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Le triomphe de la vérité

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DOSSIER: Prise en charge des diabétiques au Bénin :Sur le chemin de croix, des malades au bord du désespoir


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Un exemple des ravages du diabète

Prise en charge des diabétiques au Bénin :Sur le chemin de croix, des malades au bord du désespoir

Maladie chronique incurable causée par une carence ou un défaut d’utilisation de l’insuline entraînant un excès de sucre dans le sang, le diabète est en pleine expansion dans le monde. Au Bénin où cette tendance est confirmée, la prise en charge de la maladie n’est toujours pas une réalité malgré la création d’un Programme national des maladies non transmissibles dont fait partie le diabète. Avec leurs moyens limités et malgré quelques initiatives louables, les diabétiques béninois doivent se saigner aux quatre veines pour gagner le combat quotidien qu’ils livrent à la maladie.

Monsieur Koffi se souviendra longtemps de ce 25 novembre 2012. Admis d’urgence au Centre national hospitalier universitaire (Cnhu-Hkm), il est passé à deux doigts de la mort après avoir été surpris par un accident vasculaire cérébral. Il raconte : « Le dimanche 25 novembre 2012 après la messe, j’étais à la maison dans mon salon et j’ai constaté qu’on m’a transporté.

J’ai entendu la sirène du Samu et on m’a poussé dans le véhicule. Je me suis réveillé au Cnhu, entouré de médecins. Ces derniers m’ont demandé de lever les bras et les pieds. Mon bras et mon pied gauches ne bougeaient plus. Ce n’est qu’au petit matin du lundi que j’ai pu les bouger. Les médecins m’ont dit que j’ai fait un Avc. Ils m’ont expliqué que j’avais un caillot de sang et ce caillot a séjourné 12 heures de temps dans mon cerveau.

Au total, j’ai passé une semaine au Cnhu. Mais tous ceux qui étaient dans la salle dans laquelle j’étais gardé sont morts. Diabétiques comme moi, ils étaient tous dans le coma ». Il l’a échappé belle, Monsieur Koffi. Diabétique depuis 1990, et bien que traînant quelques séquelles comme une audition diminuée, il n’avait jamais été confronté à une crise. Sa toute première a failli lui être fatale. Comme lui, nombreux sont les Béninois exposés aux conséquences souvent dramatiques du diabète. Sérieux problème de santé publique, le diabète touche en effet 2,6% de la population, soit près d’un Béninois sur 10. Jeunes, enfants, personnes âgées, la maladie frappe sans distinction et sans crier gare.

Il suffit d’un tour au Centre de dépistage, de traitement et de suivi des diabétiques sis à Akpakpa-Ayélawadjè pour se convaincre de la triste réalité et de l’ampleur de la maladie. Mis sur pieds par le Lion’s club, ce centre privé, encore appelé Banque d’insuline est quotidiennement pris d’assaut par des malades de plus en plus nombreux. Une patiente se confie : « Ma maladie a commencé depuis juin 1981 mais depuis 1979 parce que j’avais les symptômes et on disait que c’est le palu».

Traînant la maladie depuis près de 32 ans, elle a fini par faire des complications avec l’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale. Sous insuline, elle doit impérativement se l’injecter deux fois par jour, pour ne pas mettre sa vie en danger. Une autre patiente, institutrice à la retraite et atteinte par la maladie depuis 1986, a également vu sa vie basculer du jour au lendemain. Enseignante, elle a dû renoncer, après 28 ans de service, à tenir une classe et s’est résignée à travailler dans un bureau. « Je ne voulais pas que mes élèves me voient tituber. J’ai donc demandé à rester dans un bureau. Ce qui m’a été accordé jusqu’à ma retraite ».

