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Le rythme Adja a été célébré dimanche à l’Ecole supérieure des métiers d’arts et culture (ESMAC-Hwedo). C’est le projet SOS rythme Adja-hwendomabou qui a servi de soubassement à cette célébration. Cumulée avec la cérémonie d’hommage à Thomas Sankara et la remise d’actes de nomination aux parrains de l’ESMAC, l’événement a reçu le soutien du Ministère de la culture et du Fonds d’aide à la culture.

Un rythme du sud du Bénin qui porte le nom de son instrument. Il s’agit du Adja, une clochette fendue d’un côté et portant à l’intérieur une languette métallique. C’est un instrument utilisé par les adeptes de vodoun Sakpata (dieu de la terre) dans les couvents. Avec l’envahissement des religions importées, ce rythme a été relégué au second plan. Néanmoins, il y a des artistes, comme Vi-phint et autres, qui ont compris que la prise de la relève ne devrait pas se faire attendre.

 Il faut poursuivre le sauvetage de façon apitoyée. C’est dans cette perspective que Florent Eustache Hessou, le directeur de l’Ecole supérieure des métiers d’arts et culture (ESMAC-Hwendo), s’est employé dimanche à valoriser le rythme. C’est à travers le projet SOS rythme Adja-Hwendomabou. Il vise à former les gens désireux de fabriquer et d’utiliser cet instrument. Ensuite, organiser des spectacles pour mettre en valeur les talents. Le porteur dudit projet est un étudiant de l’institut.

Il s’agit de Valère Vignigbé. Le public qui a effectué le déplacement a eu droit à des prestations riches en couleurs, en sons, en images et en actions. Pour commencer, c’est un groupe de dames qui sont venues articuler le rythme, par chants et danses de couvent. Elles sont toutes vêtues de pagnes noués à la taille avec l’instrument à la main comme les adeptes. Par la suite, les artistes naissants comme ceux qui exécutaient déjà ce rythme, dans le paysage artistique, ont taillé les pas de lion sur la scène.

Parmi les morceaux exécutés, il y en a qui ont été accompagnés d’instruments de musique moderne. Approché, l’artiste a souligné que c’est une façon de porter une marque particulière au rythme, histoire de l’habiller de manière esthétique. Certains l’ont exécuté typiquement comme ce qui se fait au couvent. Et le public s’est confondu en ovations. L’établissement, et la célébration en particulier, n’a pas connu de succès sans le soutien de personnes de renoms.

Cérémonie de remise d’actes de nomination

Florent Hessou a initié à l’intention des parrains de son institut une cérémonie de remise d’actes de nomination. En prélude à cela, le directeur a expliqué que c’est une synergie d’action qui sous-tend le succès des activités de l’ESMAC-Hwendo. C’est à cet effet qu’il a saisi l’opportunité, afin de témoigner de sa gratitude envers toutes les personnes qui, d’une façon ou d’une autre, servent de levier pour l’ascension de son établissement. C’est alors qu’une avalanche de personnes s’est retrouvée honorée.

Parmi elles, le ministre de la culture, empêché et représenté à l’occasion par son directeur de cabinet, M. Latifou Hokpo. L’administrateur du Fonds d’aide à la culture(FAC), M. Pierre Zinko était également au rendez-vous. Me Robert Dossou était également représenté par son directeur de cabinet qui, à l’instar de tous les autres, a lancé un message de soutien indéfectible à l’endroit de l’établissement. Dah Aligbonon, Zouley, Tchidimè Raphaël et beaucoup d’autres acteurs culturels ont été aussi gratifiés. Ce qui capte l’attention est que cette célébration coïncide avec la veille de la commémoration des vingt cinq ans de la mort de Thomas Sankara.

Une référence à la mémoire d’un illustre homme politique

Décédé le 15 octobre 1987, cela fait 25 ans que le panafricaniste Thomas Sankara a tiré sa révérence. La célébration du rythme Adja à l’ESMA-Hwendo coïncidait avec la veille de cette commémoration. Compte tenu de toutes les œuvres humanitaires, politiques et sociales accomplies par l’homme, un tel moment marquant son existence ne saurait passer sous silence. C’est alors que le directeur de l’ESMAC-Hwendo a décidé qu’un hommage digne du nom lui soit rendu. Ainsi une minute de silence a été observée en sa mémoire. La célébration a connu donc son épilogue sur ces notes d’honneur.

Teddy GANDIGBE (Coll.)