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Le scénario se répète. De très proches collaborateurs du Chef de l’Etat, fervents militants pour sa cause politique font les frais de leur mauvaise gouvernance à la tête des structures publiques. Après les ministres Soulé Mana Lawani, Armand Zinzindohoué, Mathys Adidjatou et les directeurs Jérôme Dandjinou, Albert Houngbo, c’est autour du secrétaire général du gouvernement, Edouard Ouin Ouro, du Directeur général du Port autonome de Cotonou (PAC), Joseph Ahanhanzo et du Directeur de cabinet du Ministère des infrastructures portuaires, Bio Sawé d’être limogés pour leur implication supposée dans la nébuleuse affaire de pots-de-vin du port sec de Tori-Bossito.
Pour nombre d’observateurs de la vie nationale, cette situation est salutaire. Elle vient une nouvelle fois, à leurs yeux, confirmer la détermination de Boni Yayi à diriger le Bénin sans compromission en dépit de ses affinités avec certains fils et filles du Bénin. Cependant, cette réalité met à nu une autre, celle du vide qui se crée autour du Président de la République. En effet, depuis son accession à la tête du Bénin en avril 2006, le Chef de l’Etat a vu, au fil des ans, nombre de ses proches collaborateurs perdre sa confiance par le caractère répréhensible de leurs actes.
Ainsi, faisant fi des valeurs d’intégrité et d’honnêteté prônées par Boni Yayi dans son ambition de faire de la refondation du Bénin une réalité, ces proches collaborateurs se révèlent être de véritables fossoyeurs de la vision du premier magistrat. Dès lors, fidèle à son engagement à prôner la bonne gouvernance à tous les niveaux de la vie nationale, Boni Yayi se sépare, non sans regret, de certaines figures de son entourage dont le rôle était pourtant majeur.
Il en est par exemple ainsi de l’ancien directeur général du Port, Joseph Ahanhanzo dont l’activisme politique en faveur de Boni Yayi aura contribué à asseoir sa popularité dans le département du Zou et plus précisément dans la cité historique d’Abomey. Il en est de même du natif de Natitingou, l’ancien secrétaire général de la Présidence Edouard Ouin Ouro dont la proximité avec Boni Yayi suscitait bien des jaloux dans l’entourage présidentiel.
Ainsi, après des départs forts remarqués dans le proche entourage du Chef de l’Etat, ces limogeages posent la question de la pleine adhésion des collaborateurs de Boni Yayi à sa vision. C’est d’ailleurs ce qui conduit certains analystes à considérer désormais, après ces nouveaux départs retentissants, que les « mouvanciers pur sang » sont une espèce en voie de disparition dans l’entourage de Boni Yayi. Ainsi, la mauvaise gouvernance traquée par Boni Yayi est à l’origine des nombreux départs qui s’observent sans répit dans son entourage.
Jean-Claude D. DOSSA