Mise sous un certain nombre de produits, elle confie avoir appris à vivre avec la maladie et ses contraintes. Un autre malade rencontré sur les lieux a eu moins de chance. Gendarme de formation, la soixantaine environ, il a été diagnostiqué diabétique depuis 5 mois seulement. Mais déjà, il est envahi par les dégâts de la maladie sur sa personne. La démarche hésitante, il a besoin d’aide pour effectuer le moindre pas. Les mots butant dans sa bouche en raison d’une élocution difficile, il peine à voir. L’une de ses femmes raconte : « Nous venons de Sèmè. Ça fait 5 mois qu’on nous a appris qu’il souffre de cette maladie.

Ensuite, l’hypertension s’est déclenchée. Il est resté paralysé et n’a pu se lever que grâce aux séances de rééducation. On a dépensé plus de 150.000 francs pour la kinésithérapie et ce n’est pas encore terminé. Il a pu se lever mais éprouve encore des difficultés à marcher. En plus, la fréquence avec laquelle il urine est vraiment inquiétante. C’est trop». Diminué par la maladie et le regard lointain, l’homme semble étranger à ce qui l’entoure.

 Livrés à leur triste sort

Le diabète est une maladie aux multiples contraintes. Contraintes liées à la maladie en elle-même, contraintes liées aux conséquences qui en découlent, difficultés financières liées aux soins. Malheureusement, ils sont seuls à y faire face, les diabétiques. Car, bien qu’il existe un Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles dont fait partie le diabète, ce programme ne bénéficie pas encore d’une participation de l’Etat dans la prise en compte des soins.

Conséquence, les malades sont livrés à eux-mêmes alors que le coût du traitement à vie, faut-il le rappeler, n’est pas donné. Une situation préoccupante si l’on tient compte du nombre de plus en plus croissant de personnes vivant avec la maladies et des difficultés financières que traverse les Béninois dans leur quasi-totalité. Insuline, seringues, antidiabétiques oraux, analyses, etc…, le coût du traitement n’est pas donné et nombreux sont les malades à se plaindre. « Là où je suis, si je n’ai pas mon insuline dans les 48 heures, j’aurai de problèmes. L’Etat ne fait rien. Faut-il qu’on meurt d’abord avant qu’il ne se préoccupe de nous ?

On n’a pas voulu être diabétiques», lance une malade qui se voit obligée de débourser une forte somme pour le traitement du diabète et des autres affections héritées de ce diabète. A titre d’exemple, il lui faut deux flacons d’insuline tous les huit jours, à raison de 5.000 francs le flacon, plus des seringues, des analyses. Ajoutées à cela, les dépenses liées à l’hypertension et à l’insuffisance rénale apparues au fil du temps. « En plus des 40.000 que je dépense pour l’insuline tous les mois, le médicament que je prends pour l’insuffisance rénale coûte 17.000 francs. Même pour un fonctionnaire, ce n’est pas facile.

Mais l’État ne fait aucun effort pour nous. Une fois, on nous a dit que la raison est que le diabète n’est pas une maladie contagieuse. Ce n’est quand-même pas pour cela qu’il faut abandonner les diabétiques. Moi, je déplore ça !», finit-elle par marteler. Bien que bénéficiant de sa pension de retraite, l’institutrice citée plus haut éprouve bien des difficultés, toujours en raison de la cherté des produits antidiabétiques. Mise sous Diamicron dont le prix s’élève à plus de 11.000F la boîte, elle doit encore se procurer deux autres produits dont l’un, lui revient à plus de 10.000 francs la boîte. Et selon elle, seuls deux produits existent sous forme de génériques.

Le coût est donc lourd pour elle malgré cette pension. Pour la grande majorité ne pouvant compter sur des revenus fixes, un salaire, une pension, les choses vont autrement. Seuls face aux dépenses, certains se voient obligés de ‘’jongler’’ avec les produits, et cela malgré tous les risques de complications. « Il y a un produit appelé Diamicron qui coûte plus de 11.000 francs la boîte. Il me faut deux boîtes par mois. Ce qui fait plus de 22.000 francs. C’est au-dessus de mes forces. J’ai donc remplacé ce produit par un autre, le Glucophage et ça m’a entraîné des complications. J’ai fini par reprendre le Diamecron grâce au soutien de mes enfants », témoigne un malade. Certains n’ont d’autre solution que de passer à la médecine traditionnelle ou aux médicaments achetés sur le marché illégal.

