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Le triomphe de la vérité

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Edito du 29 février 2013: La catastrophe foot


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Le football béninois est tombé en désuétude. La preuve ? Samedi dernier, Mogas 90 a signé forfait devant l’As Douanes du Togo, sur ses propres installations, lors du match comptant pour le premier tour préliminaire de la Coupe de la Confédération. C’est un véritable drame que vivent les pétroliers et tout le football national plongé dans un profond coma dont rien ne semblera pouvoir nous sortir un jour.

Ce forfait, c’est comme si Avrankou Omnisport se désistait devant les Requins alors que le match devrait se jouer à Avrankou : cela ne se comprend pas ! Que les dirigeants du club aient attendu le dernier jour pour annoncer leur désistement, cela se comprend encore moins. Les sanctions encourues sont lourdes, allant de la suspension de toutes les compétitions statutaires de la Confédération africaine de football (CAF) à des amendes conséquentes. Plus que les sanctions, c’est la signification de cette situation qui, me semble-t-il, reste potentiellement dangereuse pour l’avenir du sport-roi au Bénin. Que se passe-t-il donc ?

L’indigence des clubs est le facteur principal d’explication de cette mort programmée du football béninois. La semaine dernière encore, nous rendions compte d’échauffourées ayant eu lieu entre certains éléments de l’USS Kraké et les dirigeants du club. Les joueurs réclamaient des primes de match impayées. Ici, la situation est même meilleure à celle de ces clubs où les derniers salaires sont tombés depuis des lustres. Leur décomposition subséquente n’est alors que le résultat du manque d’argent qui plonge les clubs dans la crise. Rares sont aujourd’hui les mécènes qui acceptent d’investir dans le sport-roi. Ils s’en éloignent dégoûtés du grand désordre qui y prévaut depuis 2010.

La renaissance du foot avec la mise en place d’une ligue professionnelle digne du nom a été accompagnée d’une plongée à la verticale : la démission de Sébastien Ajavon et d’une bonne partie du bureau exécutif de la FBF. Elle a sonné le glas de toute l’organisation mise en place pour soutenir le football professionnel. Les exigences de la ligue avaient pourtant obligé bon nombre de responsables de ces clubs à se doter des moyens de leurs ambitions. Mais, depuis que les accusations de détournement se sont multipliées et qu’une féroce guerre de leadership s’est installée au sommet de l’institution, les choses sont allées de mal en pis. Peu de mécènes veulent s’aventurer dans ce panier à crabes. Et le foot béninois est devenu l’ombre de lui-même.

C’est dans ce contexte de morosité que les dirigeants de la fédération tiennent leur Assemblée générale ce mercredi à Missérété. La modification attendue des textes de l’institution sera organisée pour en écarter les gens jugés indésirables. Apparemment, la réponse trouvée face à la crise sera d’organiser leur exclusion légale pour asseoir une confrérie boiteuse à la tête de l’institution. Exactement comme la CAF elle-même dont le président a usé des arguties les plus inimaginables pour empêcher l’alternance à la tête de l’institution. Les velléités fascistes ne sont pas l’apanage de Mussolini et de ses nombreux épigones d’Amérique Latine. Comment cela en serait-il autrement quand on sait que le véritable problème de ces dirigeants semble n’être que de satisfaire d’abord leurs nombreuses lubies : voitures d’un luxe insolent, vastes châteaux dégoulinant de confort, vacances de rêves…

Résultat, le championnat national de première division est un pur rafistolage. Les Béninois ont perdu le goût du beau football sur nos stades. Massivement, ils s’abonnent aux chaines internationales qui diffusent les championnats européens. La plupart des Cotonois passionnés de foot connaissent du bout des doigts les clubs de la champion’s league européenne, alors qu’ils ignorent presque tout des Dragons de l’Ouémé, des Panthères de Djougou ou encore de Tonnerre FC de Bohicon.

C’est que les Béninois ont fini par penser que le beau jeu est européen ou latino-américain. Ils ont déserté les stades pour éviter les nombreuses médiocrités des samedis dimanches et se prennent de passion pour l’ailleurs. Faut-il les en blâmer ? Que non ! Ils expriment simplement par cette attitude leur totale désapprobation du drame du foot, un sport devenu honte nationale sous nos cieux.

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