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Le triomphe de la vérité

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LA CHRONIQUE DU PRÉSIDENT: Et si on apprenait à s’écouter !


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Lors du 4ème Congrès Mondial des Ambassadeurs du Développement tenu à Abidjan, en Côte d’Ivoire du 16 au 21 décembre 2012, nous avons été frappés par le degré élevé d’absence d’écoute de l’autre de plusieurs membres. C’est une situation déplorable car il est impossible d’être Coach dans le sens vrai du terme sans capacité d’écouter attentivement les autres pour les comprendre et non pour supposer les avoir compris.

Si l’on n’entend pas ce que les autres ont à nous dire, comment pourrions-nous nous entendre avec eux et pourquoi avons-nous donc si souvent du mal à écouter les autres ?

Bien que les techniques modernes aient développé les occasions et les moyens de communiquer, notre capacité d’écoute ne s’en est pas trouvée améliorée, loin de là. L’absence de temps, les stress sonores, la prolifération des informations de toute sorte parasitent notre écoute. Ces parasites provoquent de grosses difficultés relationnelles dans les couples, les familles, au travail…

Rien n’est plus dommageable à l’écoute que de vouloir systématiquement imposer à l’autre son propre point de vue. Notre écoute peut également être altérée par la façon dont l’autre s’adresse à nous : s’il est confus, trop long dans son discours, s’il donne trop d’informations à la fois, si sa voix est monotone, sans expression…

Quelle que soit la personne qui s’adresse à nous, l’écouter réclame de se mobiliser, de s’investir de façon dynamique, d’être vraiment là pour celui qui parle. L’écoute est à la fois acte et présence.

Acte parce qu’il y faut de la vigilance et de l’attention : le verbe «écouter» vient du latin «auscultare» qui signifie être attentif à, ce qui se manifeste pour l’entendre et le comprendre. Acte également parce qu’il y faut une intention, celle justement d’entendre et de comprendre ce que l’autre a à nous dire. Or, pour pouvoir suivre son mode de pensée et intégrer son message, il faut avoir senti où il en est, être conscient de qui il est, et s’y être ajusté.

L’écoute est aussi présence parce que si l’on a la tête ailleurs, il n’y a personne pour entendre. L’écoute réclame d’être là, disponible (physiquement et psychiquement), prêt à accueillir la parole de l’autre, disposé à lui laisser un temps et un espace suffisants pour être lui-même, pour exister. Dans cet espace, il faut non seulement qu’il y ait quelqu’un, mais que ce quelqu’un puisse laisser de côté ses préoccupations, ses certitudes, ses idées toutes faites, ses craintes, voire ses tabous ou ses griefs si besoin est.

Ecouter quelqu’un suppose de s’ouvrir à sa façon de voir les choses, de les sentir, et de faire silence en soi. Mais pas n’importe quel silence… Il y a des silences-absence, des silences-désapprobation et des silences pleins, qui laissent entendre qu’on écoute. Non, il faut un silence intéressé, disponible, un silence pour accueillir l’autre, sa parole, ses préoccupations, un silence encourageant.

L’écoute aussi attentive, fine et intelligente soit-elle ne dissipera jamais tout à fait les mystères de l’autre, et c’est bien ainsi. Mais elle peut considérablement améliorer nos relations. Qu’elle soit intime ou simplement occasionnelle, une «bonne» écoute a le pouvoir de nous rapprocher les uns des autres, de dénouer les conflits et les angoisses, de nous humaniser : tant de souffrances naissent du fait de ne pouvoir dire ce qu’on porte en soi.

A la frontière entre le Bénin et le Togo, un collaborateur chargé de faire les formalités vient m’informer que nous devons payer Cinq Mille Francs à la police pour l’enregistrement du véhicule avant d’aller payer le laissez-passer à la douane. Impossible pour moi de lui faire comprendre que les policiers ont inventé de toute pièce ce paiement. J’ai dû payer et c’est lors du prochain passage qu’il a constaté que personne ne lui a réclamé un quelconque Cinq Mille Francs. Combien de gaspillages avons-nous occasionnés par refus d’écoute de l’autre, par certitude, …

Ecoutons ! Ecoutons au moins ceux qui nous sont chers, offrons leur cet «espace d’hospitalité»…!

Par Coach Patrick Armand POGNON

Président de l’Association des Coachs d’Afrique

 

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