Ce qui, selon Marguerite Thura de La Maison du Diabète, ‘’Centre Jacques Maudru’’ de Sakété ne fait qu’aggraver leur cas. D’où l’urgence pour l’Etat de prendre ses responsabilités et de s’engager résolument dans la prise en charge effective de cette maladie qui, vu l’ampleur et les ravages déjà enregistrés, apparaît comme le futur plus grand tueur de tous les temps, loin devant le Sida.

Flore NOBIME

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 Entretien avec le Professeur Daniel Amoussou-Guénou, Médecin endocrinologue

« La prise en charge du diabète est d’abord individuelle et les populations sont obligées de payer intégralement tous leurs soins »

 Le Professeur Daniel Amoussou-Guénou est médecin endocrinologue. Professeur Agrégé à la Faculté des sciences de la santé (FSS) de Cotonou, il est en service au Centre national hospitalier et universitaire – Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou. Il aborde, dans l’entretien qui suit, l’ampleur, les causes et la prise en charge du diabète au Bénin.

L’Evénement Précis : Quelle est l’ampleur de la maladie au sein de la population béninoise ?

Professeur Daniel Amoussou-Guenou : Le diabète en 1997 avait déjà une ampleur importante. Il avait été signalé par l’Oms qu’en 2025 plus de 300 millions d’individus seraient atteints alors qu’on était autour de 140 millions à l’époque. Les pays en développement, comme les pays africains, asiatiques. L’explication qu’on peut donner de cet état de chose est que dans ces pays, les populations tendent à manger de plus en plus gras, et en quantité calorique comme dans les pays développés.

 Quelles en sont les causes ?

Les causes, c’est surtout le fait d’être inactif et de manger excessivement, et aussi d’être prédisposé. Il y a d’autres causes comme l’hypertension artérielle, le fait d’avoir eu déjà dans sa vie, pour une femme, un « gros bébé » et/où une mort de bébé au cours de la grossesse et le fait d’avoir trop de graisse dans le sang.

 Comment se fait la prise en charge du diabète?

La prise en charge du diabète est d’abord individuelle. Mais il faut signaler qu’il y a un programme national de lutte contre les maladies non transmissibles comme le diabète. Mais ce programme, aujourd’hui, n’a pas encore obtenu une participation de l’Etat dans la prise en compte des soins. Et donc, les populations sont obligées de payer intégralement tous leurs soins. Dans quelques associations comme l’association des diabétiques, il y a quelques subventions qui sont faites.

 Y a-t-il de cas d’enfants diabétiques ?

Le diabète de l’enfant est un diabète particulier en ce sens qu’il n’est pas exactement la même maladie que le diabète de l’adulte. Dans le diabète de l’enfant, c’est une destruction du pancréas, tandis que dans le diabète de l’adulte le plus souvent, il s’agit d’une altération de la fonction dans son efficacité. C’est comme si le pancréas responsable de la gestion de l’insuline devenait paresseux.

Quelle est la population la plus touchée par la maladie ?

Au Bénin, la prévalence di diabète a été établie à 2,6%. Mais quand on dit 2,6% de diabétiques, il faut se rendre compte que plus de 9 diabétiques sur 10 sont dans les populations de 40 ans et plus. Les jeunes, ceux qui ont moins de 10-12 ans sont très peu nombreux à être diabétiques. Ils doivent être moins de 3.000 au Bénin.

Entretien réalisé par

Flore S. NOBIME

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 Le diabète

Une maladie mal connue qui gagne discrètement du terrain

Maladie non transmissible caractérisée par une augmentation du taux de sucre dans le sang en raison d’une diminution de la quantité ou de la qualité de l’insuline produite par le pancréas, le diabète est en pleine expansion dans le monde. Et, selon les projections de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le nombre de décès du fait du diabète va doubler entre 2005 et 2030.

