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Le triomphe de la vérité

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Vente de liqueurs en sachets:L’autre danger qui guette la jeunesse béninoise


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Gin, whisky, pastis en vente libre sur des étalages, à la portée de tous, et même des jeunes et très jeunes, notamment des élèves. Le phénomène est devenu courant au Bénin. Reconditionnés dans des petits sachets de 50 ml, ces alcools importés de plusieurs pays de la sous-région se font de plus en plus visibles et présents dans nos marchés.

Affichant pour certains un volume d’alcool de 40%, ils cohabitent allègrement avec des bonbons et biscuits sur les étalages aux marchés Gbogbanou et Dantokpa et dans les quartiers de ville. Cédés 1200 FCFA les 20 sachets pour le prix du gros, et 100, 150 FCFA au plus l’unité, d’une qualité pour le moins douteuse, ces produits ne souffrent d’aucun contrôle. Vendus par des ‘’bonnes dames’’ qui pour la circonstance ne se préoccupent guère de l’âge des acheteurs dont certains se trouvent être de très jeunes personnes, ils s’écoulent comme des petits pains.

Pour les spécialistes du domaine de la santé, ce phénomène est un réel danger pour les jeunes qui constituent une proie facile, vulnérable à l’alcool. Pour le Docteur Judith A. Sègnon, Médecin de santé publique, Point Focal Tabac-Alcool au Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles (Pnlmnt), le phénomène n’est rien de moins qu’une catastrophe à laquelle il urge de trouver des solutions afin de préserver une jeunesse déjà fragilisée par l’alcool.

En effet, selon une enquête réalisée en 2009 auprès de jeunes collégiens et citée par le Docteur Judith A. Sègnon, 60% d’entre eux âgés de 14 ans ont admis consommer de l’alcool. Et concernant le phénomène des liqueurs reconditionnées dans des sachets de 50 ml, la spécialiste tire la sonnette d’alarme en raison de l’habitude (déjà) prise par certains élèves d’en consommer régulièrement. Et le Docteur Judith A. Sègnon d’illustrer par l’exemple, de cette vendeuse de divers produits, installée devant un grand lycée de Porto-Novo et qui, sans préjuger des conséquences, sert de pourvoyeuse en alcool à des élèves des deux sexes.

Plus accessibles et plus discrets qu’une bouteille, les produits se glissent rapidement dans les poches, faisant courir les risques d’une dépendance ou d’une accoutumance à ces jeunes élèves inconscients des méfaits de l’alcool dont les répercussions sur les fonctions de l’organisme sont dramatiques et constituent un véritable problème de santé publique. La situation est chaotique et pour le Docteur Sègnon, il devient urgent d’élaborer des textes de loi pour remettre les pendules à l’heure. Car, aussi incroyable qu’il n’y paraît, aucune loi à ce jour ne vient réglementer la vente d’alcool au Bénin, contrairement au tabac.

D’où cette pagaille constatée avec l’importation massive des liqueurs d’un nouveau genre. Une pagaille qui vient s’ajouter à un no man’s land où publicités incitant à une plus grande consommation d’alcool cohabitent avec le phénomène non moins préoccupant des « kiosques à sodabi », véritables nids d’hépatites et de tuberculose qui pullulent dans nos cités.

Flore S. NOBIME

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