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En écoutant les attaques du député Epiphane Quenum, deux hypothèses peuvent être explorées : soit il est sincère, soit ses déclarations entrent dans une stratégie politique bien huilée de son parti, la RB.
Hypothèse1 : Dans ses déclarations, l’Honorable Epiphane Quenum s’est positionné comme un démocrate très peu écouté au sein du bureau exécutif de son parti. Il voit d’ailleurs le parti soumis à « un dirigisme » qui « laisse la porte fermée aux débats contradictoires au sein de la RB ». Une situation qu’il fustige d’ailleurs et menace même de claquer la porte du parti si les choses ne changent pas. Admettons qu’il est sincère. Là, il est irréfutable que les dissensions entre l’actuel président du parti, Léhady Soglo et lui sont devenues épaisses au point qu’il soit obligé de les exposer au grand jour.
Elles risquent même d’ébranler le parti si Epiphane Quenum était en fait le porte-parole d’un ensemble de militants ayant les mêmes conceptions que lui. Dans ce cas, de façon irréversible, on assistera à de nouvelles ruptures au sein de la Renaissance du Bénin, surtout en ce moment où les repositionnements politiques hantent tous les esprits.
Hypothèse 2 : On se rappelle que l’honorable Epiphane Quenum se comporte souvent comme une seconde alternative pour les choix de la Renaissance du Bénin. On se souvient encore du fameux devoir de mémoire qu’il a brandi lors des dernières élections présidentielles pour marquer son opposition à l’appartenance de la Renaissance du Bénin à l’Union fait la nation.
A l’époque, il a été désapprouvé par le bureau politique et s’est plié. Néanmoins, même dans ces périodes de tension, il a toujours été associé aux différentes réunions et manifestations du parti. Au lendemain des élections, l’on a remarqué que de façon radicale, la Renaissance du Bénin a fini par tourner le dos à l’UN. Un peu comme si les critiques de l’honorable Epiphane Quenum avaient juste servi à baliser le chemin pour amener le parti à opérer d’autres choix. Le voilà encore au devant de l’actualité pour donner un autre son de cloche par rapport à l’option faite par le bureau politique de son parti de soutenir sans réserve le président Boni Yayi.
Autrement dit, à bon droit, on peut se demander si à travers cette sortie au cours de laquelle il s’est réclamé de la mouvance critique, il ne révèle pas l’autre carte que pense jouer bientôt son parti. C’est-à-dire, avertir que lorsque ceux qui pensent comme Epiphane Quenum seront écoutés, on pourrait assister à un revirement de situation quant au soutien sans réserve que prône aujourd’hui le parti. Et la sortie d’hier serait alors à verser au titre des nombreuses manœuvres politiques mises en œuvre ces dernières années par la RB pour se repositionner sur l’échiquier politique national.
Donatien GBAGUIDI