Au Bénin également, la maladie, celle du type 2 notamment, connaît une ascension fulgurante. Selon nombre de spécialistes, cette augmentation exponentielle des cas de diabète de type 2 au sein de la population trouve son explication dans les mauvaises habitudes alimentaires. On mange trop gras et l’on est sédentaire.

Quand un diabète en cache un autre

347 millions de personnes sont diabétiques dans le monde. Silencieuse et insidieuse, la maladie reste encore assez mal connue des populations. Selon Margueritte Thura de La Maison du diabète de Sakété, en effet, les populations connaissent le diabète seulement sous l’angle des complications que sont les amputations, les complications cardiovasculaires et l’ensemble des complications qu’entraîne une hausse de la glycémie. Quelques personnes interrogées, notamment des élèves, pensent que le diabète serait uniquement la résultante de la consommation abusive de sucreries.

Docteur Pacôs Gandaho, diabétologue interne au Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU) revient sur la maladie dont, tient-il à préciser, il existe deux types, le type 1 et le type 2. Précédemment connu sous le nom de diabète insulino-dépendant ou juvénile, il est caractérisé par une production insuffisante d’insuline et exige une administration quotidienne de cette dernière. En effet, le système immunitaire détruit les cellules du pancréas qui sécrètent l’insuline.

Lorsqu’il n’en reste plus que 10 à 15%, l’organisme ne peut plus faire face à l’excès de sucre. La cause de diabète de type 1 n’est pas connue, et en l’état des connaissances actuelles, il n’est pas évitable. Les symptômes sont les suivants: excrétion excessive d’urine (polyurie), sensation de soif (polydipsie), faim constante, perte de poids, altération de la vision et fatigue. Ces symptômes peuvent apparaître brutalement. L’autre diabète est celui dit de type 2, précédemment appelé diabète non insulino-dépendant ou diabète de la maturité. Il concernait surtout les personnes de plus de 40 ans mais actuellement un nombre de plus en plus croissant de jeunes et adolescents en souffrent.

L’origine est un manque d’exercice et une alimentation déséquilibrée, riche en graisses qui favorise l’obésité. Le diabète de type 2 représente 90% des diabètes rencontrés dans le monde. Ses symptômes peuvent être les mêmes que ceux du diabète de type 1 mais sont souvent moins marqués. De ce fait, la maladie peut être diagnostiquée plusieurs années après son apparition, une fois les complications déjà présentes. Le diabète gestationnel est une hyperglycémie apparue ou décelée pour la première fois pendant la grossesse. Les symptômes du diabète gestationnel sont les mêmes que ceux du diabète de type 2. Il est très souvent diagnostiqué au cours du dépistage prénatal et non pas suite à des symptômes.

 A quoi sert l’insuline ?

Hormone produite par certaines cellules du pancréas, l’insuline est secrétée pendant 24 heures, avec des pics lors des repas. Elle joue un rôle essentiel. Car, elle permet, notamment aux muscles d’utiliser le sucre apporté par l’alimentation. Grâce à elle, le taux de sucre dans le sang (glycémie) demeure constant. Faute d’insuline, la glycémie s’élève. Ce qui fait courir des risques de complications au niveau des yeux, des reins…. Voilà pourquoi les diabétiques doivent s’en injecter régulièrement pour contrebalancer la maladie. En plus d’une injection d’insuline à action rapide avant chaque repas, les diabétiques sont obligés de s’injecter deux à trois fois, par jour, une insuline lente qui couvre le reste des 24 heures.

Ephémie S. TOSSOU & Franck KOKO (Stg.)

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 Des initiatives encourageantes contre le diabète

Fruit de la coopération entre le Lion’s Club International District 103 Centre Est et la Communauté des communes du Plateau (CCP), la Maison du diabète ‘’Centre Jacques Maudru’’ a ouvert ses portes en novembre 2011 à Sakété. Ouverte à tout le monde et située en face de l’Hôpital de zone de Sakété-Ifangni, c’est un lieu gratuit de rencontre, d’échanges, de documentation, d’information, conseils en nutrition, etc. Selon Hubert Thura, Représentant de la Fondation du Lion’s Club International, cette Maison, pour l’instant n’est pas encore complètement opérationnelle.

