilité pénale et mise en cause, a prévenu le collectif. Relativement à l’affaire tentative d’assassinat, les avocats ne se sont pas beaucoup épanchés. Ils ont annoncé avoir été informés de l’imminence de la clôture de l’information et promis réagir.

Le consulat de France empêché de rencontrer J. Dagnon

Franco-béninois, Johannes Dagnon n’a, à ce jour, pas reçu de visite des autorités consulaires françaises. «Par deux fois, le consulat de France a tenté de prendre contact avec ce citoyen français détenu à la prison civile de Cotonou, et par deux fois, il a été empêché du fait des autorités pénitentiaires», ont  annoncé les avocats qui ont, par la même occasion, dénoncé les obstructions « délibérément faites (…) à la mise en œuvre de règles d’accords conclus entre les deux pays ».  Citoyen français inscrit sur les registres du consulat, le cas de Johannes Dagnon ne laisse cependant pas sa deuxième patrie indifférente. Car, à en croire Me Djogbénou, « les représentants de la France au Bénin sont suffisamment informés de la situation (…) et ce qui devrait être fait est sans doute en train d’être effectué ».

Flore NOBIME

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