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Plus d’un mois après l’ultimatum du chef d’Etat pour la commercialisation de l’essence de contrebande, les trafiquants ainsi que les revendeurs résistent pendant que les forces de l’ordre persistent. Ainsi, plusieurs étalages d’essence frelatée reçoivent-ils la visite quotidienne des hommes en uniforme au grand dam des revendeurs qui n’entendent pourtant pas se laisser faire.
Hier, dix sept heures trente environs, les revendeurs d’essence de contrebande ayant élu domicile sur le terre-plein central de la voie pavée menant du carrefour Agla à Mènontin ont reçu la visite des hommes en uniforme. Armés de fusils de guerre, le peloton composé de militaires et de policiers n’a rien voulu entendre. Très vite, les bouteilles d’essence ont été vidées dans des bidons avant d’être embarqués sous les regards attristés des revendeurs qui ne pouvaient rien pour les en empêcher.
Comme ces derniers, ils sont nombreux à recevoir périodiquement la visite des hommes en uniforme. Que ce soit à Gbégamey, au carrefour de la direction générale de Libercom, ou à Vodjè, peu avant le carrefour de BGFI Bank, les revendeurs d’essence reçoivent de façon régulière les hommes en uniforme. Cependant, nonobstant ces pertes qu’ils enregistrent à chaque passage des militaires, les revendeurs d’essence de contrebande n’entendent pas capituler. « Mes enfants mangeront quoi ? », interroge dame Blandine Noukpo, revendeuse d’essence au carrefour Abattoir à Akpakpa, en réponse à la question de savoir si elle est prête à abandonner ce commerce.
Comme elle, nombreux sont ces hommes et femmes, vivant de ce commerce et qui n’entendent pas faciliter la tache au gouvernement dans cette lutte entamée par le président Boni Yayi, qui a donné un ultimatum d’un mois pour que cesse cette activité. Mieux, les revendeurs d’essence ont mis en place des stratagèmes pour échapper aux hommes en uniforme. C’est ainsi qu’ils disposent juste quelques bouteilles seulement sur leurs étalages, cachant la majeure partie du liquide prohibé à quelques mètres.
Les clients se font ainsi servir à volonté et les revendeurs ne se font plus trop de souci puisque les forces de l’ordre « ne viennent pas les déranger quand ils n’aperçoivent que quelques deux ou trois bouteilles exposées », affirme Yaovi M. Ainsi, malgré la détermination du chef d’Etat d’en finir avec la commercialisation de l’essence de contrebande, les commerçants ne sont pas prêts de capituler car, répondent certains, ils préfèrent vendre l’essence de contrebande plutôt que de voler », explique Noumon H.
Les forces de l’ordre persistent
Les hommes en uniforme continuent inlassablement la mission à eux confiée par le président Boni Yayi. Vaille que vaille, ces derniers essayent de mener le dur combat de la répression de l’essence frelatée aux abords des voies. Face aux stratagèmes ourdis par les commerçants pour échapper à leur vigilance, les militaires opposent la force et la rapidité. « Ils surgissent de nulle part et avant que nous ne puissions nous rendre compte de leur présence, il est trop tard », explique Martine L., vendeuse d’essence à Midombo.
Nafiou OGOUCHOLA (Coll)