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Le front des syndicats des trois ordres de l’enseignement recule pour mieux sauter. L’échec accusé par le mouvement de débrayage observé le mardi 11 décembre dernier en est la cause.
Les enseignants n’ont pas cru devoir suivre le mot d’ordre du front dans leur totalité. Mieux, ils ont été nombreux à vaquer à leurs occupations traditionnelles consistant à dispenser des enseignements aux apprenants des établissements publics. Et pour boucler la boucle, dame division fait son immixtion au sein du front.
Ainsi fragilisé, le front préfère ne pas reconduire le mouvement de débrayage même si le gouvernement n’a manifesté aucune envie, du moins pas plus qu’elle n’en a toujours manifesté, de reconsidérer sa position alors source de bras de fer entre le front et lui. Le contraire aurait été suicidaire pour Lucien Glèlè Langanfin et les siens qui, en cas de reconduite de la grève, exposeront au grand jour la fissure béante qui est apparue dans le bloc constitué par le front des syndicats des trois ordres de l’enseignement.
Le cœur est plus à la suspicion actuellement au sein du front. Les dissidents accusent les fidèles et vice versa. Dans ce méli-mélo qui ressemble à s’y méconnaître à un mauvais polar russe, les uns soupçonnent les autres tandis que les autres pointent du doigt les uns. Dans ces conditions, le front n’a pas tellement le choix. Il est obligé de se terrer le temps de panser ses blessures internes. Heureusement, les congés de fêtes interviennent dans quelques jours.
Aussi, pourront-ils profiter de ces deux semaines pour refaire le plein d’énergie histoire de mieux sauter et si les enseignants reviennent des congés sans grand changement, le front devra sûrement plier sous le joug du gouvernement et ranger ses revendications au tiroir. Car alors, la blessure serait donc plus profonde et nécessiterait encore plus de temps.
Nafiou OGOUCHOLA (Coll.)
