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Le triomphe de la vérité

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Affaire PAFILAV:Voici la preuve que le gouvernement a innocenté Somassè


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Valentin Somassè, Coordonnateur du Projet d’appui à la filière lait et viande

La détention de l’ancien député Valentin Somassè préoccupe ses avocats qui se posent encore beaucoup de questions restées sans réponse. Les motifs mêmes de la détention du Coordonnateur du Projet d’appui à la filière lait et viande (PAFILAV) restent toujours flous. Pour le moment, aucune pièce à conviction n’a été brandie pour soutenir la thèse du détournement retenue par le Procureur de la République.

Ce que montrent les documents de preuve dont nous disposons, c’est que le ministre du développement, Président du Comité de Pilotage du Projet qui est même Gouverneur de la BAD pour le Bénin, a innocenté le coordonnateur du PAFILAV. En fait, Valentin Somassè a été placé en détention parce que la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur de fonds du projet, a annoncé qu’elle allait suspendre tous les décaissements sur le projet. Elle a soulevé comme motif, certaines dépenses faites par le Coordonnateur qu’elle a jugées « non éligibles ».

Jugeant cette décision inopportune, c’est le ministre du développement en personne qui a envoyé un courrier au vice-Président de cette institution pour marquer son désaccord. Par courrier n°445/MDAEP/DC/SGM/DGIFD/DPF/SA en date du 05 septembre 2012, adressé à M. Janvier Litse, Vice-Président du Groupe de la BAD, Marcel de Souza indique : « Dans ce cadre, je vous avais saisi par ma lettre citée en 1ère référence pour demander de proroger, pour une dernière fois au 30 août 2012 la date limite de suspension des décaissements pour le renouvellement du compte spécial du PAFILAV. »

Il ajoute même: « Lea remboursement étant fait avant cette date, vos collaborateurs soulèvent un autre aspect lié à l’audit avec un montant qui passe de 193.438.081 FCFA à 193.614.816 FCFA pour procéder à la suspension de l’ensemble des décaissements sur le projet, alors que le montant mis en cause de 182.819.164 FCFA est intégralement remboursé sur la contrepartie nationale le 7 juin 2012. »

Une injustice qui crève les yeux

En réalité, le Bénin a endossé ses dépenses jugées « non éligibles » par la Banque au titre de « la contrepartie nationale » du projet, pour une raison simple. Toutes ces dépenses ont été unanimement et officiellement reconnues comme nécessaires, pertinentes et opportunes par les deux parties, que ce soit l’Etat béninois ou la BAD. Mais la Banque a estimé que le traçage de voie, la réfection et l’équipement de bureaux ne sauraient être pris en compte qu’au titre de la contrepartie béninoise au projet. Ce qui l’a amenée à parler de « dépenses non-éligibles » quant à sa contribution au PAFILAV.

Ceci a suffi pour que Valentin Somassè soit soupçonné de détournement puis jeté en prison pour « détournement », selon le mot du Procureur. Dans sa lettre du 05 septembre 2012, le ministre du développement a même rappelé que la revue à mi-parcours du projet faite par la BAD du 02 au 20 juin 2012, « a examiné les aspects nécessaires et fait des recommandations à divers niveaux pour améliorer la performance du projet… » Ladite revue à mi-parcours a tout simplement félicité le Coordonnateur du PAFILAV. Elle a procédé à une refonte complète du projet lui-même, en se basant sur les difficultés rencontrées.

Mieux, dans sa lettre n°537/MDAEP/DC/SGM/DGIFD/DPF/SBOI en date du 02 novembre 2012, alors que le Coordonnateur avait déjà été placé en détention, le ministre du développement, agissant en sa qualité de Président du Comité de pilotage du projet, a fait à la BAD le point de la mise en œuvre des recommandations issues de cette revue. Et d’inviter celle-ci à envoyer une mission à Cotonou en vue d’aplanir les divergences et d’harmoniser les points de vue sur le projet, avec le Coordonnateur, l’auditeur et l’administration.

C’est pour toutes ces raisons, et surtout compte tenu du fait que ni la BAD ni le gouvernement béninois n’ont jamais accusé le Coordonnateur du PAFILAV de quoi que ce soit, que l’avocate du prévenu, Maitre Sandrine Aholou, estime que son client Valentin Somassè est injustement placé en détention. Contrairement aux affirmations du procureur de la république, elle se dit convaincue qu’il s’agit d’un dossier politique.

Selon Maitre Sandrine Aholou, l’Etat ne peut se contredire aussi clairement, en défendant constamment Valentin Somassè à travers le ministre du développement, Président du comité de pilotage du PAFILAV et Gouverneur de la BAD pour le Bénin, pour ensuite le jeter en prison. Pour nombre d’observateurs, cet arbitraire qui frappe Valentin Somassè est un coup terrible porté aux éleveurs du pays qui sont avant tout les principaux bénéficiaires du projet.

                                                                                              Contradictions en série

La détention de Valentin Somassè révèle d’énormes contradictions au sommet de l’Etat. Jusqu’ici, selon nos investigations, les avocats de l’ancien député disent ne pas savoir qui a réellement porté plainte dans le dossier. Car, si le ministre du développement, président du comité de pilotage du projet et Gouverneur de la BAD pour le Bénin, si le Secrétaire général du ministère de l’agriculture, principal bénéficiaire et même la BAD, principal bailleur de fonds, n’ont jamais émis une quelconque plainte pour détournement à son égard, il faut se demander qui l’a fait pour que le Coordonnateur soit aujourd’hui jeté en prison. Selon nos sources, il semble que c’est le Secrétariat général du gouvernement qui aurait saisi le procureur. S’il en est ainsi, les preuves d’une erreur grossière sont établies.

Olivier ALLOCHEME

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