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Le président du tribunal de première instance de Porto-Novo, Jean-Baptiste Paulin Aloukpè est très remonté contre son ministre de tutelle. Il reproche au Garde des sceaux de l’avoir accusé de détournement de deniers publics et de lui avoir adressé une demande d’explication en violation de la loi portant statut des magistrats. Il a cité, à cet effet, les dispositions des articles 4 et 5 dudit statut. L’article 4 dispose, en effet, que « les magistrats de siège sont indépendants.

A cet égard, ils règlent les affaires dont ils sont saisis conformément à la loi. Ils ne doivent être objet d’aucune influence, incitation, menace, intervention directe ou indirecte de la part de qui que ce soit ou pour quelque raison que ce soit ». Mieux, l’article 5 dit que « les magistrats du siège sont placés sous la surveillance du président de leur juridiction ou sous le contrôle du président de la Cour d’appel de leur ressort. Ses autorités hiérarchiques ont la faculté d’adresser les observations et recommandations qu’elles estiment utiles pour la bonne et prompte administration de la justice.

 Ces observations et recommandations ne doivent en aucun cas porter atteinte à l’indépendance du juge ». Monsieur Jean-Baptiste Aloukpè explique qu’il pouvait se refugier derrière ces différentes dispositions et ne pas répondre à la demande d’explication du ministre, mais seulement, précise t-il, « il fallait que j’explique à l’opinion publique ce qui s’est réellement passé, surtout qu’une certaine presse avait annoncé que j’ai été écouté par la brigade économique et financière ».

 Pour le président du tribunal de première instance de Porto-Novo, il s’agit d’un acharnement du Garde des sceaux contre sa personne et pour cause. En tant que vice président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), selon lui, il faisait partie de ceux qui avaient demandé la démission du ministre après ses déclarations au sujet des magistrats. Mais loin d’être ébranlé, il se dit prêt à tout pour laver cet affront.

Hugues E. PATINVOH