Il tient à préciser cependant que « ça ne sera pas un lieu de dépistage », contrairement à ce qui a été dit dans les journaux. Projet ambitieux, La Maison du diabète de Sakété ‘’Centre Jacques Maudru’’ envisage de lutter contre la maladie par la proximité en encourageant et en soutenant l’adoption de mesures efficaces pour surveiller, prévenir et combatte le diabète. Pour y parvenir, elle travaille sur trois axes principaux, à savoir, la prévention par l’information, la sensibilisation dans les villages, les écoles, le dépistage et le traitement.

Voulant inscrire ses actions dans la pérennité, la Maison du diabète ‘’Centre Jacques Maudru’’ a engagé des actions dans ce sens en initiant des réunions et en mettant sur pied des comités. Communaux, départementaux et nationaux, ces comités ont permis de collecter des informations pour l’élaboration d’outils accessibles et peu onéreux. Mais, déjà, le 14 novembre 2012, la Maison du diabète de Sakété s’est illustrée dans la célébration de la Journée mondiale du diabète. Au cours de cet événement soutenu par des partenaires tels l’Oms, la Fondation du Lion’s Club international, le Laboratoire Lilly, un dépistage de masse a été organisé dans les 5 villes du Plateau.

Marguerite Thura de Pharmacie et aide humanitaire (PAH), partenaire du projet, en avait d’ailleurs profité pour annoncer les nombreuses mesures urgentes engagées pour l’amélioration de la santé des diabétiques du Plateau et du Bénin. Concernant le traitement, 10.000 boîtes de 5 flacons d’insuline ont été réparties sur l’ensemble du territoire. Aussi, les 5 pharmacies et centres de santé principaux du Plateau ont été approvisionnées, prévoyance oblige, pour une durée de 3 mois en médicaments oraux tels que la Metformine 850 et le Glibenclamide 5mg qui sont depuis lors cédés contre des sommes modiques (moins de 100 francs CFA).

Toujours en novembre, à l’initiative de la Maison du diabète de Sakété, une dizaine de professionnels de la santé, venus de France ont été déployés sur le terrain pour former et aider. Une école d’infirmière est attendue incessamment ainsi que des infirmières spécialistes du pied du diabétique qui seront sur place dès le mois de mars. Conscients de l’espoir suscité par La Maison du diabète de Sakété, Marguerite et Hubert Thura espèrent un signal fort de la part des autorités, par exemple, l’annonce de la célébration l’année prochaine d’une journée nationale du diabète au Bénin. « Ça pourrait nous encourager et nous dire que maintenant c’est enclenché », estiment-ils.

 Le Centre de dépistage, de traitement et de suivi des diabétiques

Réalisé en 1995 sous le patronage de l’Etat béninois par le Lion’s Club international, le Centre de dépistage de traitement et de suivi des diabétiques encore appelé Banque d’insuline est situé dans la périphérie de Cotonou. Sollicité par des malades de plus en plus nombreux, ce centre privé et autofinancé est l’une des initiatives (assez peu nombreuses) engagées dans la lutte contre le diabète. Il comporte un laboratoire, une salle d’accueil et de soins aux malades, deux bureaux pour les médecins ainsi qu’un bureau pour l’assistant social. Pris en charge à peu de coûts, les malades y reçoivent des consultations, des soins, font un bilan biologique. Ils peuvent également y faire examiner leurs yeux et leur cœur. Les infirmiers et infirmières s’occupent d’accueillir les patients et de leur prodiguer les premiers soins, tels que la prise de sang, la tension, les injections, etc.

