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Le règne de l’impunité est désormais terminé sous le régime de Boni Yayi. Les dernières actions musclées du Chef de l’Etat à travers les limogeages de certains de ses proches collaborateurs impliqués dans une affaire de corruption relative au Port sec de Tori-Bossito en donnent le signal. A cet effet, les multiples cas de limogeages enregistrés sous Boni Yayi depuis son accession au pouvoir en 2006 avaient déjà mis en lumière son souci de se démarquer de ses prédécesseurs avec l’obligation de résultat de même que la reddition des comptes.
Cependant, cette volonté affichée de ne point transiger avec la bonne gestion des deniers publics n’est pas partagée par tous ses proches. Il en est ainsi de certains anciens ministres virés généralement pour manque de vertu et qui sont ensuite démarchés pour vilipender sur les ondes des radios le Président de la République, Boni Yayi. A en croire des sources bien introduites, l’un d’eux a été sollicité pour se livrer dans les prochains jours à cette besogne sur un plateau de télévision de la place.
Ancien ministre du changement, ce « faiseur de morale » avait pourtant été démis de ses fonctions pour des magouilles ; toute chose qui lui avait valu d’être emprisonné. Cette privation de liberté avait d’ailleurs conduit l’employeur de l’ancien ministre à le déclarer persona non grata après de nombreuses plaintes. C’est après ces nombreux déboires que cet ancien collaborateur de Boni Yayi s’érige en critique du régime auquel il a appartenu et au sein duquel il se serait négativement illustré. Pour nombre d’observateurs cependant, sa nouvelle posture s’inscrit dans celle adoptée par d’autres ministres licenciés, directeurs généraux et autres hauts fonctionnaires relevés pour leur gestion peu orthodoxe des affaires publiques.
Ces grands commis de l’Etat, censés donner l’exemple au sein de la société, optent, dès leur mise à l’écart pour l’organisation de conférences de presse ou des déclarations médiatisées tous azimuts dans la perspective d’apparaître comme des victimes aux yeux de l’opinion publique. Certains ont même menacé de publier des memoranda pour démontrer l’implication du Chef de l’Etat dans leurs forfaits. Depuis lors, le peuple béninois continue d’attendre désespérément ces memoranda qui, apparemment, ne devraient jamais voir le jour.
Somme toute, en attendant la sortie médiatique de l’ancien ministre, il convient de faire observer, de source digne de foi, que la justice s’affaire à déclencher les procédures relatives aux nombreuses plaintes dont il fait l’objet en vue de leur instruction diligente.
Wandji A.
