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« Nous sommes en devoir de semestre et tous les camarades sont présents dans les salles », nous ont confié la majorité des élèves rencontrés dans la matinée de ce mardi dans certains établissements publics du Bénin. Jour où devrait démarrer une grève de 72 heures annoncée par la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) de Gaston Azoua, tous les apprenants des lycées et collèges étaient en situation de classe.
Du collège d’enseignement général de Vêdoko à Abomey-Calavi, le Plateau, en passant par Le Nokoué, le constat du boycott est vérifié. Le non respect de la motion s’est aussi fait sentir dans l’enseignement primaire. C’est le cas du Complexe scolaire de Vodjè, où les élèves ont suivi les cours jusque dans la soirée de mardi.
Mais, toujours est-il que, dans les collèges, certains enseignants n’étaient pas présents en raison de l’organisation des 1ers devoirs du premier semestre. Cependant, les regards sont tournés vers les 11 et 12 décembre prochains pour la mise en exécution du mouvement de grève de 48 heures lancé par le Front d’actions des trois ordres de l’enseignement.
Ce que réclame la Cstb
En effet, une vingtaine de revendications composent le cahier de doléances de la Cstb. Il s’agit, entre autres, de la restitution des prélèvements illégaux sur les salaires des travailleurs de Cosynap, du Fuoss et des enseignants, effectués par le gouvernement pour fait de grève, de l’extension de la jouissance aux enseignants du décret n°2011-505 du 05 août 2011 portant institution d’un coefficient de revalorisation de l’indice de traitement des agents de l’Etat. Par ailleurs, Gaston Azoua et sa base réclament également la satisfaction des revendications pressantes des enseignants stagiaires, du secondaire et des communautaires de 2007, en vue de leur bonne formation, de même que, le payement effectif des 10% de revalorisation des indices de traitement au titre de 2011 et 2012, à compter de janvier 2012 à tous les personnels concernés, en activité ou à la retraite. En tout état de cause, la Cstb met en garde le gouvernement contre toute forme de provocation et le rend responsable des déconvenues qui découleraient de la non satisfaction de ces revendications qui, selon elle, concourent à garantir le mieux être des travailleurs de tous les secteurs d’activité.
Emmanuel GBETO
Echec patent de la grève de la Cstb
Annoncée depuis la semaine dernière par la Confédération Syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), la grève de 72 heures n’aura pas fait long feu dès son 1er jour. Boycotté par les travailleurs, le mouvement de débrayage redouté par les élèves et leurs parents n’aura en rien influencé le cours normal des établissements scolaires ce mardi. Préoccupés par la réussite des élèves, les enseignants ont normalement vaqué à leurs occupations.
Un échec patent doublé d’un désaveu cinglant pour les tenants du tout-grève qui, cette fois-ci, n’auront pas réussi à convaincre les travailleurs à les suivre. Des revendications dont la sincérité peine à convaincre et desquelles les travailleurs ont préféré se dissocier, conscients qu’elles sont de l’impossibilité pour le gouvernement de les satisfaire.
Tenez, affaires dites « Dangnivo, CEN-SAD, avion présidentiel, machines agricoles, ICC Services, filière coton etc. … et le châtiment des coupables » ; restitution des prélèvements illégaux sur les salaires des travailleurs de Cosynap, du Fuoss et des enseignants, effectués par le gouvernement pour fait de grève, etc. Toute une litanie de revendications qui n’auront donc pas convaincu les travailleurs affiliés à la Cstb à abandonner leurs postes.
Comment auraient-ils pu suivre des responsables syndicaux exigeant la satisfaction d’un ensemble hétéroclite de revendications, dont certaines aux antipodes de leurs préoccupations? S’il est vrai que, par le passé, les bases ont souvent été promptes à soutenir leurs ‘’leaders’’ dans leurs entreprises, il est également vrai que ces mêmes bases ont décidé de ne plus être des faire-valoir utilisables à merci à des fins peu orthodoxes.
L’exemple vient d’être donné par les travailleurs de la Cstb dont les leaders doivent, dès à présent, revoir leur copie avec, pendant au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès, le risque d’être sèchement désavoués. Avis aux autres !
Wandji A.