 L’Association béninoise des diabétiques (ABD)

Créée le 10 août 1983, l’Association béninoise des diabétiques est une association à caractère social apolitique et à buts non lucratifs. Elle s’est donnée comme mission d’œuvrer à assurer aux diabétiques une vie normale en quantité et en quantité et de freiner la progression du diabète sucré au Bénin. Logée à la Banque d’insuline et forte d’une centaine de membres, l’ABD est dirigée depuis 1999 par Nivard Dossou. Grâce aux cotisations annuelles de ses membres, l’ABD acquiert des médicaments qu’elle distribue, par la suite, aux malades. Elle s’illustre également dans l’encadrement des diabétiques du Bénin à travers toutes les sections actives du pays.

A Cotonou, par exemple, tous les derniers mercredis du mois (à l’exception de décembre), est organisée une rencontre. Au cours de celle-ci, une équipe de soignants développe un thème sur la maladie. Plusieurs actions sont à l’actif de l’ABD, à l’instar des éditions 1 et 2 du Guide béninois du diabétique, de cassettes et de Cds. Selon son président, l’ABD bénéfice, de temps en temps, de quelques aides. Celles du Lion’s Club, notamment, mais aussi de quelques bonnes volontés qui soulagent la peine des malades par des dons de médicaments.

Des initiatives louables lorsqu’on imagine l’immensité des difficultés que rencontrent les diabétiques béninois en raison de la non implication de l’Etat dans la prise en charge du traitement, malgré l’existence d’un programme de lutte contre les maladies non transmissibles dont le diabète. « Nous avons écrit tous azimuts. J’ai rencontré celui qui pilote les maladies non transmissibles plusieurs fois. Lui aussi dit qu’il n’a pas les moyens », se désole Nivard Dossou qui estime que l’Etat ne fait pas ce qu’il faut pour sauver les diabétiques béninois d’une mort programmée.

Ne pouvant compter que sur elle-même et ses généreux donateurs, l’ABD, tant bien que mal, est décidée à maîtriser et à juguler le diabète. Pour ce faire, l’association a élaboré un recueil de projets relatifs au suivi des diabétiques à domicile, à l’approvisionnement de sa pharmacie privée, à la réalisation d’un bulletin de sensibilisation. Entre autres, ces projets nécessitent des financements. D’où « l’appel pathétique » de Nivard Dossou aux bonnes volontés pour leur réalisation.

 Flore S. NOBIME

 

 

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3 thoughts on “DOSSIER: Prise en charge des diabétiques au Bénin :Sur le chemin de croix, des malades au bord du désespoir

  1. kenneth gbonsou

    merci de nous avoir laisser une tribune pour tout au moins compatir à notre douleur.
    Moi je suis papa de cyntishe et cyntishe est actuellement sous insuline à l’âge de 2 ans, étonnant? c’est une vérité.
    Ma fille souffre, et je crains pour son déséquilibre psychologique car à chaque fois qu’on veut lui faire un prélèvement pour test de glycémie elle pleure et chaque deux injections d’insuline.
    Vraiment moi parents je me sens dépasser et épuiser par tout ceci
    que me suggérez vous?
    je suis au 95283438 ou 67367867

  2. Copernic TOSSOU

    Le diabète est un sujet d’actualité dont les conséquences sont sous estimées par les politiques. Si toute la presse s’intéresse à la question, cela sortirait les politiques de leur sommeil. J’effectue depuis 4ans des recherches sur cette maladie dans la commune d’Abomey, les malades souffrent, perdent leurs revenus et s’appauvrissent. Actuellement dans le cadre de ma thèse , je travaille sur les coûts sociaux de cette maladie, c’est à dire ce que le diabète coûte à la société. Nous devons tout faire pour inverser les tendances et cela peut se faire si la volonté politique y ait. Moi même, je suis issu de famille diabétique et j’ai perdu plusieurs proches.

  3. Adjohoui Benoît

    Bonsoir
    Moi je ne suis pas diabétique mais ma soeur diabétique depuis 11ans elle me faisait perdre d’argent beaucoup. Mais dans mes recherches j’ai fini par trouver un remède de tisane efficace pour son mal .elle se sent mieux depuis moins d’un mois qu’elle a commencé le traitement .elle ne prend plus d’insuline et de médicament .je suis au +22994711842

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