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Le triomphe de la vérité

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Lutte contre la corruption au Bénin:L’ANLC confrontée au défi de l’impartialité


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La lutte contre la Corruption et ses infractions connexes au Bénin amorce une phase importante. En effet, après le vote de la loi N°2011-20 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin et la création d’une Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC), le démarrage effectif des activités de cet organe se profile à l’horizon.

Et pour cause, les membres désignés de l’ANLC sont désormais connus et une partie des treize (13) membres ont été reçus par le Chef de l’Etat en prélude à la cérémonie de prestation de serment. Ainsi, après plusieurs mois de tergiversations pour la désignation de ces membres, l’inspecteur d’Etat désigné par l’Inspection générale d’Etat, le Communicateur par la HAAC, le Sociologue désigné par ses pairs, l’inspecteur des banques désigné par l’association des professionnels de banques et établissements financiers, le magistrat désigné par ses pairs, l’expert comptable désigné par ses pairs de l’Ordre national des comptables, l’administrateur des impôts désigné par l’Exécutif, l’inspecteur des douanes désigné par l’Exécutif, le spécialiste en passation de marchés publics désigné par l’Exécutif, les deux (02) officiers de police judiciaire (un agent de la gendarmerie et un agent de la police), le Représentant du patronat, le Représentant de la société civile intervenant dans la lutte contre la corruption sont désormais connus.

 Ce dénouement vient mettre l’ANLC sur orbite pour œuvrer à l’atteinte des objectifs qui ont présidé à sa création. Il s’agit notamment « d’exploiter, à toutes fins utiles, les informations sur les doléances ou plaintes relatives aux faits relevant de la corruption et infractions assimilées dont ils sont saisis, et les dénoncer au procureur de la République compétent; rechercher dans la législation, les règlements, procédures et pratiques administratives, les dispositions et usages favorisant la corruption afin de proposer des mesures visant à leur correction; dispenser des conseils pour la prévention de la corruption à toute personne ou à tout organisme public ou privé ; éduquer la population sur les dangers de la corruption et l’obligation qu’a chacun de la combattre et mobiliser les soutiens nécessaires à cette fin ; s’assurer que toutes les institutions publiques disposent de manuels de procédures effectivement appliquées, élaborer des rapports périodiques sur les risques de corruption au sein de l’administration publique ».

Le plus grand des défis de l’ANLC

La mise en branle de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption constitue pour nombre d’observateurs un motif de grands espoirs pour des résultats probants dans la traque du phénomène. Cet espoir n’est cependant pas sans entrave dans un paysage hostile comme celui du Bénin. En effet, dans la perspective du succès des missions assignées à cet organe, il importe pour ses membres d’œuvrer à une véritable autonomisation vis-à-vis de l’exécutif.

Et pour cause, la désignation de certains membres de l’ANLC fait planer sur elle de graves risques de connivences dans le cadre des dénonciations et autres répressions des cas de corruption. Cela est d’autant plus préoccupant aux yeux des analystes que les statistiques permettent d’observer que les cas de corruption les plus graves sont du ressort des partisans du pouvoir en place. Dès lors, l’impartialité demeure le plus grand des défis à relever par le nouvel organe. Il en est de même des défis de la loyauté de ses membres dont les critères de désignation mettent en lumière des qualités susceptibles de militer en leur faveur pour mener à bien leurs missions patriotiques.

 La dépendance financière de la nouvelle institution vis-à-vis de la Présidence de la République et surtout l’environnement politique marqué par une forte propension des acteurs à contrôler les institutions de la République, ne sont pas en marge des leviers susceptibles d’entraver le bon fonctionnement de l’ANLC.

Aussi, dans la perspective de combler les attentes des populations béninoises soucieuses de voir s’instaurer aussi bien dans le public que le privé une bonne gouvernance des affaires, les membres de l’ANLC sont invités à l’objectivité et à un sens élevé de devoir envers leur mère-patrie pour tracer les sillons du vrai développement du Bénin.

Jean-Claude D. DOSSA

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