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Les députés ont validé, au cours de leur dernière session extraordinaire les poursuites contre cinq anciens ministres devant la Haute Cour de Justice. Quelques jours seulement après la clôture de ladite session, des citoyens de la capitale dévoilent leurs impressions.
Sognigbé Nounangnon Robert, député 4ème législature
« Nous voulons que cela serve de leçon à ceux qui pillent notre économie »
Poursuivre les gens devant la Haute cour de justice est une excellente chose. Mais il faudrait que cela s’étende sur tous les autres. Il faut que le filet puisse ramasser le plus possible de gros poissons. Il faudrait que cela s’étende à ceux qui sont impliqués dans la mauvaise gestion de ce pays. C’est en cela que l’action aura de crédibilité. Depuis que la Haute cour de justice existe, on peut compter le nombre de gens qui ont été présentés, et quels en sont les résultats. Nous voulons que cela serve de leçon à ceux qui pillent notre économie, aux criminelles de notre économie, aux malfrats de notre économie. Nous voulons une économie à deux chiffres, nous voulons le développement. Mais, ce n’est pas en gérant de la manière dont on gère, les deniers publics, ce que le contribuable a pu offrir à notre pays, qu’on parviendra à ces performances là. Je souhaite que tout se passe objectivement, sans parti pris. Ce n’est pas parce que tel n’est pas de mon coté, qu’il faut le livrer. Il faudrait que ça soit étendu à tout le monde. C’est à ce prix que le peuple béninois va applaudir tout ce qui se fait en ce moment.
Astride Emma Dagba, Epouse Kpodo, Agent à l’ANPE
« C’est déjà intéressant qu’un premier pas soit fait, et qu’on demande à ceux là qui ont commis ces délits d’en répondre »
En tant que citoyenne, je me demande si ce n’est pas une législation de plus. Je préfère attendre que les députés nous donnent la preuve que nous sommes à l’ère du changement. Une chose est d’engager les poursuites, puisque nous savons ce qui se passe dans notre pays, je me pose bien des questions. C’est déjà intéressant qu’un premier pas soit fait, et qu’on demande à ceux là qui ont commis ces délits d’en répondre. Faire de la prison simplement, n’est plus un tabou ni une source de gène pour le Béninois. Il faut aller au-delà en demandant à ceux-là de rembourser l’argent qui a été détourné. Moi, mon souhait en tant que citoyenne, c’est que ces sous soient récupérés, parce que le développement du Bénin en dépend. Il faut forcément qu’il écope d’une sanction, d’une part, et qu’ils remboursent jusqu’au dernier centime ce qu’ils ont pris, d’autre part.
Dovonou Thierry, professeur de Svt, SG du Synapec-Bénin
« Je suis content qu’enfin, les gens qui semblaient être au dessus de la loi puissent faire face à la justice pour rendre gorge »
Moi, je ne vais pas féliciter les députés, parce qu’ils ont pris une décision tardive. Mais néanmoins, on peut dire que justice sera rendue. Je suis content qu’enfin, les gens qui semblaient être au dessus de la loi, puissent faire face à la justice, pour rendre gorge. C’est depuis le président Soglo qu’on a voulu leur faire rendre gorge. Aujourd’hui, on n’a pas des pilleurs, mais plutôt des prédateurs de l’économie nationale. Ces prédateurs là, il faut qu’on les retrouve pour qu’ils soient jugés, pour que la jeunesse trouve du travail. Chaque franc détourné est du travail en moins pour la jeunesse, et un pas vers l’insécurité. Il faut les punir sévèrement et qu’ils remboursent. Ceci va servir de leçon à ceux qui veulent leur emboiter le pas. Ils doivent comprendre que toucher l’argent de l’Etat, c’est faire des morts dans nos hôpitaux, c’est faire des analphabètes.
Barthélémy ABIDJO, Inspecteur de l’enseignement secondaire
« Que ceux qui vont aux affaires sachent que les affaires vont les rattraper »
Moi, je pense que si ce n’est pas la guerre aux sorciers, c’est une bonne chose. Je voudrais qu’on franchisse le pas et qu’on ne reste pas seulement dans la théorie en parlant de lutte contre la corruption. Je crois que le patriote doit pouvoir applaudir que des gens qui ont été des responsables à différents nivaux soient poursuivis aujourd’hui. Si on leur reproche quelque chose, on doit pouvoir les interpeller et c’est ce que nous sommes en train de voir. Je dirai tout simplement que c’est une bonne chose parce que le gros problème de notre pays, c’est l’impunité. Je pense qu’on doit laisser la main libre à la justice. Si on se rend compte qu’ils sont innocents, eh bien, ils seront libérés. Mais, s’il y a des choses contre eux, je pense qu’il faut qu’ils rendent compte de leurs actes et de leur gestion. Dans l’exercice de la démocratie, ce sera un précédent et c’est heureux qu’il y ait un précédent pour que ceux qui vont aux affaires, sachent que les affaires vont les rattraper.
Désir TOGBE, Etudiant
« Ces différentes poursuites n’iront pas à terme »
Moi, je trouve d’abord que c’est au plus haut sommet de l’Etat qu’on est en train de jouer avec la tête des Béninois. Ils se disent qu’ils ne gèrent pas des intellectuels si non, des gens qui ont fini et qui sont peut-être, pour la plupart, à l’extérieur et qui ont fini déjà avec leurs cahiers de charge et dont certains ont été limogés. C’est aujourd’hui que les députés, sous quelque pression que cela soit, se réunissent pour dire qu’ils veulent poursuivre ces hommes là. Or, dans le lot, il y a des gens qui étaient amis au chef de l’Etat. Il y a des ministres comme Armand ZINZINDOHOUE qui était ami sincère avec lui. Pour moi, c’est un jeu. Ces différentes poursuites n’iront pas à leur terme. Il y a certains qui méritent d’être poursuivis, mais il y a d’autres qui ne devraient même pas être livrés à ce sort. Je prends l’exemple d’Armand ZINZINDOHOUE.
Propos recueillis par Esckil AGBO
